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BRITPOP  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1991 Leisure
1993 Modern Life Is Rubbish
1994 Parklife
1995 The Great Escape
1997 Blur
1999 1 13
2003 Think Tank
2015 The Magic Whip
 

- Style : Oasis
- Membre : Monkey, Gorillaz, Damon Albarn

BLUR - Blur (1997)
Par A.T.N. le 19 Avril 2007          Consultée 10274 fois

Situation de crise : Blur a raflé la mise avec Parklife en 1994, mais s’est fait enrhumer par OASIS l’année suivante dans un mano à mano orchestré par les médias. The Great Escape a « perdu » face à What’s The Story, et les quatre de Colchester souffrent d’une image de has-been face aux Gallagher. La déprime guette et des rumeurs de conflit bourdonnent, c’est la folie à London (vous entendez Big Ben qui sonne ?).

Après l’échec, donc, de The Great Escape (échec relatif, l’album a bien marché), le blondinet ALBARN et ses sbires sont face à un carrefour. Tout droit : la britpop, girls and boys lala la laaa, we all live in a country house la la laaa. Facile, pas cher, et ça peut rapporter gros. A droite, la séparation, chacun pour soi et Dieu pour tous. A gauche, c’est escarpé, dense, faudrait y aller à la machette. BLUR va-t-il prendre le maquis, comme RADIOHEAD qui illuminera le monde de son OK Computer quelques mois plus tard ?

La réponse arrive dès le premier titre. Pas de révolution, mais le changement de cap est bien là. "Beetlebum" possède un riff gras, un riff grave, qui contraste avec les rythmiques proprettes de la britpop. Le mid-tempo qui s’installe est inattendu après l’entame, il balance à merveille, et sur le refrain c’est l’extase. BLUR se fait l’héritier du flegme, de l’élégance des arrangements et des chœurs, en un parfait mariage entre le rock indépendant et la belle pop de LENNON/McCARTNEY, par exemple. La coda finale, à la "I Want You" sur Abbey Road, achève de constituer un des meilleurs singles du groupe.

Et pour répondre à ceux qui pourraient être tentés de les trouver « gentils » malgré l’électricité crade du premier riff, ils enchaînent avec un bâton de dynamite appelé "Song 2". Deux, comme sa position sur l’album, deux comme le nombre de minutes et de secondes du morceau ("Song 2", 2:02). ROWNTREE attaque bille en tête avec des toms très sourds, COXON y plaque une attaque imparable, et quand ALBARN se pointe c’est avec une désinvolture toute en décalage pour mieux tromper son peuple, avant un refrain qui vous repeint la tête à l'acide. Pas de fioritures, juste de l’énergie brute, et juste ce qu’il faut de sens de la mélodie pour que ce soit bien plus puissant que n’importe quel brûlot punk. C’est "Song 2" (avec son clip à la Twister sur MTV) qui leur offrira les Etats-Unis sur un plateau, en devenant l’hymne de nombreux college students qui feront du « woo hoo » à tire-larigot.

Ce démarrage "Beetlebum" / "Song 2" reste un des plus réussis que je connaisse, dans une autre veine (et dans un ordre inversé) il me fait penser au "We Will Rock You" / "We Are The Champions" de leurs glorieux aînés quand ils nous livraient les News of the World.

L’affaire est dans le sac, et le reste de cet album sobrement intitulé Blur s’applique à montrer ce que le groupe a fait de son temps libre après la dépression post-TGE : rock lourd et efficace ("M.O.R." – inspirée de BOWIE et ENO –, "Movin’ On"), promenade bancale et bucolique ("Country Sad Ballad Man"), décor plutôt industriel et malsain ("I’m Just a Killer for your Love", pas loin des SMASHING PUMPKINS dans le son), lo-fi électro ("Theme from Retro", tout en orgue et réverb, orgue que l’on retrouve dans l’inquiétant "Death of a Party"), une tendance électro qui devient très expérimentale sur "Essex Dogs", en conclusion de l’album. Machines, bruitages, dialogues obscurs, guitare dissonante, boucles hypnotiques, comme si BLUR voulait nous dire que, malgré leur patte reconnaissable (la guitare de COXON tout au long du disque, les chœurs sur certains titres, le ton du chant), il faudra désormais nous attendre à être surpris dans leur parcours.

Il parait que l’on doit ce virage à Graham COXON, qui a insisté pour s’éloigner de la britpop. Au regard de la suite de leurs carrières, j’ai tendance à penser qu’ALBARN reste la force créatrice du groupe, dans la britpop ou ailleurs – il a montré depuis qu’il savait tout digérer et s’approprier. Quoi qu’il en soit, leur complémentarité est une des clés de cet opus, c’est certain.

Le succès commercial sera plus long à venir pour ce CD sans titre, les fans de base ayant déserté les rangs. Mais BLUR va gagner l’estime du peuple rock, de ses pairs, et cela ne se démentira pas. A suivre.

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   A.T.N.

 
  N/A



- - Damon Albarn (chant, guitares, claviers)
- - Graham Coxon (guitares)
- - Alex James (basse)
- - Dave Rowntree (batterie)


1. Beetlebum
2. Song 2
3. Country Sad Ballad Man
4. M.o.r.
5. On Your Own
6. Theme From Retro
7. You're So Great
8. Death Of A Party
9. Chinese Bombs
10. I'm Just A Killer For Your Love
11. Look Inside America
12. Strange News From Another Star
13. Movin' On
14. Essex Dogs



             



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