Le troisième disque de POLARSUN met du temps avant de voir le jour, et le groupe privé de son premier batteur Xavier emploie Orel' pour compléter la formation de manière éphémère. Ce dernier ne laisse son empreinte que pour le nouvel effort collectif, appelé étrangement Ifuthinkitisitisnot.

D'emblée, nous sommes mis à l'aise avec un "Peter Pan's Lullaby" dont les qualités mélodiques et d'écriture sont évidentes. Le chant de Jean-Philippe, d'abord sur fond acoustique et ensuite sur un tempo rock typique de Californie, nous offre le meilleur. Il en va de même pour la cohésion du groupe, entre la basse, les guitares et les choeurs à la fin, particulièrement.

Sur un mode jazzy et dégageant une fraîcheur comparable, "Welcome to the Bubble Underground" s'inscrit également dans ce que ce troisième disque propose de mieux. Que ce soit l'influence des BEACH BOYS ou celle de WEEZER, le groupe dijonnais révèle une belle inspiration couleur soleil à travers le refrain avenant de "Soldier F", les arpèges de "The Future Has Been Sold", un "Release" dont le clou reste la montée instrumentale proprement inattendue.

Le propos sur "Jumble Mind" s'y rattache aussi mais avec une écriture différente, plus troublée. La partie la plus anglaise voire new-yorkaise de POLARSUN revient avec un "Rocky Disco" dont on apprécie le riff bien blues, la batterie "garage", le synthé zozotant de Laurie, le chant aux accents "mods". Une fois encore, le groupe nous réserve une belle envolée finale.

Si l'on excepte le premier titre réussi de bout en bout, les passages les plus ensoleillés, les regroupements en choeur ou, par exemple, le twist de "Surfers Suffer in Furs", le quintette maîtrise mieux sur ce disque l'interprétation instrumentale que les chansons. Celles-ci demeurent agréables, mais l'auditeur peut parfois se perdre dans leur dynamique et l'enregistrement paraît un brin timide, même si on salue le caractère rétro.

Trois autres moments retiennent l'attention. D'abord, l'instrumental cosmique "Experiencing Ground Attraction from a Space Capsule", grandiloquence de Mellotron et pédalier basse de courte durée mais prenante, bien qu'isolée. Enfin, deux respirations acoustiques, notamment "Sepia" et son ambiance détente sur la plage, au trois temps pépère survolé par un synthé doux.

D'un point de vue personnel, Ifuthinkitisitisnot n'est pas le premier disque de POLARSUN à recommander. Le groupe parvient à convaincre, ne serait-ce que pour la camaraderie des quatre membres fondateurs et que l'on devine sans mal à l'écoute.