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1969 The Stooges
 

- Membre : Iggy Pop
- Style + Membre : The Limit

The STOOGES - Fun House (1970)
Par PINHEAD le 26 Juin 2010          Consultée 17636 fois

Nous sommes en 1970 dans un petit club à Détroit dans le Michigan. Ces bars qui transpirent l’alcool et où s’élèvent des nuages de fumée (pas toujours de tabac d’ailleurs). Une trentaine de personnes semblent s’agglutiner autour d’une petite scène où sont disposés une batterie et des amplis. Le patron a justement choisi de faire jouer le soir même un groupe dont il a entendu parler qui provient d’un bled voisin : Ann Harbor ; The STOOGES qu’ils s’appellent…

Arrivent alors trois grands gaillards, et chacun d’entre eux vient se placer sur scène afin d’y investir son instrument. Les spectateurs semblent choqués par les musiciens et s’installe alors dans le club une sorte de gêne : le guitariste, vêtu d’un costume SS intégral, ignore la cohue et balance ses premiers riffs d’un air décidé. Aussitôt, le grand rouquin qui le suivait commence à marteler sa basse avec une simplicité inouïe. Le batteur, qui possède un air de famille avec le gratteux, suit le mouvement sur sa batterie bon marché.

Surgit alors un homme qui s’empare du micro et se met à gigoter comme si sa vie en dépendait. Simplement vêtu d’un slip, d’un collier de chien et d’une paire de gants, il incarne l’antithèse parfaite d’un Mick JAGGER familiarisé avec le star système des 60’s tout en conservant son image rebelle. James Osterberg (puisqu’il faut l’appeler par son nom) dit Iggy POP n’a pas encore commencé à chanter, mais vient déjà de retourner une foule à lui tout seul, juste grâce à sa présence. N’est-ce pas ce dont il rêve ? Manipuler les masses en jouant de la musique, tout comme son idole Jim MORRISON… Les spectateurs offusqués observent les quatre protagonistes du spectacle qui se jouent sous leurs yeux ébahis. En plus du chanteur exhibitionniste aux bras couverts de marques de piqûres, les habitués du club découvrent un jeu de guitare jusque là inédit basé sur la simplicité et la panoplie de pédales à effets dont Ron ASHETON n’hésite pas à user et à abuser.

La première chanson jouée par le groupe est un rock efficace au refrain dévastateur : "Down on the Street". La formation dévoile alors une agressivité complètement inconnue jusqu’avant, sans pour autant batailler sur un registre hard rock dont LED ZEPPELIN s’était approprié le style avec des groupes comme DEEP PURPLE ou plus tard BLACK SABBATH. « Loose » et « T.V Eye » défilent dans un chaos bruitiste et le chanteur semble plus déjanté que jamais. Les parties instrumentales lui permettent de se flageller à volonté avec l’aide de son micro ou de la baguette de batterie qu’il a ramassée avant de commencer le concert. Les spectateurs de plus en plus surpris sont partagés entre étonnement et excitation. Un long morceau type free jazz incroyablement bien inspiré vient calmer la salle. « J’ai déconné, je m’en fous »… Telles sont les paroles vomies par l’iguane tandis que la basse se fait maîtresse du morceau soutenue par les envolées de guitare au son résolument crade (« Dirt »). Le calme avant la tempête, comme dirait le dicton…

Les Stooges continuent leur set avec un "1970" survolté. Tandis qu’un saxophoniste vient faire son apparition sur scène, Iggy POP descend de la scène et traverse la foule. Il se dirige vers le bar y saisit une boîte de beurre de cacahuète. Devant les yeux avides des clients, Iggy remonte sur scène pour… s’étaler le contenue sur le corps. Le patron du bar commence à s’inquiéter de la masse de plus en plus instable regroupée autour de sa scène. Une dernière volute de haine et de saleté est crachée, brillamment soutenu par le saxophoniste qui n’a toujours pas quitté la scène. Le morceau est fini, mais les membres n’ont pas dit leur dernier mot… Une dernière improvisation tribale où chaque membre peut se déchainer aux limites de l’extase, et le concert est fini. Les spectateurs ressortent du club retournés par ce qu’ils ont vu : un show jusqu’alors impensable. Le groupe avait joué ce soir-là l’intégralité de son deuxième album : Fun House.

