Recherche avancée       Liste groupes



      
COUNTRY ROCL  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : Grateful Dead

NEW RIDERS OF THE PURPLE SAGE - The Adventures Of Panama Red (1973)
Par LE KINGBEE le 7 Juin 2021          Consultée 837 fois

Nous sommes en 1973, NEW RIDERS OF THE PURPLE SAGE enregistre son quatrième album studio. Tout va bien malgré la disparition de la sauge pourpre dans le nom du groupe sur le haut de la pochette. On assiste en début d'année au désengagement militaire au Vietnam ; les premières têtes tombent, suite au scandale du Watergate ; en avril on inaugure le World Trade Center qui ne restera debout pas plus de trois décennies ; le taux de chômage n’a jamais été aussi bas depuis le Krach boursier … … hormis le décès de l’ancien Président Lyndon Johnson et du réalisateur John Ford, les voyants sont au beau fixe. Tout va bien !

C’est qu’il a l’air bien pimpant ce 4ème disque avec ce cavalier mexicain fumant un cigare. Les amateurs de bande dessinée devraient en avoir pour leur argent avec la double pochette intérieure sous forme de BD illustrant les aventures ou plutôt les mésaventures du fameux Panama Red. Quand on étudie la pochette avant, on pourrait sourire en voyant ce beau cavalier avec son sombrero raffiné, son cigare et son pif bien rouge. On se dit que le bonhomme a bien mérité son sobriquet de Panama Red. En fait, le titre lance clairement une allusion à un puissant variant dérivé du cannabis, alors très en vogue en Californie et auprès de la communauté hippie. Cette substance illicite doit son nom à sa région de production (Panama) et à sa couleur (terre rouge argileuse).

Commercialement, cette 4ème galette devient le plus gros succès du groupe en décrochant on ne sait trop comment une 55ème place dans les classements du Billboard. Aujourd’hui, à moins d’être un fan invétéré ou le petit frère de l’un des musiciens, d’avoir des actions à la Columbia ou d’être sourdingue, ce disque ne vaut malheureusement plus que par trois titres et par la présence de Buddy Cage.
La connexion avec le Dead semble complètement rompue, seule Donna Jean Godchaux parvient à maintenir une liaison entre la Sauge Pourpre et Jerry Garcia, et encore celle-ci est aussi mince qu’une feuille de papier à cigarette. De son côté, Robert Hunter, grand auteur de GRATEFUL DEAD, apporte une compo' avec "Kick In The Head". Enregistrées au Record Plant de Sautait, studio réputé mais malheureusement ravagé par un incendie cinq ans plus tard, les sessions débutent alors que le groupe vient de faire salle comble à Washington et San Francisco en première partie du DEAD. NEW RIDERS semblent avoir le vent en poupe en Live, même le public nordiste se presse pour voir ces cowboys hippies.
En fait, le gros changement réside dans la présence de Norbert Putman à la production. Ancien bassiste de session, Putman dispose d’un énorme curriculum. Le bonhomme a été bassiste pour ELVIS, les Beau Brummels, Country Joe McDonald, le duo Ian & Sylvia, Waylon Jenning. Il a même été violoniste dans l’orchestre d’Henry Mancini. Ses récentes collaborations avec Joan BAEZ, Buffy Sainte Marie et Dan Fogelberg lui ont valu de se faire remarquer par Clive Davis, patron de la Columbia, qui a fait gravir les échelons pour le parachuter comme l’un des plus gros producteurs Country de la firme. Son arrivée semble avoir permis à ce disque de franchir une barrière. Putman décide d’agrémenter certains titres par la célèbre section cuivre des Memphis Horns avec Wayne Jackson et Andrew Love. Auteur compositeur à ses heures perdues, Putman se rend rapidement compte que le groupe est déficient en matière d’originaux, aussi décide t-il de faire appel à Peter Rowan qui apporte deux chansons alors que Troy Seals, Red Allen contribuent chacun avec un titre. Au moment de mettre en boîte l’album, Putman ajoute un titre coécrit par Dave Torbert et Tim Hovey alors manager de GRATEFUL DEAD. Autre changement avec l’apparition de l’excellente Buffy Sainte Marie présente sur deux pistes.

