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1985 Purity
1987 A Monument Of Trust
1988 Ecstasy

The ESSENCE - A Monument Of Trust (1987)
Par RICHARD le 22 Août 2020          Consultée 642 fois

C'est avec ce deuxième album sorti en 1987 que les Néerlandais new-wave commencent à connaître un petit succès d'estime. Si cette reconnaissance ne dépasse guère le cercle de la sphère cold-wave, elle est néanmoins suffisante pour que A Monument Of Trust devienne à son échelle un classique du groupe. Ce nouvel élan a bien été conforté et aidé paradoxalement par les amoureux des CURE de l'époque. En effet, souvent présenté comme un ersatz du groupe anglais, le trio emmené par Hans Diener a quand même réussi à trouver une résonance particulière chez les curistes qui auraient pu tout simplement snober ce projet. Il faut dire que Purity, leur premier album, ne faisait pas nécessairement dans la dentelle noire. Pour une oreille distraite ou peu motivée, certaines ambiances sonores et la voix du leader rappelaient à l'évidence celles de Robert Smith.

Avec ces neuf titres, sans trop s'éloigner de leurs prestigieux modèles, le trio toutefois, avec timidité, sculpte une identité un peu plus affirmée. On peut encore rire des copier-coller, mais cette galette n'est pas dénuée pour autant de charme. Si on débute néanmoins par les choses qui fâchent, on ne fera pas l'impasse sur "In Tears" ni "The Waves Of Death". Fermez les yeux et vous penserez instantanément à qui vous savez. Diener tisse de longues pièces émotionnelles que d'autres trouveront larmoyantes. C'est une procession funèbre à laquelle nous sommes invités. Les plages atmosphériques de claviers et la voix triste confèrent à ces ambiances un je ne sais quoi d'introspection serre-cœur. C'est forcément loin d'être original (et pour cause), mais les mélancolico-romantiques y trouveront aisément leur compte de spleen. Les Bataves à l'instar du long "The Death Cell" à défaut de piquant délivrent avec ces teintes froides une relative efficacité. C'est net, sans bavure, mais il manque ici le petit plus qui ferait forcément la différence.

De fait, s'il n'y avait eu que ces ambiances carbone pour tout bagage musical, les ESSENCE seraient naturellement tombés aux oubliettes de la pop. Trop dans l'air du temps, trop suiveurs en somme. Le trio est certes sympa et généreux mais les bonnes intentions ne suffisent pas toujours. Heureusement, le groupe avec un certain succès essaye de s'affranchir de ses encombrantes influences et expose sur quelques titres une pop froide qui n'appartient cette fois-ci qu'à lui. "A Mirage", véritable classique en Amérique du Sud et en Espagne (les experts essayent toujours de savoir pourquoi) parle de lui-même. C'est un petit délice de pop qui en moins de quatre minutes rentre instantanément dans la tête. Il possède en plus ce léger zeste de tristesse qui caractérise les morceaux les plus réussis du combo.

Lorsque les Néerlandais écoutent leurs envies et osent faire tourbillonner leur guitare comme sur le langoureux "Years Of Doubt", on oublie alors facilement Smith and Co. Avec les ESSENCE, il ne faudra simplement pas rechercher le grand saut artistique ou l'originalité à tout prix. Ceci n'empêche pas l'attention parfois d'être un peu plus soutenue. La rythmique métronomique de l'aérien "Nothing" ou la mélodie parfaite et instantanée de "The Happiness" s'immiscent rapidement dans les neurones. Diener à l'image du sucré titre éponyme pour son ambiance Chamallow navigue en équilibriste fragile entre pop sombre et vagues froides lumineuses.

A Monument Of Trust, sans être marquant, est cependant loin d'être inintéressant. Les ESSENCE ne méritent aucunement ce statut de trente-troisième couteau new-wave. Le trio a un savoir faire certain et cet album en toute discrétion l'expose globalement plutôt bien.

Note réelle : 3,5/5

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   RICHARD

 
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- Hans Diener (voix,guitare,synthés,piano)
- Jeroen 'jerry' Geertsma (basse)
- Olaf Willemsen (batterie)


1. A Mirage
2. Drifting
3. In Tears
4. Nothing...
5. The Waves Of Death
6. Years Of Doubt
7. Fire
8. The Death Cell
9. A Monument Of Trust



             



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