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COUNTRY ROCK  |  STUDIO

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- Membre : Grateful Dead

NEW RIDERS OF THE PURPLE SAGE - Powerglide (1972)
Par LE KINGBEE le 28 Février 2020          Consultée 1019 fois

Nous sommes en 1972, les NEW RIDERS OF THE PURPLE SAGE, que nous appellerons NRPS pour plus de simplicité, ont le vent en poupe. Le Country Rock s’est formidablement développé en quatre ans, depuis la sortie de The Sweetheart Of The Rodeo des BYRDS. Plusieurs formations vont s’engouffrer dans la brèche : les Flyin’ Burrito Brothers de Chris HILLMAN et du fantasque Gram Parsons, COMMANDER CODY qui s’impose avec Hot Rod Lincoln, NITTY GRITTY DIRTBAND, POCO ou les EAGLES pour ne citer que les plus connus.

Steve Barncard qui ne pourra jamais mettre la main sur le groupe de ses rêves (le DEAD) ni officié durablement avec le groupe hormis American Beauty. Il se fait une raison et pousse le NRPS à aller enregistrer un second disque. Surtout que Jerry Garcia qui n’a pas le don d’ubiquité doit choisir entre GRATEFUL DEAD et les jeunes cavaliers de la sauge pourpre. Dawson et Nelson qui ont en commun une passion débordante pour certains produits stupéfiants ralentissent leur récolte d’acides et de champignons, il est temps de devenir un peu plus sérieux surtout que le premier disque a été somme toute bien accueilli.
Garcia, pris par monts et par vaux ne participe qu’à deux titres, il faut donc que le groupe embauche un nouvel élément à la pedal steel. Le choix se porte sur Buddy Cage∆, ancien compagnon de route de la canadienne Anne Murray, membre du Great Speckled Bird du couple Ian & Sylvia où il se lie d’amitié avec Amos Garrett il vient de quitter Hog Heaven, une émanation des Shondells de Tommy James et est donc disponible. Pour NRPS, un pedal steel guitariste à plein temps est nécessaire et va contribuer à apporter une connotation plus Country. Après avoir fait ses gammes avec le groupe lors d’une longue tournée de concerts ayant amené le groupe sur tout le territoire américain jusqu'au Canada, Buddy Cage fait officiellement parti du groupe fin 71.

Afin de ne pas casser l’équilibre et d’apporter une certaine assise, Barncard décide d’expédier les Nouveaux Cavaliers à San Francisco, dans le même studio où ils ont enregistré leur première galette. Premier constat, si le premier disque éponyme n’était constitué que d’originaux provenant de la plume de David Nelson orientant le répertoire vers une combinaison de Country Rock et de Country Psyché bien en adéquation avec les tendances et produits de l’époque, l’auteur ne délivre cette fois ci que quatre compos. Dave Torbert apporte sa contribution avec deux nouveautés. Seconde remarque, si David Nelson se charge du chant sur le titre d’ouverture, Dawson et Torbert se partagent les vocaux sur les dix autres titres. Troisième réflexion, Buddy Cage se révèle bien meilleur que Jerry Garcia à la pedal steel. Dernière observation, l’ensemble sonne beaucoup plus Country que l’opus précédent, l’apport de Cage n’étant pas étranger à ce changement.

On ne peut que s’étonner de cette pochette sans nom de groupe qui ne renseigne aucunement sur le contenu. On doit cette énigme à Lore Shoberg, un scénariste de bande dessinée petit format et illustrateur de couverture. Les originaux diffusent une coloration nettement moins psychédélique. "Rainbow" nous renvoie vers un Country Folk rappelant l’ILLINOIS SPEED PRESS de James Cotton. "California Day" donne le meilleur rôle à l’anglais Nicky Hopkins, pianiste de session déjà vu avec les WHO, les KINKS, les STONES, Jeff BECK et Harry NILSSON. Cage et l’anglais avaient collaboré au sein de Brewer & Shipley, un duo Folk du Midwest. Si le banjo de Jerry Garcia ouvre les hostilités sur "Sweet Lovin’ Man", le titre tourne rapidement en guimauve, seule la pedal steel surnage. "Lochinvar" nous entraine légèrement vers de sournoises fragrances Psy dans un registre proche des Flyin’ Burrito Brothers. Sur "Contract" c’est encore la pedal steel qui parvient à tisser sa toile alors que les ivoires d’Hopkins viennent en contrepoint pour cette compo de Torbert qui pourrait s’inscrire dans un disque de POCO ou du MARSHALL TUCKER BAND. Le Hillbilly fifties se retranscrit pleinement dans "Runnin’ Back To You", Buddy Cage s’avérant encore comme la pièce forte du morceau.

