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ROCK 70\'  |  STUDIO

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2017 From The Fires
2018 Anthem Of The Peacefu...
2021 The Battle At Garden'...
2023 Starcatcher
 

- Style : Led Zeppelin, Buffalo Summer

GRETA VAN FLEET - Battle At The Garden’s Gate (2021)
Par NESTOR le 26 Avril 2021          Consultée 3949 fois

3, 2, 1, ce n’est pas le compte à rebours du marathon de Paris, mais les notes que les disques de GRETA VAN FLEET ont reçu jusqu'à présent sur FORCES PARALLELES et NIGHTFALL IN METAL EARTH. Soit un total de 6 points sur un maximum de 15. Si je comprends tout à fait les raisons qui ont conduit à ce manque d’engouement, à l’écoute de ce Battle At The Garden’s Gate, je ne peux pas faire moins que mettre un 5 au second disque du quatuor américain. Et ce, sans aucune hésitation. Car voici mon quinté+ des titres gagnants de cet album : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 12. A ce niveau, ce n’est même plus un quinté+, mais un quinté+++. En effet, à mon sens au moins sept morceaux de cet album sont imparables, ce qui nous fait déjà plus de 35 minutes de très grande qualité. Et les autres titres, s’ils ne provoquent pas en moi le même enthousiasme sans limite, n’en sont pas moins très solides et agréables.

Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler du groupe, celui-ci a été critiqué à ses débuts au sujet de la très forte ressemblance de sa musique avec celle de LED ZEPELLIN, et également parce qu’il a bénéficié d’un plan promotionnel et marketing très poussé : première partie de GUNS N’ ROSES, nombreuses apparitions à la télévision, et surtout, utilisation d’une interview de Robert PLANT en guise d’adoubement un peu tronqué. L’ex chanteur de LED ZEPPELIN aurait déclaré : "There's a band in Detroit called Greta Van Fleet. They are Led Zeppelin I. Beautiful little singer, I hate him! He borrowed [his voice] from somebody I know very well, but what are you going to do ? At least he's got a bit of style, because he’s said he based his whole style on Aerosmith".

Mais le fait que seule la première phrase soit généralement reprise dans les médias et que le côté "ironique" de la dernière phrase (Robert PLANT levant les yeux au ciel en prononçant celle-ci) soit occulté, laisse un goût amer à certains. Pour être honnête, je me contre fout de cette polémique et de ce procès en ressemblance avec LED ZEPPELIN. A mon sens, cette influence est tellement évidente, assumée et magnifiée, qu’il n’y a pas, plus, lieu de se cristalliser dessus. Nous sommes dans le même cas de figure que KINGDOM COME avec son album du même nom (1988) qui poussait le mimétisme avec LED ZEPPELIN à un tel point que Gary MOORE s’était senti obligé d’enregistrer "Led Clones", une chanson de After The War (1989) sur laquelle il critiquait l’absence de personnalité du groupe allemand.

Mais, dans les deux cas, il y a lieu de constater que la "copie" est bien belle, et je prends ce Battle At The Garden’s Gate pour ce qu’il me procure : une source de plaisir intense et naturel. Intense, car cela fait bien longtemps que des compositions ne m’ont pas fait vibrer de telle manière. Naturel, car le style est on ne peut plus simple : une guitare, une batterie, du chant, parfois une basse et un clavier, rien de plus. On pourrait rétorquer que leur propos n’est pas très original. Soit, mais combien d’artistes sont à même de proposer du matériel réellement inédit, et de qualité ? Et combien sont capables de proposer des morceaux aussi forts que "Broken Bells" ou "The Weight of Dreams" ? De composer des titres qui font revivre avec une telle intensité cet esprit Rock 70’ ? De combiner avec une telle force, excellence instrumentale et inspiration ? Car, en 2021, GREAT VAN FLEET c’est un groupe qui est capable de passer de l‘émotion, avec les poignants "Tears of Rain" et "Broken Bells", à la puissance avec "Built My Nation", dont on peut effectivement penser que le riff évoque celui de "Whole Lotta Love" (Led Zeppelin II, 1969), de qui vous savez. Chanson qui serait elle-même directement inspirée du "You Need Love" de Willie DIXON. Ironique, non ?

Porté part un son dynamique et résolument moderne, le groupe multiplie les digressions de guitares, les envolées vocales et les nappes de claviers furieusement vintages. La maîtrise instrumentale est indéniable, et l’harmonie entre les musiciens impressionnante. La batterie et les claviers étant en parfaite concordance avec les éléments phares que sont le chant et les guitares. Un chant très particulier, mélange de Laura PERGOLIZZI (LP), Justin Hawkins (The DARKNESS) et donc bien sûr de Robert PLANT. Un chant très aigu, que Josh KISZKA pousse très fréquemment jusqu'à ses limites, et qui est à mon sens l’élément le plus clivant du groupe. Le plus à même de rebuter certains auditeurs qui pourraient être allergiques à cet excès d'aigus. Car même si son frère, Jake, est parfois un peu "écorné" sur sa tendance à distiller ses soli à rallonge, il faut surtout louer son incroyable capacité à occuper un spectre musical aussi large, et sa capacité à rendre ses soli aussi riches et intéressants. Sa prestation sur le fantastique "The Weight of Dreams" est tout bonnement époustouflante. J’en ai des frissons à chaque écoute ! Avec son frère Sam (clavier et basse), il dote les morceaux d’une structure qui marie finement une spontanéité proche de l’improvisation et une complexité qui donne parfois à l’ensemble une dimension quasi symphonique.

Vous l’avez compris, cet album m’a conquis comme rarement cela a été le cas depuis… probablement le Blood Moon (2019) de COLD CHISEL. Et les polémiques concernant la sincérité du jeune quatuor, pour valables qu’elles puissent être, ne parviennent pas à atténuer mon extase. Pourtant, c’est vrai que je n’ai jamais reproché à 42 DECIBELS ou AIRBOURNE d’inscrire leurs albums dans la droite filiation d’AC/DC, alors je ne vais pas commencer à chercher des poux dans la crinière de hippies des frères KISZKA… Je ne sais pas si vous serez conquis comme moi, mais délaissez vos à priori, donnez sa chance au produit, et plongez vos oreilles dans le single "Heat Above", le péchu "My Way, Soon" et les envoutants "Broken Bells" et "The Weight of Dreams". Vous ne risquez pas de le regretter.

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   NESTOR

 
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- Josh Kiszka (chant)
- Jake Kiszka (guitare)
- Sam Kiszka (basse, claviers)
- Danny Wagner (batterie)


1. Heat Above
2. My Way, Soon
3. Broken Bells
4. Built By Nations
5. Age Of Machine
6. Tears Of Rain
7. Stardust Chords
8. Light My Love
9. Caravel
10. The Barbarians
11. Trip The Light Fantastic
12. The Weight Of Dreams



             



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