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Rory GALLAGHER - Defender (1987)
Par LE KINGBEE le 22 Mars 2020          Consultée 3173 fois

Le dernier disque studio de Rory GALLAGHER remonte à cinq ans avec « Jinx », album mis en boîte en Allemagne que de nombreux amateurs considèrent comme la pièce faible de l’Irlandais. Si Rory n’a rien enregistré pendant une demi-décennie, il n’est pas resté inactif, bien au contraire. Le bonhomme a multiplié les concerts se produisant dans toute l’Europe. L’Irlandais a également ouvert sa palette en collaborant à divers projets. C’est ainsi qu’on le retrouve dans « Jammin’ With Albert » avec Albert COLLINS, sur « Echoes In The Night » de Gary BROOKER et surtout sur les deux albums de Box Of Frog, combo formé par trois anciens YARDBIRDS (Jim McCarty, Chris DREJA et Paul SAMWELL-SMITH).

Rory vit pied au plancher. S’il aime toujours autant boire un coup avec ses amis musiciens ou admirateurs, il décide de monter son propre label, profitant de la fin de son contrat avec Chrysalis. Capo Records voit le jour en 1987, on ignore avec certitude s’il faut y voir un clin d’œil au célèbre Al Capone ou si le guitariste s’est inspiré d’un film de série B dont il est friand, d’un bouquin de Peter Watson ou tout simplement d’un capodastre. Toujours est-il que si le guitariste avait hésité à monter son propre studio, à l’instigation de son frangin Donald, le voilà à la tête de son propre label, ce qui lui permet d’avoir la main mise sur la production et de profiter d’une liberté artistique totale.

Si de nombreux fans, dont votre humble serviteur, estiment que GALLAGHER était avant tout un musicien qui donnait toute sa mesure (voir sa démesure) sur scène, il faut avouer que le guitariste peut s’enorgueillir de disposer d’une discographie contenant pas moins de quatre disques studio dits de référence. Si le guitariste privilégie toujours autant les enregistrements en une prise, cela ne l’empêche nullement d’apporter beaucoup de soin à ses productions. Alors qu’on est dans une décennie musicale incroyablement synthétique et pauvre ⃰, GALLAGHER se fout des tendances et des diktats commerciaux. Malgré son titre, Defender peut être considéré comme un album de combat. C’est ce que Jean-Noël Coghe, grand ami du guitariste et certainement celui qui a le mieux connu le guitariste en France, confirme dans le livre qui lui est dédié.

GALLAGHER fonctionne ici principalement en mode trio power sur les trois quarts des pistes. La cohésion entre le leader et sa section rythmique est particulièrement au point. Le fidèle Gerry McAvoy et le batteur Brendan O’Neill présent depuis 1980 et le départ de Ted McKenna apportent une complicité jubilatoire et complémentaire. Les deux musiciens feront plus tard les beaux jours de NINE BELOW ZERO (seconde mouture). On retrouve ici de nombreux titres s’immergeant dans le Blues Rock : "Kickback City", "Seems To Me", l’excellent "Continental Op" composé en hommage à l’auteur de polar Dashiell Hammet, "Failsafe Day" qui rappelle par ses riffs TASTE, tandis que « Road To Hell » oscille entre AC/DC et ZZ TOP. "Failsafe Day" avec son message environnemental et contre la folie nucléaire pourrait s’inscrire dans le premier disque de COLD CHISEL. "Doing Time" se situe entre Boogie frénétique et Rock'n'Roll alors que "No Peace For The Wick" vient clore le disque comme il l’avait débuté par un Blues Heavy sans concession et avec de beaux coups de slide.

Grand collectionneur de guitares, GALLAGHER nous offre toute une farandole de sonorités bigarrées via l’utilisation de multiples modèles de grattes. On pourra apprécier la partie slide de "Smear Campaign" qui dénonce l’hypocrisie et la corruption des politiques. Rory témoigne qu’il est également à l’aise à l’harmonica sur "Seven Days", titre dans lequel la Blackwater se transvaserait presque dans le Mississippi. Seule reprise, "Don’t Start Me Talkin’", grand classique de Sonny Boy WILLIAMSON II, avec la présence du pianiste Bob Andrews (ex BRINSLEY SCHWARZ et RUMOUR) et Mark FELTHAM (ex NINE BELOW ZERO) une fois n’est pas coutume à l’harmonica chromatique, se définit comme la pièce la plus orientée vers le Chicago Blues. Terminons ce panorama avec deux morceaux forts et pas forcément les plus teigneux : "I Ain’t No Saint" dont le tempo pourrait rappeler John Lee HOOKER période "It Serves You Right To Suffer", avec une guitare brut de décoffrage. Bordé par une guitare acoustique suivie de belles envolées de slide, « Loanshark Blues » sert de parallèle au film "On The Waterfront" ("Sur les Quais") d’Elia Kazan, un bon petit gars qui n’a eu de cesse de balancer réalisateurs et acteurs pendant le Maccarthysme, Rory était un grand fan de films noirs.

Un excellent album qui curieusement ne se classe pas dans les charts anglais lors de sa sortie. Il faut dire qu’entre WET WET WET, MADONA, ERASURE ou PET SHOP BOYS, nos amis rosbeef avaient viré leurs cutis. Un album qui allie Blues Rock d’excellente facture à des pièces plus délicates, témoignant de la riche palette de Rory GALLAGHER. Un disque sous-estimé dans la discographie de l’Irlandais.


Cette chronique provient de l’écoute du pressage anglais seconde édition avec deux titres supplémentaires. Afin d’avoir une meilleure visibilité et de garder une certaine cohérence vis-à-vis de la discographie du guitariste, ce disque est rangé dans le tiroir du Blues-Rock, mais celui du Blues aurait très bien pu l'accueillir.

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   LE KINGBEE

 
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- Rory Gallagher (chant, guitare, harmonica)
- Gerry Mcavoy (basse)
- Brendan O'neill (batterie)
- Mark Feltham (harmonica 9)
- Bob Andrews (piano 9)
- Lou Martin (piano 10)
- John Cooke (claviers)


1. Kickback City
2. Loanshark Blues
3. Continental Op
4. I Ain't No Saint
5. Failsafe Day
6. Road To Hell
7. Doing Time
8. Smear Campaign
9. Don't Start Me Talkin'
10. Seven Days
11. Seems To Me
12. No Peace For The Wicked



             



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