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Yves SIMON - Macadam (1975)
Par JESTERS TEAR le 2 Février 2019          Consultée 1512 fois

On ne peut pas dire que la carrière d’Yves SIMON dans les années 70 soit emplie de surprises. Son quatrième album continue sur le chemin déjà largement défriché par ses prédécesseurs, et plus précisément son frère le plus proche, puisque l’ensemble est de plus en plus variété et de moins en moins folk (pas dans le sens critiquable du terme, on remarque juste de légers changements dans les arrangements) depuis Raconte-Toi. Et à l’écoute de la première partie de l’album, on remarque vite que le constat est le même que sur l’album nommé ci-dessus : c’est joli, bien arrangé, bien écrit, mais c’est un peu mou et ça manque du panache qui faisait des deux premières livraisons de l’homme de vrais bijoux.

Le morceau d’ouverture nous replonge agréablement dans la poésie bucolique du SIMON, bien qu’une bonne moitié du titre soit une répétition inlassable de « devant les fontaines du casino ». Cependant, quand la batterie lance un appel énergique qui laisse présager une montée pour un final plus classieux et enlevé, le facétieux Yves se contente de se mettre à chanter comme un canard bourré parce qu’il a survécu aux fêtes de Noël, et la plaisanterie gâche un peu le titre. Cette plaisanterie de goût moyen, on la retrouvera d’ailleurs plus tard sur « Macadam (mise en route)» sorte de bande annonce parodique du titre « Macadam à quatre voies » qui arrivera plus tard.

La suite est de meilleur goût, « Jungle Gardenia » et « Nous nous sommes tant aimé » mêlant tout deux romance et description d’une époque, française ou anglaise et américaine, qui montre bien l’influence de la culture anglo-saxonne chez SIMON. L’ensemble est beau et prenant, les arrangements soignés comme les textes, avec un beau solo de flûte sur le premier, une guitare électrique veloutée sur le second, bref, du pur Yves, versant calme et sage. Avec « La petite fille de Fleury », on commence à somnoler de ce calme, d’autant que le titre n’offre rien de mauvais mais rien de bon non plus. Sans être une chanson mémorable non plus, « J’ai tout mon temps » est plus sympa, mais toujours pas d’échauffement à l’horizon.

Il faut donc attendre le 7ème titre pour avoir un peu d’énergie, avec le titre presque éponyme. Le tempo n’est pas très élevé au final, mais l’ensemble est indéniablement rock, guitare électrique, basse volubile, piano malicieux, solo de saxo… Une belle réussite qui nous remet un peu d’aplomb. Derrière « Rétro-Mélo » porte bien son nom, avec son coté cabaret-bal musette, son ton humoristique qui passe ici assez bien, même s’il pourra encore en agacer certains. En tout cas, ça change et c’est assez entraînant.

Et l’album de continuer sur cette lancée positive et variée : « Je ne saurais rien de ta vie » est sombre et rapeuse, avec sa guitare électrique crasseuse et le chant dramatique et noir de SIMON, soutenue par le piano qui accentue le spleen. Dans des passages plus mélodiques (on ne peut pas vraiment parler de refrain), la basse est très plaisante, la guitare électrique plus lyrique aussi. C’est un superbe morceau oppressant que nous livre l’artiste, avant d’enchaîner sur un très joli folk, « Où es-tu je ne t’entends plus » au refrain mélodieux et simple. On remarquera que violon et violoncelle font des apparitions bien sympathiques en solos.

L’album se conclue sur « Qu’est-ce qui se passe aujourd'hui » où SIMON fait encore une fois des chroniques de sa société, abordant des sujets déjà abordé dans « Paris 75 » sur le précédent opus, comme le racisme policier (« son casque intégral est frisé, sa visière est extrêmement basanée…). Le petit clavier suscite de l’intérêt, mais la chanson est trop longue et linéaire musicalement, et le rendu est donc mitigé malgré quelques jolis mots.

En définitive, un album presque jumeau de son prédécesseur. Bien que la première partie ne soit pas dénuée de qualité (« Jungle Gardenia » qui est superbe), c’est la deuxième partie, plus énergique et variée, plus audacieuse, qui est la plus intéressante. Niveau texte, SIMON reste en terrain connu avec ses chroniques romantiques de son époque, ses références aux artistes comme les ROLLING STONES, Lou REED, Andy Wharrol, Johnny, Ringo STARR… Il s’auto-référence parfois aussi, évoquant les gauloises bleus ou bien les promoteurs. Un album typique de l’artiste, peut être un peu trop typique, et c’est la raison pour laquelle il ne dépasse pas le rang d’album sympathique, comme la livraison précédente.

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1. Les Fontaines Du Casino
2. Jungle Gardenia
3. Nous Nous Sommes Tant Aimé
4. La Petite Fille De Fleury
5. Macadam (mise En Route)
6. J'ai Tout Mon Temps
7. Macame A 4 Voies
8. Retro-melo
9. Je Ne Saurais Rien De Ta Vie
10. Où Es-tu Je Ne T'entends Plus
11. Qu'est-ce Qui S'passe Aujourd'hui



             



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