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- Style + Membre : The Alan Parsons Project

Alan PARSONS - The Secret (2019)
Par BAKER le 10 Mai 2019          Consultée 1895 fois

C'est fort curieux, mais si vous discutez avec des gens qui aiment un tant soit peu le rock ou le prog, et encore plus des amoureux d'Alan PARSONS, il y a de fortes chances qu'ils vous disent Ah ! The Secret ! Enfin, le premier album d'Alan depuis 20 ans !

C'est à croire que A Valid Path est tombé dans les limbes. Et ce n'est pas incongru de le dire, car The Secret revient clairement, et pour de bon, au son pop-rock classique des premiers PARSONS, voire de la fin du PROJECT. Qu'on se le dise, certains titres de The Secret auraient pu figurer sur Gaudi ou sur On Air. Les puristes peuvent donc souffler : non, Alan ne se montre pas ici sorcier des ordinateurs agressifs, il a repris sa guitare acoustique, sa jolie voix et des mélodies simples et sifflables.

C'est peut-être le souci, d'ailleurs. Sifflables, c'est tout à son honneur. Mais simples, un peu trop. The Secret se présente comme un album-concept sur la magie, avec des arrangements pop luxueux aux entournures progressives et orchestrales, comme à la bonne époque. La prod' est aux petits oignons, le disque disponible dans un 5.1 réussi (quoique la seconde partie soit plus plate) où l'orchestre est particulièrement choyé, Alan revient aux fondamentaux pour faire de ce disque une sorte de bilan de carrière ; tout y passe : PINK FLOYD (le pont de "Symphony"), les BEATLES (les jolis choeurs de "Soirée Fantastique"), les compositeurs français de la fin du XIXème(ici DUKAS remplace DEBUSSY), les solos à la Ian Bairnson (qui est présent pour un seul titre, mais largement singé par ses remplaçants). Tout y est.

Tout, sauf l'inspiration. Oh, non pas que l'écoute de ce disque soit pénible ou ennuyeuse. Le savoir-faire est toujours là : le petit riff de refrain de "As Lights Fall", les ponts orchestraux, les chants différents et accessibles. Mais c'est plat. Pas plat façon endormant, pas mou, mais pas vraiment accrocheur. Il manque la classe et l'intemporalité des anciens albums.
Dès l'ouverture, on sent que, malgré les moyens mis en oeuvre, quelque chose ne colle pas. La reprise de l'Apprenti Sorcier (bon... Mickey et ses balais, anyone ?) en mode orchestral est très bonne, le 5.1 donnant ENFIN à un orchestre classique la possibilité de briller (chose trop rare, hélas !), mais les arrangements pop/prog sont douteux. La batterie pataude de Vinnie Colaiuta fait penser à Ian Mosley, Steve HACKETT cachetonne en mode coucou c'est moi, et on est franchement à la frontière du kitsch.

"Miracle" qui débute réellement cette succession de chansons n'en fait pas non plus : tout est réuni pour faire le nouveau "Out of the Blue", le nouveau "Too Late" ou le nouveau "I Can't Look Down", tout sauf... le refrain. Dieu, qu'il est poussif ! On a envie de lui planquer un mini-moteur dans le cadre du vélo. Et d'autres titres ne se montrent pas à la hauteur de la légende, passant gentiment sans s'arrêter : "Soirée Fantastique" patauge un peu dans la molasse avec son accordéon-pour-faire-français (est-ce qu'on ajoute des mastications de chewing-gum pour faire américain, nous ? Comment ça, "Eddy Mitchell" ?), la jolie en 5.1 mais définitivement trop doucereuse en stéréo "Fly to Me".

Alors attention, prudence ! PARSONS n'est pas cuit. Le disque est régulièrement relancé par de bons moments. Le single "As Light Falls", où le patron tient le micro, mignon et accrocheur, a le bon goût de ne pas durer trop longtemps. Etonnante et rafraîchissante, "Requiem" va chercher du côté du SUPERTRAMP des années 80 et son approche cabaret et big-band dynamise le disque. "Years of Glory" présente un PJ Olsson chantant avec une réelle gravité dans la voix (le pauvre devait penser à autre chose que chanter, vu les circonstances) et "The Limelight (tiens donc) Fades Away" revisite "Miracle" mais cette fois avec réussite, du pur ALAN PARSONS PROJECT de 1984.

