Vous avez atteint les sommets des charts, vous êtes un compositeur reconnu capable de composer des morceaux dans tous les genres, vous avez la capacité d’assembler entres elles des musiques qui n’avaient pas l’habitude de l’être. Enfin, vous êtes un dandy tout britannique pourchassé par des hordes de fans féminines jusqu’au-boutistes – voyez plutôt la photo de la pochette. Stoppez là, mesdemoiselles, ce n’est pas moi, bien que quelques points communs nous rapprochent. Eh non, il s’agit de l’icône internationale Robert PALMER, que nous retrouvons ici à l’attaque du neuvième tome de ses aventures studios. Détail : heavy comme heavy metal, nova comme bossa nova, ça déchire non ?

Alors puisqu’« Addicted to love » a été un vrai feu de joie dans les charts du monde entier et que les tous les ados se sont paluchés sur la vidéo tels des gorets, notre Bob s’est dit qu’il n’allait pas en rester là ! Bah non ! Sûr que non ! Le voici donc aux prises avec deux fois plus de mannequins dans la chouette vidéo de « Simply Irresistible » – jamais une vidéo n’a si bien porté son nom. Rythme dantesque, guitares incisives : c’est pied au plancher rock que débute l’opus !
Et vous allez voir qu’il est blindé jusqu’à la gueule de titres en béton armé. Jetez une oreille sur « Disturning Behaviour », aux consonances celtiques folk jusqu’à ce que la gratte se lâche, pour le plus grand plaisir de l’auditeur. Une trempe rare : la fusion telle que ressentie par un artiste unique en son genre. Les guitares rugissent à nouveau sur le rythme en carton de « More Than Ever », typé eighties à donf’. Tout comme sur « Tell Me I’m not Dreaming », chef-d‘œuvre funky des eighties où l‘on retrouve tout ce qui fait leur charme ; vous noterez la superbe basse sur cette reprise des JACKSON BROS.


Le single « She Makes My Day » nous replonge dans un bain pop-soul sympa. On se retrouve enfin sous le chaud soleil caribéen avec « Change His Ways », dont les harmonies vocales sont vraiment réussies.
Les sonorités redeviennent étrangement new-wave sur la reprise du GAP BAND « Early in the Morning », avec un égal bonheur, c’est ça qui est fort ! La basse mène « Between Us », qui est un nouveau retour sur des terres sud-américaines... Voilà la bossa bien présente, ce n’est pas qu’une revendication : la guitare vous plongera dans les eaux de Copacabana sans difficultés. L’album a d’ailleurs été enregistré à la maison aux Bahamas.
Enfin, Bob se la joue Franck SINATRA sur « It Could Happen to You », standard repris par une pléthore d‘artistes dont le second cité : magnifique…

Bref, vous aurez aisément remarqué qu’il n’y a là pas le moindre temps mort et que les influences de Bobby ont toutes été digérées puis réinsérées dans cet opus où l’on trouve absolument de tout ! Quelle classe ! D’autant qu’il mène deux carrières de front à cet instant de sa carrière, ayant fondé avec les ex-DURAN DURAN John et Andy Taylor le super groupe POWER STATION. Chapeau bas Monsieur !