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PENGUIN CAFE ORCHESTRA - Signs Of Life (1987)
Par MARCO STIVELL le 22 Février 2020          Consultée 615 fois

C'est un album qui semble sortir un petit peu du milieu de nulle part. En cette deuxième moitié des années 80, vu comment la musique et le son ont évolué, personne ne parierait un kopeck sur le PENGUIN CAFE ORCHESTRA, et pourtant ! Contre toutes attentes, avec Signs of Life en 1987, ils atteignent la 49ème place des charts britanniques, honorable pour une formation aussi à contre-courant. Peut-être l'empreinte toujours aussi charmante d'Emily Young, conceptrice des pochettes depuis plus de dix ans alors, joue-t-elle fortement...

Toutefois, l'enthousiasme doit être tempéré. Il y a dans ce disque, certes l'un des morceaux les plus connus de la bande à Simon Jeffes, à savoir "Perpetuum Mobile", un morceau qui rapproche le mieux les musiciens de leur influence majeure, Steve REICH. L'ostinato mélodique, au piano ou aux cordes superbement arrangées, font de cette modeste musique de chambre un thème qui se retient aisément pour son élégance, sa simplicité aussi évidente qu'une intro de Tubular Bells par Mike OLDFIELD, elle aussi lancée sur une métrique impaire.

Ce thème de "Perpetuum Mobile" est devenu très célèbre et a resservi plusieurs fois, d'abord pour la bande sonore du film d'animation australien en pâte à modeler Mary et Max de Adam Elliot en 2009, qui a gagné de multiples récompenses (notamment au festival d'Annecy). Ensuite, le regretté DJ Suédois AVICII l'a samplé pour sa chanson "Fade Into Darkness" en 2011, dont le mix instrumental se nomme, coïncidence... "Penguin" ! Ensuite, la même chanson a été reprise par AVICII en duo avec Leona LEWIS ("Collide"), augmentant encore la portée de ce thème mélodique. Pas mal, non ? Même à une heure où ni Simon Jeffes, ni AVICII ne sont encore de ce monde...

Il y a un autre morceau essentiel, beaucoup moins connu celui-là, appelé "Southern Jukebox Music", dans le même son à défaut d'être tout à fait du même style. Le piano feutré de Jeffes conduit l'ensemble de cordes formé par les anciens, Helen Liebmann, Geoffrey Richardson et le nouveau venu au violon, Bob Loveday. Ce trio constitue la marque de fabrique de Signs of Life et ce deuxième titre est très beau. On y ressent la fragilité habitée de la musique pengouine dans ses plus grands élans passionnés, ici partie d'un folk aérien, presque western. Frissons...

Le souci, c'est que c'est à peu près tout. Pour rester dans l'ambiance "sensible", on note l'alto de Richardson se distingue joliment au milieu des cordes de "Oscar Tango" et "Wildlife", hyper-contemplatif avec ses résonances célestes et la présence d'une guitare rare ici. De quoi nous émouvoir, mais était-il raisonnable de s'étendre jusqu'à 11 minutes sans variation réelle ?

"Bean Fields" est un quadrille/square dance, tempo mené par les cuatros, égayant et chaloupé, qui évoque facilement "Air à danser" six ans plus tôt en 1981, mais ce dernier était moins répétitif. "Dirt" convainc légèrement mieux par sa fraîcheur exotique, l'emploi de la basse et d'une guitare électrique bluesy, tandis que Steve Nye, compagnon des premières heures, vient jouer du Wurlitzer. Quant à "Rosasolis", avec son traitement 80's léger aux synthétiseurs, il fait intervenir Danny Cummings aux percussions (Tina TURNER, bientôt DIRE STRAITS puis Mark KNOPFLER) et, pour la dernière fois, Gavyn Wright au violon. C'est vraiment un groupe d'allées et venues !

Le reste de Signs of Life déçoit davantage avec des morceaux courts enregistrés par Jeffes seul, à partir de thèmes minimalistes à peine écoutables. L'hybride "Sketch", "Horns of the Bull" avec sa mélodie rag pour guitare fretless, l'étrange thème rampant de "The Snake and the Lotus (the Pond)" sont de ceux-là. Cela ne fait pas tant de choses à se mettre sous la dent ; au moins on écoute toujours volontiers pour le "tube" et pour suivre les aventures de cette formation atypique !

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   MARCO STIVELL

 
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- Simon Jeffes (guitares, cuatro, basse, piano, synthétiseurs)
- Helen Liebmann (violoncelle)
- Geoffrey Richardson (altos)
- Bob Loveday (violon, basse, kalimba)
- Gavyn Wright, Elizabeth Perry (violons)
- Steve Nye (pianos)
- Danny Cummings (percussions)
- Neil Rennie (cuatro, ukulélé)


1. Bean Fields
2. Southern Jukebox Music
3. Horns Of The Bull
4. Oscar Tango
5. The Snake And The Lotus (the Pond)
6. Rosasolis
7. Dirt
8. Sketch
9. Perpetuum Mobile
10. Swing The Cat
11. Wildlife



             



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