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KRAUTROCK  |  STUDIO

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1971 Die Grüne Reise
1972 Echo
Ar3
1973 Ar IV
1974 Autovision

A.R. & MACHINES - Die Grüne Reise (1971)
Par WALTERSMOKE le 2 Septembre 2018          Consultée 1461 fois

Comme pour tout genre, le krautrock possède son « album que tout amateur du genre DOIT écouter » (et encore, pour bien faire comprendre la notion, il faudrait écrire le « DOIT » dans une police encore plus grande). Ça tombe bien, ce ne sont pas les candidats qui manquent. Le premier Faust ? Pas mal oui, même s'il est abrupt. Phallus Dei ? Bien, mais à choisir, chez Amon Düül II, Yeti et Tanz der Lemminge me paraissent bien meilleurs même si le côté fondateur est diminué. Tago Mago alors ? Ah oui, là on tape dans du vraiment culte, et il est vrai que le chef d'oeuvre de CAN est souvent cité parmi les incontournables du krautrock. Mais toutes ces réponses sont fausses. Oui monsieur, toutes ! L'album de krautrock que tout amateur du genre DOIT écouter, c'est... Die grüne Reise, du groupe A.R. & MACHINES. Enfin, pas tout à fait, mais disons plutôt que c'est un opus qui mérite plus d'une fois d'être considéré comme un grand classique.

A.R. & MACHINES, késaco ? En fait, il s'agit principalement du projet du musicien Achim Reichel. Né en 1944 près d'Hambourg, le bonhomme se fait connaître en Allemagne avec The Rattles, réponse locale aux Beatles, qui jouissent d'un petit succès alors que Reichel doit partir pour l'armée. Quelques années plus tard, en 1971, il revient avec un projet musical tranchant radicalement avec ce qu'il faisait au sein des Rattles, A.R & MACHINES, continuation du groupe Wonderland. Encore qu'ici Reichel, officiant à la guitare, au chant et aux effets sonores, est presque tout seul. Le « presque » étant dû à la présence du producteur Frank Dostal, du batteur Dicky Tarrach (lui aussi ex-Rattles) et du percussionniste Hans Lampe, sans doute le nom le plus connu ici puisqu'on retrouvera plus tard ce dernier chez NEU! puis La DÜSSELDORF.

Et musicalement, ça donne quoi ? De quoi être circonspect, tant les projets « minimalistes » peuvent laisser sur la faim l'auditeur avide d'un krautrock jouissif. Mais croyez bien que sur Die grüne Reise, du jouissif, il s'en trouve à tous les coins de rue ! En fait, on a clairement l'impression que Reichel nous offre le compte-rendu du trip le plus fou qu'il ait jamais eu. On sent que le bonhomme est passé dans une autre dimension, et pas seulement à cause des paroles complètement cheloues, l'esprit musical en témoigne aussi. Et là où se rajoute le génie, c'est que Reichel ne se contente pas de créer de la musique manifestement influencée par de la beuh de qualité, il produit aussi et surtout une musique absolument magistrale. En abusant des overdubs de guitare, le musicien empile les accords et riffs, en prenant également soin d'apporter différents effets pour un résultat planant comme c'est pas permis et musicalement solide.

Alors, en quoi Die grüne Reise est-il incontournable ? De manière générale, Reichel signe avec une production minimale et des astuces d'enregistrement basiques un son particulièrement frappant et captivant. Et puis, dans le détail, on se rend rapidement compte que l'album constitue une sorte de matrice cachée du krautrock. Alors oui, le côté lysergique et en opposition avec la musique populaire allemande, c'est loin d'être nouveau, même pour l'époque (coucou AMON DÜÜL II). Idem pour le côté Do It Yourself (coucou FAUST). Cependant, l'écoute du morceau final, "Wahrheit und Wahrscheinlichkeit (Ein Lexikon zur Selbsterkenntnis)", est particulièrement troublante. D'une part parce qu'il s'agit du trip ultime où Reichel pète tous les plombs qu'il lui reste alors. Ce délire vocal, bon sang, impossible de s'en remettre après la première écoute. Et ce pendant presque 12 minutes. Mais ce n'est pas tout. Ces overdubs de guitare, justement, cette abstraction musicale... qu'on me change en gnou si ce n'est pas du proto-Manuel Göttsching/Günther Schickert ! Et même dans un registre plus « standard » (hahaha), "Come on, People" montre la voie à suivre pour une pop gardant les traces psychédéliques des années 60 tout en proposant quelque chose de furieux, de tribal.

Un album unique que ce voyage vert (même le titre est explicite). La dimension pionnière associée à l'inventivité d'un chanteur-guitariste adoptant une démarche radicale mérite qu'on s'y attarde avec passion. Les aventures musicales de Reichel ne font que commencer (du moins dans le monde merveilleux du krautrock), bien que la saveur première finisse par disparaître, et ce dès l'album suivant.

Note réelle : 4,5/5

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   WALTERSMOKE

 
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- Achim Reichel (chant, guitare, effets sonores)
- Dick Tarrach (batterie, percussions)
- Hans Lampe (percussions)


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4. Ich Bin Dein Singer, Du Bist Mein Lied
5. Station 3: Body
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7. ...als Hätt Ich Das Alles Schon Mal Gesehen
8. Cosmic Vibration
9. Come On, People
10. Wahrheit Und Wahrscheinlichkeit



             



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