En mai 2019 déjà, Vanessa CARLTON annonçait son sixième album, Love is an Art, en collaboration avec Dave Fridmann (musicien et producteur réputé dans le domaine pop/rock/indé), mais une fois de plus, quelques mois d'attente supplémentaires ont été nécessaires.

Il faut dire que la belle avait d'autres préoccupations à ce moment puisqu'elle endossa (brillamment) le rôle de Carole KING dans la comédie musicale consacrée à cette dernière, Beautiful, sur les planches de Broadway. En amont du nouvel album prévu pour la fin du mois de mars (cette année, donc), madame CARLTON-McCauley publie ce deuxième single, "The Only Way to Love".

Si les années 2010 ont montré une artiste totalement accomplie à ce stade de sa carrière, même avec deux albums seulement, on est ravis de voir que c'est parti pour continuer.

Ce morceau est fort, musicalement, dans le détail comme dans sa globalité. Même les paroles : Vanessa CARLTON a souvent parlé d'amour et de façon directe, mais celle très aventureuse qu'elle a ici de tourner le sujet a un impact incroyable. Et du coup, la composition ainsi que les sonorités employées vont dans le même sens.

La mélodie plaintive du début, avec seuls quelques accords plaqués timidement et des résonances en fond, monte vers un refrain au "gros" son, guitare saturée et batterie massive, piano qui se fraie un chemin. Sur le deuxième couplet, la batterie est plus binaire, dans un tempo toujours lent. Les choeurs "aah", la texture rappellent l'album génial Rabbits on the Run (2011), et l'effet sur le pont, celui de "Hear the Bells".

Vanessa CARLTON s'est trouvé une identité sonore, elle a fait ses preuves voilà presque une dizaine d'années et cela fonctionne encore, au moins pour le single. Seul le refrain reste égal, palier véritable et double d'une chanson qui va crescendo, nous tenant les tripes depuis le bas de l'escalier émotionnel. La montée finale, avec une voix et une mélodies qui se perdent davantage dans leurs méandres, est spectaculaire. Après un "Future Pain" fin décembre, plus linéaire, planant et tourné vers les grands espaces, tout aussi classieux à sa manière, on ne va plus tenir.

Bravo, "Miss Piano-Pop". Vivement la fin mars !