Les cinq covers s’ajustent impeccablement avec l’ensemble des originaux oscillant entre inusités et hits Country. En ouverture, "Dim Lights, Thick Smoke (And Loud, Loud Music)", probablement le plus gros succès du couple Joe Maphis/Rose Lee, lance le disque sur la bonne piste, même si les puristes resteront attachés à la dualité des vocaux de Rose et du virtuose Joe Maphis. Le morceau est toujours d’actualité, Amanda Shires et John Prine le reprenait il y a peu dans une veine proche de l’original. Dwight YOAKAM reprend souvent le titre lors de ses concerts et parvient à impliquer son public. Certains titres prennent parfois de drôles chemins de traverse. Brillante compo du couple Ashford & Simpson, "I Don’t Need No Doctor" a d’abord fait l’objet de reprises Soul (Ray CHARLES, Nick Ashford) avant de faire la joie d’artistes Blues, Garage et Southern Rock (Harvey Mandel, Toni Lynn Washington, Chocolate Watchband, Whalefeathers ou The Village Callers). Sans crier gare, le titre tombera dans l’escarcelle de groupes Hard (W.A.S.P., GREAT WHITE, VIXEN ou UK Subs). NRPS nous en délivre une version mêlant Country et Soul groovy se démarquant agréablement du contenu. Le groupe s’attaque au "Hello Mary-Lou (Goodbye Heart)" compo de Gene PITNEY popularisée par Ricky NELSON et plus tard par CREEDENCE. Cette chanson n’est en fait qu’un vulgaire pompage de "Mary, Mary Lou" une création de Cayet Mangiaracina, pianiste des SPARKS, enregistrée dès 1957. L’auteur véritable de cette ritournelle quittera bientôt la musique pour enfiler la soutane de prêtre dominicain. Comme dit l’adage, les voies du Seigneur sont impénétrables comme le texte de cette chanson rentrée dans l’inconscient collectif : "Hello Mary Lou, goodbye heart- Sweet Mary Lou, I'm so in love with you - I knew Mary Lou, we'd never part …" Le titre idéal pour tout débutant de Line Dance.

Le groupe s’attaque "Duncan And Brady", un traditionnel issu du folklore américain repris à toutes les sauces (Spiritual, Folk, Country, Bluegrass, Revival). L’histoire d’un flic abattu par le patron d’un bar, basée sur un événement réel, chantée dès les années 30 par Wilmer Watts & The Lonely Eagles puis par Judy Henske, représentante beatnik, John Koerner et DYLAN. Une version qui ne donne pas envie de se lever de sa chaise pour aller se taper une gigue. La sauge pourpre prend de la vigueur avec "Willie And The Hand Jive", grand succès de Johnny OTIS avec son beat à la Bo DIDLEY. Si on ne compte plus le nombre de repreneurs s’étant attaqués au morceau, les Nouveaux Cavaliers s’en tirent à bon compte et apportant de la fantaisie à leur disque.

Sous estimé par une partie de la critique qui lui préféra le premier disque éponyme, Powerglide a mieux vieilli et parvient encore à accrocher l’oreille, non pas grâce à ses originaux, mais par le biais de reprises bien troussées et l’apport d’un Buddy Cage au sommet de sa forme.

⃰Certaines rééditions annoncent par erreur "Hello Mary-Lou" enregistrée en Live.

∆Buddy Cage a tiré sa révérence le 5 février 2020, perdant son combat contre la maladie. Membre des AA, Buddy n’avait pas bu une goute d’alcool depuis 1989. Il avait 73 ans.

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   LE KINGBEE

 
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- David Nelson (guitare, chant 1)
- John Dawson (guitare, chant 2-4-5-8-10)
- Buddy Cage (pedal steel, dobro, guitare, choeurs 10)
- Dave Torbert (basse, guitare, chant 3-6-7-9-11)
- Spencer Dryden (batterie, percussions)
- Jerry Garcia (banjo 4, piano 5)
- Nicky Hopkins (piano 1-3-67-8-11)
- Billy Kreutzmann (percussions 6-11)


1. Dim Lights, Thick Smoke (and Loud, Loud Music)
2. Rainbow
3. California Day
4. Sweet Lovin' One
5. Lochinvar
6. I Don't Need No Doctor
7. Contract
8. Runnin' Back To You
9. Hello Mary Lou
10. Duncan And Brady
11. Willie And The Hand Jive



             



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