Revoilà enfin les GRETA VAN FLEET, groupe dont l'excellent deuxième album Battle at the Garden's Gate m’avait réellement enchanté en 2021. Le parallèle avec LED ZEPPELIN (l’éternel sujet concernant GRETA VAN FLEET) y était bien moins flagrant que sur leur premier album.

Le groupe nous revient avec "Meeting The Master", un morceau qui annonce la sortie de leur troisième effort prévu pour juillet 2023. Et là, grosse surprise !
Alors que nous étions légitimement en droit de penser que G.V.F allait continuer à s’affranchir de leur héritage zeppelinesque pour essayer de se construire une identité propre, la guitare acoustique qui apparaît en introduction semble au contraire une sorte d’hommage à LED ZEPPELIN. Comment, en effet, ne pas trouver un lien évident avec des titres de la trempe de "Over The Hill And Far Away", "The Rain Song" ou bien "Gallows Pole" de ces derniers ? C’est le même genre de Folk acoustique utilisant les mêmes sonorités. A tel point que cela en est troublant.
Mais, contrairement à ce qui était le cas lors de leurs débuts, ce n’est plus principalement via le chant que la comparaison se fait. Bien au contraire. La voix de Josh Kiszka, qui monte en effet désormais beaucoup plus dans les aigus que celle de Robert PLANT, est désormais plus un facteur de distinction entre les deux groupes. Sa capacité à grimper dans les aigus est d’ailleurs impressionnante sur ce morceau. Il en fait des caisses dans ce registre, mais cela passe plutôt bien, tant on est soufflé par sa prestation.
Le titre monte lentement en puissance, le rythme s’accélérant et l’orchestration incorporant de plus en plus de sonorités jusqu’à créer une ambiance à la fois symphonique et grandiloquente, Jake Kiszka nous gratifiant à nouveau d'un solo de guitare très inspiré.
C’est puissant et illuminé (dans une acception mystique) et nous sommes vite sous le charme.
Reste les paroles qui apparaissent comme les parents pauvres de cet excellent morceau. Avec moins de 60 mots distincts pour un titre de plus de cinq minutes, on ne peut pas dire que le texte brille par sa profondeur, celui-ci oscillant entre allégeance dévote et déclamation obscure. Cela fonctionne très bien musicalement, le chant se mariant à merveille avec les volutes mélodieuses. Mais cela ne casse pas trois pattes à un canard.
Il n’en reste pas moins que GRETA VAN FLEET confirme qu’il est bien un groupe envoûtant, à même de tutoyer le splendide.

4.5/5