C’est tout Barbra, ça ! Les pochettes successives passent du coq à l’âne, de la nunuche de Songbird à celle-ci carrément aguicheuse ! Beaucoup de sensualité dans l’attitude physique de notre artiste qui a toujours su en jouer malgré un physique que beaucoup décrient. Alors, pour ceusses qui ne l’ont pas compris, cet album concept évolue au fil de l’eau. C’est tout simple, chaque titre contient un élément liquide, le premier et le dernier mot de l’album est "Wet". Ne me demandez pas ce qu’il faut en penser, je n’en sais rien ! Ce Mouillée – je sais, ça fait drôle - est le 21ème opus de notre miss STREISAND.

Les huit minutes de "No More Tears" ne collent guère à cette époque où tout n’était qu’efficacité. Mais il y a des exceptions, et Donna SUMMER, qui s’y connaît en longs titres, voyez donc son "I Feel Love", lui donne ici la réplique avec un talent consommé. Deux minutes d’intro puis le standard du disco se lance avec la dynamique voulue. La basse roucoule et les beat de batterie swinguent avec la syncope nécessaire pour donner envie de danser. Le refrain atomise tout sur son passage, comme il se doit. C’est un numéro, un de plus, pour Barbra dans le billboard, et non des moindres, leur 4eme à toutes les deux. La bête est produite par Gorgio MORODER comme il se doit. Ca s’appelle un super classique !

Alors, j’offre un paquet de caramels mous à celui ou celle qui trouvera que "Splish Splash" est la reprise du super hit de Bobby DARIN datant de 63, non ? Bon, la présence de Steve LUKATHER à la gratte est vraiment providentielle. Son son magnifique illumine à merveille la fabuleuse version de Barbra, parfaitement à l’aise avec ce répertoire rock modernisé. Nul doute que nous voici dans les eighties deux ans avant l’âge. Quel plaisir d’enfin s’éclater avec notre Barb ! "I Ain’t Gonna Cry Tonight" reste dans une vibe bien rock. Barbra qui ne s’y trompe pas chante d’une manière bien adaptée, tant et si bien qu’on ne la reconnaît pas forcément.

Le reste est plutôt de bon aloi : "Kiss Me In The Rain" conserve bien des restes de countrypolitan, mais la modernité du son, les guitares cristallines et le ton général sont agréables. Un joli résultat avec un chouette solo de gratte final. "After The Rain" sont des jolis slows, des ambiances plutôt B.O auxquelles nous sommes habitués avec Barb. On reconnaît le jeu aérien et le phrasé si particulier de Larry CARLTON sur l’introduction de "Come Rain Or Come Shine". Une petite vibe exotique et jazz fusion s’en détache, très agréable. "Niagara" est un endroit mythique. Barbra le met en scène dans un slow aux consonances seventies un poil trop sirupeuses pour me convaincre. Le couple Bergman a composé "On Rainy Afternoons" avec l’aide de Lalo SCHIFRIN. C’est donc un titre original dans la carrière de Barbra. La mélodie reste pourtant assez classique et le titre n’est pas plus remarquable que cela.

Cet album navigue entre 3,5 et 4, mais la présence de "No More Tears" ainsi rebaptisée car "Enough Is Enough" ne correspondait pas au concept de l’album, fait pencher la balance vers un joli quatre bien historique. Il en faut peu pour qu’un classique se fasse ! La carrière de Barbra prend donc un nouvel essor suite à la sortie de cet album qui s’écoule à plus de deux millions d’exemplaires.