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ROCK PROGRESSIF  |  LIVE

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- Membre : Arena

FROST* - The Philadelphia Experiment (2010)
Par BAKER le 30 Septembre 2018          Consultée 1406 fois

Frost* aurait pu se contenter de n'être qu'un projet de studio, mais désireux de se mettre de temps en temps en danger, Jem Godfrey a ponctuellement convié ses ouailles à venir croiser le fer sur les planches. En 2009, la possibilité de participer au festival de rock progressif RosFest a donc donné lieu à cet inattendu album live. Avec quelques petits plus pour appâter le potentiel acheteur : d'abord, pas d'Andy Edwards derrière les fûts, son remplaçant de luxe pour un soir n'étant autre que Nick D'Virgilio. Professionnel, icelui donne un concert remarquable en tous points, surtout quand on connaît la complexité du matériau d'origine. Ensuite, un inédit studio et un DVD bonus. Miam.

Mais avant tout, le concert. Il débute extrêmement bien, avec une intro à la Monty Python drôle et décalée, et quoi de mieux pour faire les présentations qu'un petit "Hyperventilate" ? Public aux anges, technicité hors du commun. Puis un petit inédit : "Forget You Song", court, énergique, un peu punk rock sur les bords, parfait pour prouver qu'en plus, Jem sera plutôt en voix. Nickel ? Pas tout à fait : la setlist se partage entre premier et second albums. Et force est de constater que les chansons du second, malgré de bons passages (exactement les mêmes qu'en studio), plombent un peu l'ambiance avec leur sérieux papal et leur manque de folie. Ca réclame des sentiments. Pas du savoir-faire notez bien : ainsi "Saline" passe-t-elle peut-être mieux en live tant elle est à la fois proche et plus forte. On sera en revanche bluffés de voir que "Pocket Sun" et "Dear Dead Days" sont si bien restitués, malgré un coup de mou de NDV sur "D.D.D."

Pour les extraits de Milliontown, c'est une autre paire de manches. Par rapport au studio, il manque l'épaisseur du son, ce tourbillon irrépressible de bonne humeur et de grandiloquence, mais après tout, Jem n'a que deux mains. Mais la qualité d'interprétation est impeccable. Le solo de "Black Light Machine" est copieusement applaudi avant une seconde partie qui est peut-être le clou du spectacle ; quant à la chanson "Milliontown", on sent vers la fin comme une libération, l'exaltation de venir à bout d'une pièce aussi colossale et sans coup férir.

Le live est donc techniquement parfait ; il manque un peu de chaleur ceci dit. Le public est bon mais un peu clairsemé, et si Jem s'amuse avec l'audience, on en aurait aimé plus encore. Il se lâche sur un "Story Time", discours liminaire de "Pocket Sun" où il laisse cours à nombre de bêtises samplées (Michel Rocard, sors de ce Akai S-900 !), et si "Snowman" n'a absolument pas la force nostalgique de l'original, au moins Frost* tente-t-il du nouveau ; Jem le dit lui même : "celle-là, elle risque de pas marcher". Peu d'artistes ont l'honnêteté d'avouer ce genre de choses (NàWilliam SHELLER : ouais ouais j't'ai vu applaudir dans le fond !).

"The Other Me", très festif, parfait closer autant qu' "Hyperventilate" était un parfait opener (tiens, du même album ? how strange), achève de faire de ce live un moment pas vraiment important, ou du moins essentiel, mais agréable et foutrement bien fichu. A peine le temps de respirer que l'on se farcit l'inédit studio : un epic de 16 minutes écrit spécialement pour la webradio "The Dividing Line" (NdRay WILSON : Ouhhhhh quel joli nom pour une radio de rock progressif !!!). Ce n'est pas "Milliontown". Mais on a tendance à s'en rapprocher un peu pour le côté fun et grandiose sans grandiloquence.

Ainsi le petit riff de guitare à 7m30 est d'ores et déjà un sacré foutu classique, le solo de violon signé Mark Knight est foutraque bien comme il faut, les divers choeurs, bruitages et spoken texts sont bien amenés, et le pont ultra-technique montre un Andy Edwards au taquet, tandis que Nathan King, habituellement guitariste, rappelle à notre bon souvenir qu'il est frère de et que donc par voie de conséquence oh eh hein bon. La chanson mélange la froideur de Experiments et la fluidité de Milliontown, et si elle n'a rien d'exceptionnel, on ne sent pas les seize minutes passer. Pas l'inédit du siècle ? Non mais je connais un nombre à trois chiffres de groupes qui aimeraient en proposer un de cet acabit, surtout à seize minutes, rendant l'achat de ce live un petit peu plus évident.

DVD bonus nous avions dit ? Effectivement, le budget étant ce qu'il est, ce live n'est qu'en audio. Mais Jem nous offre deux cadeaux. D'abord, un documentaire (+ bêtisier) sur la préparation du concert : fous rires, répétitions, bêtises, un peu de tout dans un esprit potache et pas désagréable - Jem s'y montre comme un véritable gamin s'amusant avec des joujoux technologiques, et ça fait plaisir à voir. On y croise notamment un paon, une cabine téléphonique rouillée que merci le tetanos, une belle collection complète des plug-ins Arturia magnifiquement exposée (sincèrement, les big boxes, si c'est pas pour se la péter je ne vois pas d'autre intérêt ^^), et Jem et Jordan Rudess pré-produisant ensemble le prochain Christine & The Queens (NdBaker : Oui, logiquement je devrais mettre des majuscules. Logiquement.).

Enfin, une version 5.1 de "Dividing Line". Eh ben c'est pas si mal ! La prod est un peu trop bourrine donc la partie rythmique ressort moyennement, et la voix sur la centrale n'est pas assez forte (et c'est MOI qui écris ça !!!), mais la spatialisation est globalement sympathique et donne un second souffle à ce titre. Sympathique, un mot qui convient parfaitement à ce package : ce n'est qu'une parenthèse dans l'histoire du groupe, mais elle est rafraîchissante, et si elle remet au grand jour quelques soucis, il en va de même pour les nombreux points forts.

Note finale : 3,5/5

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- Jem Godfrey (chant, claviers, prog, guitare, percussions)
- John Mitchell (guitare, choeurs)
- Nick D'virgilio (batterie)
- John Jowitt (basse, choeurs)
- Nathan King (basse en studio)
- Andy Edwards (batterie en studio)
- John Boyes (guitare en studio)
- Dec Burke (guitare, choeurs en studio)
- Mark Knight (violon en studio)
- Frans Keylar (prog en studio)
- Lyndon Connah (claviers en studio)
- Tara Busch (guest en studio)


1. Intro
2. Hyperventilate
3. The Forget You Song
4. Wonderland
5. Falling Down
6. Black Light Machine
7. Experiments In Mass Appeal
8. Snowman
9. Story Time
10. Pocket Sun
11. Saline
12. Dear Dead Days
13. Milliontown
14. The Other Me
- bonus Titre Studio
15. The Dividing Line
- dvd Bonus
16. Documentaire Sur Le Rosfest
17. Chanson The Dividing Line En 5.1



             



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