Après 1980, Mick FLEETWOOD n'a plus rien à prouver, avec le MAC ou non. Devenu riche et l'un des plus gros fêtards d'Hollywood, il pourrait se contenter de se la couler douce dans un cadre de rêve, mais non. Pas tout à fait, pas encore.

Après l'excellent The Visitor en 1981 et le retour de FLEETWOOD MAC avec le moyen Mirage l'année suivante, notre batteur aussi grand que maigre est le membre le plus productif de la bande avec trois albums consécutifs. Cela va vite changer par la suite.

Pour I'm Not Me (1983), la formule est différente car FLEETWOOD tente de lancer un nouveau groupe, son propre ZOO. Les membres en sont George Hawkins, déjà rencontré sur l'album The Visitor, ensuite Steve Ross et Billy Burnette, fils de Dorsey et neveu de Johnny, légendes du rock'n'roll. Il y a moins d'invités "stars" sur I'm Not Me, mais quand même, deux autres membres du MAC, ce n'est pas rien !

Certes, "I Want You Back" sent le Lindsey Buckingham à plein nez, époque Tusk/Mirage, à la "Not That Funny". C'est lui qui la chante d'ailleurs, et cela rend FLEETWOOD pour qu'il en rajoute aux percussions, comme en 79, mais ça on adore, même si la chanson est moyenne ! En revanche, offerte par Carl Wilson des BEACH BOYS (qui perd l'un de ses frères au même moment), "Angel Come Home" est un petit bijou de pop aérée, lumineuse, chantée par Billy Burnette avec les choeurs délicieux de Christine McVie !

Burnette se réserve également "Tonight", un rock F.M passable, "I'm Not Me", un bon blues d'esprit cool avec guitares slide, et "Tear It Up", un rock'n'roll plutôt bien tourné. Les autres titres sont chantés par Steve Ross ou George Hawkins. Si le tout s'écoute gentiment, force est de reconnaître que même pour un contenu s'élevant à 11 seulement, pas mal de chansons proposées ici ne dépassent pas ce cap.

La soul mignonne de "You Might Need Somebody", les slows "I Give" et l'emprunt à Lloyd PRICE (chanteur de rhythm'n'blues), "Just Because", à renfort de piano ou de saxophones, sont des moments sucrés sans grand relief. La production de Richard Dashut reste la plus sobre dont il a fait preuve pour la carrière de FLEETWOOD MAC & co, et mis à part des effets sur la batterie, quelques beaux sons de guitare également, il n'y a pas de quoi se relever la nuit.

Les morceaux, courts de préférence, témoignent d'un manque d'arrangement flagrant et ont tendance à se répéter de manière négative, tourner en rond... Comme Mirage qui s'essoufflerait un peu plus sans la présence féminine idéale pour relever le niveau, en dehors bien sûr du premier titre "Angel Come Home". C'est l'un des trois qui valent vraiment le détour, avec "This Love", exemple de pop californienne éclatante, et "Put Me Right", ballade acoustique ample, crépusculaire. Dans les deux cas, merci George Hawkins !

Tout comme l'effort précédent, I'm Not Me n'apporte pas grand chose à la gloire de FLEETWOOD tant du point de vue du succès que de la musique. Dommage.