Aucune composition du groupe ne parvient à retenir l’auditeur ou à accrocher l’oreille. Si "It’s Allright With Me" se révèle plus dynamique que les titres des trois premiers disques, le morceau s’oublie très vite. Deux compo' de Dawson viennent agrémenter l’opus : le doux "One Too Many Stories" et la ballade Pop "You Should Have Seen Me Running" ne parviennent guère à sortir du lot, malgré l’apport velouté de Buffy Sainte Marie sur ce dernier titre. Même impression avec les deux faces de Tolbert : "It’s Alright With Me" ne vaut que par son énergie mais s’oublie à peine écouté, alors que "Thank The Day" aurait mérité meilleur sort avec l’apparition d’un harmonica vite mis sous l’éteignoir. En fermeture, "Cement, Clay And Glass" ne vaut que pour son passage d’orgue et les chœurs de Sainte Marie, un titre qui s’inscrit aujourd’hui plus dans le cadre America que dans celui du Country Rock. Bien épicé de cuivres, "Important Exportin Man" figure probablement parmi les meilleurs Country Rock du groupe, même si on se demande pourquoi le chant de Donna Godchaux n’est pas mis plus en avant.

Parmi les reprises ou titres échappant à leurs plumes, "Teardrops In My Eyes", titre Bluegrass par excellence, est transformé ici en un honnête Country Rock mais perd au passage une partie de son essence. Cette version ne fait pas oublier l’original ou celle de Clarence White & The Kentucky Colonels et encore moins celle, plus amusante, du Nitty Gritty Dirt Band.
"Kick In The Head" paraît plus convaincant et plus rythmé. L’harmonica et la batterie y prennent enfin leur envol. Avec le titre précité, ce sont les deux apports de Peter Rowan qui maintiennent le disque à flot. La ballade "Lonesome L.A. Cowboy" avec un excellent Buddy Cage à la pedal steel et surtout "Panama Red" en ouverture constituent les autres moments forts de l’album.
Avec seulement quatre titres, en étant gentil, parvenant à accrocher l’oreille, N.R.O.P.S témoignait ici de ses limites. La formation connaitra ensuite de nombreux bouleversements de line-up et son passage chez MCA s’avèrera catastrophique. Un groupe de Country Rock au final bien inférieur en studio à POCO, aux BYRDS, aux FLYING BURRITO BROS, Buffalo Springfield, The Dillards et consorts. Pour l’anecdote, Tommy Cale, l’un de nos lecteurs, nous apprenait que Spencer Dryden était le neveu d’un certain Charlie Chaplin.
Ce disque ne vaut pas plus d’un 2,5.

A lire aussi en COUNTRY par LE KINGBEE :


CROOKED STILL
Some Strange Country (2010)
Chant du cygne pour du new grass haut de gamme!




Link DAVIS
Big Mamou (2009)
Virtuose mêlant blues cajun western swing et rock


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- John Dawson (guitare, chant 3-5-7-11)
- David Nelson (guitare, chant 1-8)
- Dave Torbert (basse 1-2-3-4-5-6-7-8-9-11, chant 2-4-6-9-11)
- Norbert Putman (basse 10)
- Buddy Cage (pedal steel)
- Spencer Dryden (batterie)
- Donna Jean Godchaux (chant 4-9)
- Buffy Sainte Marie (chant 7-11)
- Wayne Jackson (saxophone)
- Andrew Love (trompette)


1. Panama Red
2. It's Alright With Me
3. Lonesome L.a. Cowboy
4. Important Exportin Man
5. One Too Many Stories
6. Kick In The Head
7. You Should Have Seen Me Running
8. Teardrops In My Eyes
9. L.a. Lady
10. Thank The Day
11. Cement, Clay And Glass



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod