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- Style + Membre : Fleetwood Mac

Mick FLEETWOOD - Blue Again (mick Fleetwood Blues Band) (2008)
Par MARCO STIVELL le 8 Février 2024          Consultée 505 fois

Maintenant que FLEETWOOD MAC est engagé dans une période d'hibernation plus ou moins définitive, Mick Fleetwood peut se diriger vers d'autres choses. En 2001, sa seule publication à part depuis l'époque ZOO constituait en une banque de solos de batterie, patterns et autres samples publiée à un usage musicien, baptisée Totally Drumming. Au milieu des années 2000, livré à lui-même après un premier et dernier album en 'band' bizarroïde à son nom (album Something Big, 2004), le roi cogneur ne s'en tient pas là et forme un groupe en compagnie duquel il veut refaire du neuf avec de l'ancien.

Nostalgiques des débuts de FLEETWOOD MAC, cet album Blue Again! est entièrement pour vous. Enregistré aux trois quarts le 13 février 2008 dans une des capitales du blues, Saint-Louis, Missouri, au prestigieux Sheldon, il permet à Mick Fleetwood de renouer avec les racines blues de sa musique et de son groupe qui connaissait déjà le succès grâce à elle. Une musique pour guitariste chevronné, avec un ton adolescent plus espiègle qu'autre chose et sans femmes bien sûr ; seules les MEMPHIS MINNIE, Sister Rosetta THARPE, Ella FITZGERALD, Aretha FRANKLIN et autres 'black magic women' auraient sans doute leur entrée.

Pourtant, en dépit d'une constitution à 50 % inconnue ou méconnue et toute fraîche (le bassiste Lenny Castellanos, le pianiste-organiste Mark Johnstone), Fleetwood ne peut s'empêcher de revenir à ses années de succès 'encore plus grand' d'une manière ou l'autre. C'est pour cela qu'à la guitare et au chant, nous retrouvons Rick Vito, un des remplaçants de Lindsey Buckingham dans l'incarnation du MAC de la fin des années 80 et du début des années 90. Rassurez-vous néanmoins, amis aux yeux clairs et catogans, votre sacro-sainte musique virile, charnelle, spirituelle etc. ne s'en trouve point entachée.

La moitié du concert est constituée de reprises des deux-trois premiers albums de FLEETWOOD MAC, avec une préférence pour Mr. Wonderful (1968) et les compositions de Peter Green. Et comme Jeremy Spencer, l'autre guitariste-chanteur de l'époque, Vito étant influencé lui-même par Elmore JAMES, rien d'étonnant à ce qu'il se réapproprie le standard "Shake Your Moneymaker", ou que l'on confonde "Red Hot Gal" avec un des titres de la fin des années 60, tant l'ensemble paraît naturel. Il a beau tenir sa carrière solo depuis plus de quinze ans, à part "Lucky Devil", ses autres morceaux personnels ont été écrits pour l'occasion.

Et le bonhomme a du talent – révélé autrement qu'avec le MAC de 1990 -, car entre pureté du son et slide furieuse, il incarne l'identité de deux guitaristes à lui seul. Même son chant, tout en gardant quelques intonations d'époque (sur "When We Do the Lucky Devil"), verse aussi fort bien dans un timbre plus graisseux à la Peter Green. Autant dire que du point de vue du 'jeu', celui-ci peut dormir tranquille : avec Fleetwood et les autres, tout est concocté de manière à satisfaire un public blues/blues-rock des grandes années, sans se départir d'une belle spontanéité.

Ainsi, on prend du plaisir autant qu'un bon coup de nostalgie à passer d'un shuffle pépère introductif à un "Fleetwood Boogie" (toujours de Vito) festif, solo de piano compris, un "Rattlesnake Shake" peut-être meilleur que jamais où la guitare tire vraiment vers l'harmonica, un "Black Magic Woman" aux multiples et belles relances, ou encore un slow blues étiré et excellent tel que "Love That Burns", tous honorables envers Green le génie. Pour le côté un peu plus exotique, quelques rythmes latins sont également appréciables sur "Rollin' Man" et "Looking for Somebody" (ah, ce jeu de Fleetwood sur la charleston, cette nappe d'orgue ronronnante), sans oublier le très sudiste "I Got a Hole in My Shoe" et l'arpège de "Lucky Devil" qui tire plus vers du Chet ATKINS.

Bref, l'un des meilleurs batteurs du monde ne se moque de personne, il rappelle qu'il en a été l'un des plus formidables de blues et son groupe fait parfaitement le job. Ensemble, ils s'offrent une tournée aux U.S.A. puis en Europe, et l'album est nominé aux Grammy Awards en 2010. N'oublions pas la délicieuse partie studio finale, enregistrée à Hawaïï seulement par Fleetwood et Vito, ce dernier tenant la basse et les claviers en prime.

Il avait déjà fait sa propre version du magnifique "Albatross" (tout comme de "Rattlesnake Shake") trois ans plus tôt sur un de ses albums, mais quel plaisir de l'entendre magnifier ce titre à sa manière (guitare double encore), tout comme "The Supernatural", autre tour de force de Green à l'époque (1967) où il jouait (de même que le bassiste John McVie) avec les BLUESBREAKERS de John MAYALL. Il complète avec deux compositions instrumentales elles aussi, "Napili Noctourne" qui fait joli slow d'été/surf music avec beaucoup de réverbération sur la slide, ainsi que "La Mer d'Amour", planant et presque aussi plaisant qu'"Albatross" avec une batterie plus fournie.

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   MARCO STIVELL

 
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- Mick Fleetwood (batterie)
- Lenny Castellanos (basse, choeurs)
- Mark Johnstone (claviers, choeurs)
- Rick Vito (guitare, chant, basse, claviers)


1. Red Hot Gal
2. Looking For Somebody
3. Fleetwood Boogie
4. Stop Messin Around
5. The Rattlesnake Shake
6. When We Do The Lucky Devil
7. Love That Burns
8. Medley : Rollin' Man/bayou Queen
9. Black Magic Woman
10. I Got A Hole In My Shoe
11. Shake Your Moneymaker
12. Albatross
13. Napili Noctourne
14. The Supernatural
15. La Mer D'amour



             



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