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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Yves SIMON - Raconte Toi (1975)
Par JESTERS TEAR le 10 Janvier 2019          Consultée 2340 fois

Yves SIMON continue au rythme d’un album par an, qu’il tiendra tout au long des années 70, et offre en 1975 sa troisième véritable livraison, un certain Raconte-toi. Pas la peine de tourner longtemps autour du pot (de chambre), ce nouvel opus ne dépareille pas avec les précédents, conservant ce style maintenant bien ancré de folk-rock à la française, même si inspiré de la musique anglo-saxonne.

La voix et le chant souvent parlé de SIMON gardent leur présence et leur efficacité, ses textes leurs thèmes habituels de tranches de vies, avec sa poésie simple mais très parlante, très vivante, qui rappelle bien que le cher Yves est aussi écrivain.

On attaque sur un titre éponyme calme, où les mots sont escortés d’une petite guitare acoustique et surtout d’une basse très présente, avec quelques notes claquées. Un petit intermède aux diverses flûtes coupe un instant le morceau qui reprend vite sur sa lancée (enfin, elle est calme la lancée hein). Plus loin, une guitare électrique ou un clavier, c’est difficile à déterminer, lâche des notes brutales et distordues, à contre-temps et sans mélodie. Cela donne un coté un peu schizo à un ensemble pourtant calme et serein, et si ça déroute un peu, c’est au final un contraste bien pensé. On finit sur un autre passage instrumental avec une flûte qui sonne comme un violon (ou l’inverse, je ne sais pas trop) de toute beauté. Cette entrée en matière nous rassure sur la qualité toujours présente des titres de SIMON.

Juste derrière, on a « Les Héros De Barbès » qui nous refait le coup du morceau rock comme « Le joueur d’accordéon » sur l’album précédent, avec une efficacité presque égale, même si le mix manque un peu de punch. Il faut profiter de ce moment énergique car ils sont bien rares sur cet album. Si c’était toujours le cas sur les œuvres de SIMON, c’est la première fois que ça devient un peu dérangeant et que l’ennui finit par s’installer.

L’ensemble a en effet un aspect un peu plus dépouillé qu’auparavant, et si les arrangements restent bien sympathiques, ils regorgent moins de petits trésors que lors des deux albums précédents (il y a en a quand même quelques-uns, comme la batterie discrète mais a propos sur la jolie « Les aérogrammes de Los Angeles »). On peut en dire autant des compositions, avec un ensemble plus sage, plus linéaire, avec moins de panache.

Ainsi, si toutes les chansons sont au moins jolies, l’écoute de l’album en entier est un peu longuette, avec des morceaux vraiment trop calmes comme « Le film de Polanski » ou « Petite mauve », un duo avec Dominique Barouh, pas désagréable mais qui souffre d’être au milieu de ce trop plein de douceur.

Heureusement, « Mille aujourd’hui » au milieu de l’album, apporte un peu d’énergie avec un son soft mais aux guitares bien rock et une batterie calme mais au moins présente. Il faut cependant supporter les chœurs désuets du refrain, ce qui va au-delà de notre résistance. Plus loin, « Sur Une Autre Route » suscite aussi l’intérêt, avec des petites percussions exotiques et un piano électrique un peu entraînant.

Si le précédent album parlait beaucoup de New York, les deux derniers morceaux de Raconte-Toi sont consacrés à Paris. « Quelque Part à Paris Demain » est très belle, mais son aspect calme et dépouillé fait qu’elle n’est pas véritablement un atout pour cet album. En revanche, avec « Paris 75 », on renoue enfin avec l’audace, le panache qu’on aime à écouter chez SIMON. Cette description très sombre de la capitale française nous donne un texte parlé par un Yves calme mais habité, sur un accompagnement sommaire empreint de noirceur, avec entre autres une basse proéminente. Le refrain est constitué d’une petite explosion rock où la guitare électrique s’embrase avec talent, alors que SIMON lâche avec dépit : « Paris, Paris 75 ». Le texte est superbe, dénonçant entre autres le racisme et les violences policières, très en adéquation avec les arrangements, et ce morceau est le joyau noir de l’album.

Ce troisième opus continue donc sans cassure la carrière du folkeux français, avec toujours une belle qualité, mais son aspect un peu trop dépouillé et calme et le manque d’audace (à l’exception du dernier morceau, mais qui arrive un peu tard) font qu’il est un petit cran au-dessous de ses prédécesseurs. Rien de bien grave cependant.

Note réelle : 3,5

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1. Raconte Toi
2. Les Héros De Barbes
3. L’aérogramme De Los Angeles
4. Le Film De Polanski
5. Tout Ce Que J'ai Dit
6. Mille Aujourd'hui
7. Petite Mauve
8. Sur Une Autre Route
9. Tu Marches Dans Une Ville
10. Quelque Part, A Paris Demain
11. Paris 75



             



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