Recherche avancée       Liste groupes



      
VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

Commentaires (4)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


Yves SIMON - Demain Je T'aime (1978)
Par JESTERS TEAR le 1er Juin 2019          Consultée 1627 fois

Si le titre de l’album ne parlera à personne, ce n’est pas le cas de son morceau d’ouverture, le fameux « Diabolo Menthe », chanson la plus connue de nos jours du brave Yves SIMON. Moi même, c’est à travers une reprise de ce titre par SOKO, une petite vidéo guitare voix (elle a fait une reprise officielle et plus produite du morceau depuis) que j’ai découvert cette belle chansonnette et que j’ai eu l’idée d’écouter l’originale. La beauté des arrangements m’a frappé plus fort que la jolie frimousse de SOKO (et faut y aller, la beauté de sa frimousse a un sacré crochet du droit) et c’est ainsi que je me suis lancé dans l’exploration de la carrière de ce chanteur aujourd'hui méconnu. Et grand bien m’en a pris, puisqu'il est aujourd''hui l’un des artistes français que j’aime le plus à écouter.

Inutile de présenter donc ce « Diabolo Menthe », sublime morceau qui servait de BO à un film que je n’ai jamais vu (j’ai fait un petit sondage, apparemment je rate rien). Tout y est, texte à la poésie simple mais vivace, chant posé mais prenant, arrangements splendides à la fois extrêmement fournis pour de la variété française et d’une finesse exemplaire, une réussite totale. On va plutôt se demander ce que vaut ce dernier album de la magique décennie des 70’s dans la discographie de SIMON.

Et il aura eu un mérite, le bon Yves, c’est de n’avoir sorti aucun mauvais album de toute la décennie, en maintenant un rythme d’une sortie par an (ça se salut, je vous le dis). Par contre, cette livraison de 78 n’atteint pas le niveau de son prédécesseur, bien qu’elle en conserve le style, une variété au sens premier du terme, à ceci près que les titres folk ont totalement disparu. En effet, si la qualité est présente tout au long du disque, la réussite est très rarement totale. On a surtout affaire et des titres bons qui n’atteignent cependant pas l’excellence, et un ou deux qui n’inspirent qu’une indifférence distraite.

On va commencer par ceux-là, pour remonter vers le meilleur. « Femme de Skaï » n’a en soi pas grand chose à se reprocher, mais elle n’a pas non plus grand chose pour elle. Son rythme entraînant est de bon aloi certes, mais le texte comme les mélodies n’accrochent pas malgré des arrangements carrés et très pros. « Les Mots Doux » se veut quant à lui langoureux, mais il est surtout longuet faute de mélodie ou de texte vraiment efficace (quand ça n’éveille pas mon attention alors que ça parle de coït, c’est un signe), alors qu’encore une fois, la qualité des arrangements est au rendez-vous, avec entre autre un sax bien dans son rôle de sexophone.

Parlons maintenant des semi-réussites, qui ont de vraies qualités mais que quelque chose retient derrière la ligne de l’excellence. Le titre de « J’blues Dans Mon Lit » est un piège agréable, puisqu'on a affaire à un funk énergique et très sympathique, cocotte de guitare, basse en avant, thèmes aux cuivres parfaitement joués. Le cadre mis en place est parfait, mais les mélodies vocales ne sont qu’à moitié convaincantes, ce qui empêche la réussite totale et définitive. On passe tout de même un bon moment, y’a pas à dire.

Dans cette catégorie, l’album nous livre aussi deux titres rock. Si ce n’est pas une nouveauté chez SIMON, on peut remarquer sur ces deux morceaux une influence de TELEPHONE assez marquée, particulièrement sur « Attention Futur ». Si la prestation est agréable et tout à fait honorable, on ne peut s’empêcher d’avoir une arrière pensée mesquine du genre « c’est mignon, il essaye de faire du Téléphone le petit Yves » (ou alors c’est moi qui ait l’âme définitivement mesquine, c’est possible aussi). L’autre rock, « Si t’as mal alors crie », est un peu plus convaincant (sans doute grâce à la philosophie profonde de son titre) mais n’échappe pas à cette même pensée, malgré son solo de gui-gui bien sympa. Puisqu'on parle de titre philosophique, le morceau de clôture « T’es con t’es moche » tire principalement son capital sympathie dudit titre et des paroles, avec sa petite naïveté vulgaire détonante qui touche juste, mariée à son guitare voix simple. Pas un chef d’œuvre, mais ça fonctionne.

Côté réussites, « Les Rues De France » semble être sortie de l’album Respirer, Chanter de 74. Une poésie urbaine pour des arrangements un peu rock, un peu folk avec un violoncelliste (je viens d’inventer le mot, je l’aime bien), un nouvel exemple superbe de SIMON dans ce registre, qui commençait à manquer un peu. Pour le reste, c’est surtout dans un registre de variété mélancolique que le chanteur se distingue sur cet album. « Petite Fille P'tite Misère » est un slow typique mais très bien foutu, les mélodies sont réussies, le refrain aussi, les arrangements nickel, petit thème à la guitare électrique en guise de solo, très joli, bref, une réussite simple mais parfaite du genre.

Recette plus simple encore « Je t’aimais Jt’aime plus » tourne sur quelques notes de guitare cristallines, une basse et une batterie minimalistes, des chœurs doux, et surtout un SIMON usant parfaitement de sa voix posée et mélancolique sur une mélodie splendide. Un petit solo de slide agrémente le tout dans le feutré. « Pierre Qui Roule » est l’équivalent au piano, avec son petit coté naïf, enfantin, et une fois encore la mélodie simple mais belle qui se marie si bien aux mots et à la voix du français.

Au final, on a droit à un bon album, mais qui n’a comme chef d’œuvre que le mythique « Diabolo Menthe ». Pour le reste, la réussite côtoie un peu trop la demie-teinte. Cependant, on peut noter que l’album n’est jamais ennuyeux, grâce à ses tempos et ses genres variés, et qu’on ne trouve aucun mauvais morceau, grâce à des musiciens toujours très professionnels. On finit donc les années 70 de manière tout à fait honorable, et le disque vaut l’écoute.

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par JESTERS TEAR :


Yves SIMON
Respirer, Chanter (1974)
Yves rempile!




Yves SIMON
Au Pays Des Merveilles De Juliet (1973)
Juliet n'a rien à envier à Alice, en l'occurrence.


Marquez et partagez





 
   JESTERS TEAR

 
  N/A



Non disponible


1. Diabolo Menthe
2. Femme De Skaï
3. Petit Fille P'tite Misère
4. J'blues Dans Mon Lit
5. Les Mots Doux
6. J't'aimais J't'aime Plus
7. Attention Futur
8. Les Rues De France
9. Une Pierre Qui Roule
10. Si T'as Mal Alors Crie
11. T'es Con T'es Moche



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod