On peut toujours se plaindre du rythme de sénateur de COLD CHISEL qui sort un album tous les quatre ans au mieux. Mais Jimmy 'Fuckin' BARNES, frontman et chanteur du légendaire burin glacial australien, récupère chaque fois la sauce avec un talent consommé. Il faut dire que notre artiste est le numéro un en Oz Land, tous ces albums parvenant au sommet des charts. Musicalement, sa musique est plus mainstream qu'auparavant, magnifiquement produite. La voix est parfaite, malgré des années de débauche alcooliques et de descentes aux enfers. Aujourd'hui, Jimmy va super bien, sourit à qui mieux mieux et se pose en véritable parrain du rock from down under. C'est chouette, et pour fêter dignement cela, voici son dix-neuvième opus !

Alors nous disons donc mainstream : écoutez plutôt cette petite merveille de rock ciselé qu'est l'éponyme "Flesh And Blood" en premier single. Nous sommes tout proche d'un SPRINGSTEEN époque "Born To Run", rien que ça et oui ! Ça donne, ça tabasse et c'est drôlement agréable. On est plus laidback sur le suivant "'Til The Next Time", avec une national pour créer une ambiance un peu roots, mais l'ensemble sonne pop à donf, avec une vague vibe country, ça reste très écoutable. Il y a ensuite du MIDNIGHT OIL dans la rythmique de "Gateway To Your Heart", non ? ON jurerait pas Moginie à la gratte sérieux ? Aucun doute, on est bien en Australie !

"I Move Slow" ? Pour un titre … ça parlera sans doute aux plus de cinquante ans d'entre nous ! Le morceau est d'ailleurs lent, plein d'éléments évoquant le temps qui passe, un brin crépusculaire. Deux de ses enfants y chantent, c'est mignon et réussi. Jimmy a dû atteindre ce qu'on appelle la sagesse, le bonheur peut-être ? Avec autant d'interventions sympas de Mark "Diesel" Lizotte. On continue dans cette ambiance avec "End Of The Road", plus laidback que jamais, avec des choeurs presque southern rock, comme souvent chez notre diablotin.

Et que serait un album de Jimmy sans une contribution de Don Walker, l'âme de COLD CHISEL ? Alors "This Is The Truth" est là pour signifier l'attachement des musiciens australiens les uns aux autres malgré les disputes et les incompréhensions. Décidement, cet album est aussi le temps d'une prise de conscience : le titre est superbe, certes très mainstream, mais la voix de Mr BARNES fait toute la différence.

Il chante "Love Hurts" en compagnie de son épouse, on comprendra ce qu'on voudra ! Mais c'est encore un Midslow, certes sympa mais tout de même avec des aspects country et americana. Un piano bastringue sur le "Tennesse Waltz" de Patti PAGE, on est transporté aux US ! Cette fois, on y entend sa fille Eliza Jane, bref, Jimmy s'occupe de sa famille, comment le lui reprocher ? Et cette cornemuse toujours aussi cool mais incongrue !

Et tout ça se fait dans la facilité la plus évidente ! Voyez donc "I'm Coming Home" qui semble couler de source ! Non ce n'est pas une reprise, c'est cool hein ? Et Jimmy se souvient qu'il est un écossais en Oz Land alors comme chez ses potes, la cornemuse retentit à nouveau ! La petite chevauchée qu'est "Around In Circles" ne le voit faire aucune concession sur l'agressivité du chant. Le refrain se laisse pourtant chanter dès la première écoute. La vidéo le voit encerclé par un groupe de jeunes, comme si les enfants des membres de COLD CHISEL étaient là pour l'entourer.

Je dois à la réalité d'admettre qu'on est un brin moins méchant – non carrément en fait – que sur les précédents opus du monsieur. Mais cela n'enlève que peu de qualités à l'ensemble qui s'écoute d'une traite et qu'on a aussitôt envie de remettre. La différence est que je ne le mettrai pas cette fois en sélection. On oscille entre le 3,5 et le 4 en permanence, rien au-dessous. Bien sûr, la présence de la famille ne prêche pas pour une si bonne note mais plusieurs des titres présents ont une tête d'enfer, et Jimmy a eu la bonne idée d'inclure un DVD avec plein de bonus festifs, un arc en ciel musical pas prise de tête pour deux ronds et super bien gaulé. Bref, Jimmy BARNES va bien et vous remercie de votre fidélité !