Le summum de l'album reste "One Note Symphony", idée rigolote piquée à "One Note Samba" de Tom JOBIM et qui, n'ayant pas de mélodie propre, laisse le champ libre à un orchestre puissant et pompeux aux confins de la plus exaltante putasserie. Comme on adore, quoi. Infrabasses à en faire exploser tout l'immeuble, pont à la Dark Side of the Moon, cuivres en 5.1 brillants, de l'excellence (à part peut-être un son de batterie sale et distant... à dessein ?). C'est ce titre planté au milieu qui fait le sel de l'album.

Pour le reste, c'est bien cela qui manque : l'assaisonnement. "Sometimes" par exemple permet de retrouver Lou Gramm, sauf que la chanson est jolie sans trop forcer et que notre homme se montre un peu à la peine lors du refrain. Et ce dernier titre, certes mignon, fait-il fin d'album concept signé Alan PARSONS ? Non, pas avec cette mélodie jolie mais sans plus et ce fade-out soudain et décevant. Même dans sa version surround, l'équilibre n'est pas trouvé : la première moitié de l'album sonne très bien mais est musicalement décevante ; pour la seconde moitié, c'est l'inverse. Seule, "One Note" réussit à marier technique et musicalité.

A moins... à moins qu'on ne prenne le problème à l'envers. En tant qu'album signé d'un de mes artistes préférés de tous les temps (The ALAN PARSONS PROJECT est probablement dans mon top 5 des groupes de l'univers connu), The Secret n'a ni la force ni la consistance attendues. On n'en est pas au pataud énervant de Blackfield V, mais on est loin d'un Raven de Steven WILSON, pour reprendre ses dernières exactions studiotiques (NdBescherelle : ...Ouch). Mais si l'on prend ce disque non pas pour ce qu'on en attend, mais pour ce qu'il est réellement, à savoir un album de variété, cela en est bien et de la pas mauvaise qui plus est. Il y a du soin, ça se chante, ça se siffle. Pour cela, pour sortir une musique pareille en 2019, et pour le proposer en surround à un prix POTENTIELLEMENT excellent, on arrive à la moyenne.

En revanche, félicitations au distributeur français pour avoir copieusement chié dans le tapioca. C'est vrai que le meilleur moyen de ne pas vendre des disques, c'est encore de ne pas les proposer. Mais bon, krizdudisk.

Note finale : 2,5/5 monté à 3 par excès de gentillesse. Si vous n'avez pas de 5.1, vous pouvez descendre à 2. Et comme le disque est aussi bien distribué que la fibre optique dans l'Yonne...

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   BAKER

 
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- Alan Parsons (guitare, chant, choeurs, claviers, direction, perc)
- Jason Mraz (chant)
- Todd Cooper (chant, saxophone, choeurs)
- Lou Gramm (chant)
- Mark Mikel (chant)
- Jared Mahone (chant)
- P.j. Olsson (chant, choeurs)
- Jordan Huffman (chant, choeurs)
- Steve Hackett (guitare)
- Jeff Kollman (guitare)
- Tony Rosacci (guitare)
- Ian Bairnson (guitare)
- Dan Tracey (guitare, claviers, choeurs)
- Andy Ellis (claviers)
- David Russo (claviers)
- Tom Brooks (claviers, accordéon)
- Pat Caddick (piano)
- Angelo Pizzaro (piano)
- Nathan East (basse)
- Guy Erez (basse)
- Jeff Peterson (basse)
- Vinnie Colaiuta (batterie)
- Danny Thompson (batterie)
- Carl Sorensen (batterie)
- Jake Shimabukoro (ukulele)
- Michael Fitzpatrick (violoncelle)
- Oscar Utterstrom (trombone)
- Vinnie Ciesielski (trompette)
- Doug Powell (choeurs)
- Carl-magnus Carlsson (choeurs)
- The Cmg Music Recording Orchestra Of Hol (orchestre)


1. The Sorcerer's Apprentice
2. Miracle
3. As Light Falls
4. One Note Symphony
5. Sometimes
6. Soirée Fantastique
7. Fly To Me
8. Requiem
9. Years Of Glory
10. The Limelight Fades Away
11. I Can't Get There From Here



             



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