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Johnny BURNETTE - Johnny Burnette Sings (1961)
Par LE KINGBEE le 26 Mars 2019          Consultée 844 fois

58 ans après sa sortie, on peut se demander pourquoi Liberty Record s’est acharné à édulcorer Johnny BURNETTE ? Ce second disque solo du cadet BURNETTE donne l’impression de se ramasser un bol de guimauve bien chaude en pleine tronche, ou plus précisément le contenu d’une soupière, tellement le répertoire s’avère velouté. Entre soupe et guimauve, nos cœurs balancent et on arriverait presque à avoir un haut-le-cœur.
C’est d’autant plus curieux que le label Liberty avait pour logo la représentation du haut de la Statue de la Liberté, celle où une bonne femme tient une torche, mais contrairement au logo, ce disque ne nous enflammera jamais. Et oui, encore une fois, le temps a fait son œuvre.

Certains pourraient penser qu’on exagère les traits, mais il suffit de se retourner vers les quelques faces du Rock' N' Roll Trio, formation comprenant le contrebassiste Dorsey Burnette (l’aîné des deux frangins), l’excellent guitariste Paul Burlinson et notre Johnny au chant et à la rythmique pour bien comprendre notre déception. Effectivement, en peu de temps, ce trio a mis en boîte quelques-uns des meilleurs titres de Rockab et de Rock' n' Roll de la décennie fifties, crû 56.
Bien qu’accédant rarement aux charts, le trio sema un vent de folie aux States. On recommande aux plus jeunes leur passage au cours d’une émission d’Alan Freed ou l’écoute de « Johnny Burnette & The Rock' n' Roll Trio » édité par Coral, disque contenant entre autres « Lonesome Train », « Honey Hush », « Lonesome Tears In My Eyes » ou « The Train Kept A Rollin’ » sans oublier quelques reprises R&B comme « Drinkin’ Wine Spo-Dee-O-Dee ».
Après avoir composé pour Ricky NELSON quelques-uns de ses meilleurs titres, les deux frères Burnette, enregistrent en 1958 sous le nom des Dorsey Bros quatre faces pour Imperial avant de prendre des chemins séparés, Johnny signant la même année un contrat avec Freedom, filiale de Liberty.

Comme le veut la coutume du début des sixties, on lance un single, on voit s’il marche et on jette ensuite le 33 tours, espérant en croisant les doigts qu’il prendra le même chemin que le single. Autant dire que les choses étaient loin d’être gagnées d’avance, bien au contraire, avec le single sensé promouvoir l’album. On se demande ce que les dirigeants de Liberty avaient dans la tête en publiant « Big Big World », une guimauve de la triplette Burch/ Nelson/ Red West, reprise sans plus de succès par Bob LUMAN ? La face B avec « Ballad Of The One Eyed Jacks », inspiré du western de Marlon Brando « One Eyed Jacks » (« La Vengeance Aux Deux Visages ») avec Karl Malden, ne surfe pas sur le succès du film.
En dehors de ces deux titres qu’on qualifiera d’insipides, Liberty Records ajoute dix titres issus de trois autres sessions : 28 et 30 novembre 1960, et mars 1961, toutes captées à Hollywood à l’United Recording Corporation. Au rayon de la variétoche pour midinette, le disque place pas moins de cinq pistes : « I’m Still Dreaming », « Red Sails In The Sunset » un titre old-time gravé au milieu des années 30 par Lew Stones et qui deviendra Number One via la reprise de Guy Lombardo’s Royal Canadians et sera reprise à toutes les sauces de Nat King COLE à Steve WONDER et Paul ANKA. Une chanson d’amour qui prête aujourd’hui à sourire et qui donnerait à l’un des amoureux envie de prendre les jambes à son cou. Autre chanson typique qui fera la joie de la ménagère américaine avec « The Treasure Of Love », un ancien Top 20 de Clyde McPhatter. Avouons que si la version de Johnny nous paraÏt supérieure à celle de Pat Boone, admettons également qu’il n’y a pas là de quoi sauter au plafond. Johnny a beau forcer sur les trémolos, sa reprise de « Blue, Blue Morning », une guimauve de Gene Pitney, ne peut capter que l’attention d’adolescentes pré-pubères. Même impression avec « Pledge of Love », une création de Ramona Redd que son mari Mitchell Torok avait fait grimper dans le Top 20, une chanson aussi larmoyante qu’insignifiante. « The Fool » mélange Country Pop et Variété mais ne déchaîne aucune passion, plombé par des chœurs et une orchestration sans la moindre prise de risque.

En fait, sans méchanceté aucune, on ne trouve ici que deux chansons capables d’attirer l’oreille : « Little Boy Sad », un mid-tempo de Wayne Walker repris plus tard par Herman’s Hermits et les Gants, formation américaine de Garage et enfin « Mona Lisa », un Teen Rock du tandem Ray Evans/Jay Livingston, repris à toutes les sauces (de Nat King COLE, à James BROWN en passant par Conway Twitty et SEAL). On conseille les reprises de Carl Mann ou d’Hank Ballard.
Deux titres sur douze, et encore parce qu’on est gentil, cela fait trop peu pour parvenir à une note de 2. On se demande pourquoi la firme Liberty a transformé l’un des meilleurs rockers en vulgaire chanteur de variétoche, à croire que les adolescentes boutonneuses et les ménagères blanches constituaient des cibles pré ciblées. Une sacrée déception !

Note réelle 1,5.

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   LE KINGBEE

 
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- Johnny Burnette (chant)
- Bobby Gibbons (guitare 1-10-12)
- Vincent Terri (guitare 1-10-12)
- Red Callender (basse 1-10-12)
- Jerry Allison (batterie 1-10-12)
- Ernie Freeman (piano 1-10-12)
- Stanley Harris (violoncelle 1-10-12)
- Paul Robyn (violoncelle 1-10-12)
- Herman Clebanoff (violon 1-10-12)
- Leonard Malarsky (violon 1-10-12)
- Myron Sandler (violon 1-10-12)
- Ralph Schaefer (violon 1-10-12)
- Israel Baker (violon 1-10-12)
- Elliott Fisher (violon 1-10-12)
- Henry Hill (violon 1-10-12)
- Sidney Sharp (violon 1-10-12)


1. Little Boy Sad
2. Mona Lisa
3. I'm Still Dreamin'
4. In The Chapel In The Moonlight
5. Red Sails In The Sunset
6. Big Big World
7. Ballad Of The One Eyed Jacks
8. The Treasure Of Love
9. The Fool
10. Blue Blue Morning
11. Memories Are Made Of This
12. Pledge Of Love



             



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