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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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FROST* - Milliontown (2006)
Par BAKER le 15 Août 2018          Consultée 1641 fois

Jem Godfrey s'emmerde. Il devrait être heureux pourtant. C'est un compositeur et un producteur réputé ayant à son actif des tubes internationaux (ATOMIC KITTEN et bien d'autres). Il est reconnu par ses pairs comme un faiseur de hits. Mais il s'emmerde. Lui, ce qu'il aime, c'est le rock progressif, le gros, le gras, les synthétiseurs bouillonnants, les batteries volubiles, les solos pyrotechniques. Alors il convoque quelques copains et crée le groupe-projet Frost* (avé la p'tite étoile car il a réussi à descendre la piste bleue). Oh des copains mais rien de bien gros hein, juste des voisins qui viennent prendre l'apéro : John Mitchell d'ARENA, Andy Edwards d'IQ et John Jowitt de... ben des deux groupes.

Le résultat est fracassant. Des super-groupes, on en connaît ; qui se donnent vulgairement en spectacle devant les passants en pratiquant la masturbation et l'auto-onanisme, d'autres qui explosent dans des hectolitres de foutre et d'égo avec des chansons à tiroirs de trois heures cinquante sept. Frost*, sincèrement, c'est ça. Mais d'une part avec derrière une puissance de feu digne de l'armageddon (les synthétiseurs de Jem sont... on va dire agressifs pour rester poli), et d'autre part une classe, un savoir-faire à laisser pantois.

Le disque se divise en trois parties : instrumental, "tubes" et epics. L'instrumental va rapidement mettre tout le monde d'accord : aux chiottes DREAM THEATER, ANDROMEDA retournez à votre crèche. Festival de mélodies accrocheuses et de démonstrations techniques écoeurantes, ce titre est un chouïa trop long pour accéder au Panthéon du genre, mais il ne manque pas grand-chose. Ce qui frappe le plus, c'est à quel point Jem Godfrey a été influencé par Tony BANKS, alors même que le son et le style du disque sont du néo-progressif le plus pur et dur, et en aucun cas du "prog rock" classique.

Les "tubes", car on parle de Jem Godfrey là, sont très accrocheurs. "No Me No You" est dynamique, "Snowman" est une adorable ballade "acoustique" dont la simplicité d'écriture est aussi efficace que la production est foisonnante (le son de ce disque est une tuerie, un peu brickwallé cependant), mais le meilleur est encore "The other me" : alors ça, ça les amis, ça mérite des passages radio nuit et jour. Tout respire la mélodie là-dedans. Choeur de gosses, inspiration indus, guitare country (?) sur le pont, c'est assez extraordinaire. Le mini-epic "Black Light Machine" est un peu trop long malgré un très beau solo de John Mitchell (parfaitement accompagné) et un synthétiseur bondissant sur le final.

Mais cet album devient extraordinaire lorsque surgit l'epic de 25 minutes "Milliontown". Une chanson longue, c'est tout ou rien, ici c'est tout, et y'a un peu plus j'vous l'mets quand même. Truffée de lignes mélodiques de synthé mémorables, pour ne pas dire plus, dynamique et jouissive, entraînante, divertissante, grandiose, au final aussi long qu'enivrant, dotée des plus belles influences mélodiques de Tony BANKS mais aussi de Martin ORFORD, cette chanson est un pur feu d'artifice qui commence doucement avant de vous prendre aux tripes et vous faire headbanger dans tous les sens. On finit par en sortir les larmes de joie tant Godfrey a tout compris, jouant avec nos nerfs sur les trois dernières minutes à se pâmer de joie. C'est énorme, pompeux, insolent, et c'est un best-of de tout ce que le néo-prog nous a offert depuis vingt ans.

Jem est content : il ne s'emmerde plus. Mais il connaît bien d'autres soucis personnels qui font que Frost* est, et restera à jamais, un projet plus qu'un vrai groupe pérenne. Les musiciens viendront et partiront, l'inspiration aussi, mais ce premier album reste à jamais comme un coup de poing qu'on prend avec un plaisir énorme, à tel point que, masos, on en redemande !

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- Jem Godfrey (chant, claviers, prog)
- John Mitchell (chant, guitare, choeurs)
- John Boyes (guitare)
- John Jowitt (basse)
- Andy Edwards (batterie)


1. Hyperventilate
2. No Me No You
3. Snowman
4. The Other Me
5. Black Light Machine
6. Milliontown



             



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