Aujourd’hui que reste-t-il des Stooges ? Un groupe déchiré, puis reformé jusqu’à la mort récente du guitariste Ron Asheton qui n’a jamais été reconnu à sa juste valeur à l’époque où celui-ci tournait de concerts en concerts pour payer ses loyers et sa dope. Dave Alexander, le rouquin bassiste, est mort en 1975 après avoir été viré du groupe à cause de son alcoolisme prenant. Le chanteur est devenu une légende. Après de successifs albums aux styles différents et avec de multiples collaborations (David Bowie, Debbie Harry, Françoise Hardy, Sum41…), il s’est récemment mis au jazz, tout en continuant de tourner avec les Stooges qui ont récupéré suite à la mort de Ron Asheton le guitariste de leur troisième album: James Williamson.

Dire que Fun House est un album important est la moindre des choses. Après un simpliste premier album, le groupe a su garder sa fraicheur tout en améliorant la complexité de leurs mélodies. On retrouve dans cet album un grand nombre d’influences telles que le Jazz, le Blues, le Hard Rock, le tout joué avec la saleté garage désormais marque de fabrique du groupe. Habilement ciselés, les riffs sont agressifs tout en restant prenants. La hargne démoniaque que met le chanteur à interpréter les morceaux contraste totalement avec le contexte musical Peace and Love de l’époque. The dream is over ! Le groupe qui l’avait déjà clamé sur son précédent album en remet une couche en durcissant le son et en augmentant l’intensité de la violence.
Fun House contient une foultitude d’idées et de concepts illustrés sur des morceaux qui n’ont pas vieilli d’une ride en quarante ans. Les riffs sont accrocheurs ("T.V Eye", "Down on the Street") et démontrent l’excessivité de l’album de par leur exécution burnée. La haine et la paranoïa sont omniprésentes dans la totalité des pistes. Vous ne me croyez pas ? Réécoutez "T.V Eye" ou "Loose" qui en sont de parfaits exemples !

Evidemment, le tout est assez difficile d’accès. Les délires hallucinatoires plus ou moins complexes de l’album, comme "Dirt" ou le chaotique "L.A Blues", ne sont pas forcément faciles lors d'une première écoute. On peut mettre du temps à comprendre l’intérêt musical de Fun House, lui préférant volontiers la rage immature du premier éponyme et la violence à vif de son successeur Raw Power. Cet album a longtemps été pour moi une énigme. Pourtant encensé par les plus grands critiques (Philippe Manœuvre en tête), l’album ne s'est révélé tel qu’il est (un chef-d’œuvre) il y a peu de temps, et à chaque écoute je découvre de nouvelles choses. Que ce soit l’osmose du groupe qui joue comme un seul membre, ou au contraire l’individualisme de chaque identité distincte visant à apporter un éclectisme bercé par le son si perfectible et pourtant si parfait des instruments.

Fun House, album incompris à sa sortie, s’avère être un chef-d’œuvre intemporel. Le tout se rassemble dans un bloc indestructible où influences Jazz, Blues et Hard se croisent et s’entremêlent sur un fond énergique et purement crade. Référence du mouvement Punk de la fin des 70’s et du mouvement grunge au début des 90’s, Fun House est peut-être moins accessible que le premier opus, mais il est le plus mature et le plus approfondi musicalement… Pas mal pour un groupe de « Punk » !

5/5
Coup(s) de coeur: "T.V Eye", "Loose"

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- Iggy Pop (chant)
- Ron Asheton (guitare)
- Dave Alexander (basse)
- Scott Asheton (batterie)
- Steve Mackay (saxophone)


1. Down On The Street
2. Loose
3. T.v. Eye
4. Dirt
5. 1970
6. Fun House
7. L.a. Blues



             



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