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Popa CHUBBY - It's A Mighty Hard Road (2020)
Par LE KINGBEE le 27 Janvier 2020          Consultée 3092 fois

En premier lieu, je voudrais saluer le courage de Sophie Louvet, excellente attachée de presse, qui a tenté le pari risqué de m’envoyer ce disque. Je pensais pourtant que Sophie n’ignorait pas l’aversion que j’éprouve envers ce guitariste tant humainement que musicalement.

Il y a bien longtemps, lors d’une soirée au Festival de Beauvais, Claude Langlois patron du label Dixiefrog, se lamentait sur les finances de son label et pensait que tout reposait sur les épaules du guitariste new-yorkais. Au moment où nous déjeunions, Chubby passait à Canal Plus dans une campagne de promotion prépayée destinée à booster les ventes du disque.
Personnage bien connu dans le monde du Blues, Claude avait eu du mal à avaler une ou deux de mes chroniques concernant le tatoué, mais il faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Au cours de la soirée, j’avais proposé à Langlois un nom, capable de relancer son label. J’avais en tête un guitariste dont seuls quelques titres figurent sur d’obscures compilations de Blues. J’avais proposé de lui constituer un book note à la manière de ceux de Bear Family et de lui retrouver une vingtaine de titres. Le gars avait noté le nom du musicien sur un bout de serviette en papier, mais je savais dès le départ que rien ne sortirait de cette affaire.

Popa Chubby a débuté sa discographie en 1992 avec « It’s Chubby Time » un disque de Blues Rock sans la moindre once de sincérité ni de feeling. Ce 32ème album marquant les trente ans de carrière du gars est le 16ème disque publié par Dixiefrog. Il faut dire que le bonhomme enfilait, à une époque, les disques comme d’autres enfilent les perles et que le bonhomme se sera bien gavé sur le dos du label. Rien d’anormal quand on connaît le logo, une gentille petite grenouille verte.

Enregistré à New York au G. Bluesy’s Juke Joint (pour les 4 premières pistes) et au Chubbyland Hudon Valley (son home studio) pour le reste, ce nouvel opus exhume un embrouillamini sans véritable idée directrice. Le guitariste nous délivre ici pas moins de 13 originaux et il demeure assez difficile de retenir le moindre titre hormis l’instrumental « Gordito » qui après une écoute agréable finit vite par s’avérer barbant et sans intérêt.
Il n’y a pas ici le moindre soupçon d’authenticité ni de sincérité dans ce répertoire. Au gré des pistes, on perçoit aisément que le bon Popa n’a cessé de piquer des plans de guitare à gauche à droite. Le gars est persuadé que parce qu’il joue vite et fort et propose des originaux qu’on ne retient jamais, que la sauce peut prendre, mais à la fin de la cuisson, tous les ingrédients finissent par tomber en eau de boudin.

Il ne s’agit pas ici de tirer à boulets rouges sur le Blues Rock, registre que j’apprécie quand il est bien interprété. Autant j’apprécie CACTUS, CREAM, GALLAGHER, GOV’T MULE, DERECK TRUCKS BAND, John MAYALL⃰ pour n’en citer que quelques-uns, autant Chubby me laisse froid 95% du temps. On comprend que le guitariste, annoncé par des slogans publicitaires outranciers comme un phénomène, puisse impressionner les jeunes auditeurs ou les néophytes à travers un look bien étudié et des digipack soignés et attirants, mais musicalement Popa c’est un vide abyssal.

Parmi les titres, « It Ain’t Nothin’ » peut faire illusion, mais le morceau dure au moins 60 secondes de trop et finit par donner l’impression d’avoir été entendu des milliers de fois. Même chose avec « The Best Is Yet To Come » pourtant plus tempéré. « I’m The Beast From The East » annonçait de bonnes fondations mais le morceau finit par se perdre en route. L’instrumental exotique « Gordito » est carrément incongru, tandis que si « Lost Again » évoque Duke Robillard pendant une quinzaine de secondes le titre bifurque rapidos vers du sous Paolo CONTE.

Le constat s’avère encore plus terrible avec les deux reprises qui viennent clôturer ce disque anniversaire. Quand on connaît les versions de « I’d Rather Be Blind », la compo du tandem Leon Russell/Don Nix, par Freddie KING, John MAYALL, Curtis Salgado (plus Soul) ou celle en Live de WET WILLIE, celle offerte par le new-yorkais mettrait presque en colère. C’est encore pire avec le « Kiss » de PRINCE & The REVOLUTION, au passage titre que la Warner ne voulait pas voir figurer dans l’album « Parade ». Si cet intemporel a souvent été massacré, Chubby décroche le cocotier, le guitariste ne parvenant pas à me faire ressentir la moindre sensation. Ajoutons pour finir que les différents accompagnateurs font office de bons bourrins et non de virtuoses et que la production, souvent peu limpide, sert à masquer certains défauts du disque. D’ailleurs, non content de nous casser les oreilles à la guitare, le bon Popa officie également en overdub à la batterie, à la basse, à l’harmonica et aux claviers avec un gros manque de souplesse et de fluidité débouchant au final sur un manque total d'authenticité.

J’ai bien essayé de prendre ce disque par l’autre bout de la lorgnette mais le résultat des courses demeure le même avec 62 minutes assez pénibles. Les nombreux fans auront certainement des arguments à faire valoir, mais être fan n’excuse pas tout. Il est impossible ici de séparer le bon grain de l’ivraie. Le cadeau idéal à offrir à belle maman ou toute personne que vous n’aimez pas. Un recueil anniversaire qui ne mérite qu’une seule note un 1.

⃰ Il s’agit des premiers noms qui me sont venus à l’esprit. Il y en a plein d’autres.

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   LE KINGBEE

 
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- Ted Horowitz (chant, guitare, harmonica 5, claviers 5 batterie 5)
- Brett Bass (basse 1-2-3-4)
- V.d. King (basse 9-13)
- Dave Keyes (orgue, piano)
- Steve Holley (batterie 1-2-3-4)
- Don Castagno (batterie 8-9-13)


1. The Flavor Is In The Fat
2. It’s A Mighty Hard Road
3. Buyer Beware
4. It Ain’t Nothin’
5. Let Love Free The Day
6. If You’re Looking For Trouble
7. The Best Is Yet To Come
8. I’m The Beast From The East
9. Gordito
10. Enough Is Enough
11. More Time Making Love
12. Why You Wanna Bite My Bones
13. Lost Again
14. I’d Rather Be Blind
15. Kiss



             



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