Troisième album en quatre ans pour les français de WARNING. Mini-album, devrions-nous dire, car Métamorphose ne comporte en effet que sept titres.
Les choses ont considérablement changé pour le groupe depuis la sortie de Warning II en 1982, à commencer par sa composition. De la formation originale, seul Christophe Aubert (guitare) est toujours présent. Peu de temps avant son entrée en studio, Didier Bernoussi (guitare) est parti et Raphael Garrido a été remplacé au chant par Francis Petit. Autre changement, le célèbre producteur Dieter Dierks (SCORPIONS, ACCEPT, TANGERINE DREAM etc.) n’est plus aux manettes. Et cela s’entend ! Le son manque cruellement de nervosité et de puissance. Et si cela ne suffisait pas, les compositions s'avèrent bien moins agressives et percutantes qu'autrefois.
Alors soit, le constat n’est pas entièrement négatif et on peut trouver quelques petites perles, à l’image du très bon "Petit peuple" qui comprend une mélodie imparable et est porté à merveille par la voix de Francis Petit. Ou bien du véloce et tranchant "Rock Ball" qui aurait mérité un meilleur traitement sonore. Mais à ces rares exceptions près, l'ensemble manque cruellement d’inspiration et de hargne. Et pourtant, il n’aurait pas fallu grand-chose de plus à "L’Aveu" et surtout à "Portrait Robot" pour devenir des classiques. Certainement un petit grain de folie supplémentaire et une meilleure production.

Plus de la moitié de titres simplement moyens ou inachevés, cela fait beaucoup pour un mini-album. Malheureusement, ni Christophe Aubert, qui propose toujours de belles mélodies et des parties de guitare originales, ni Francis Petit ne suffisent à sauver ce disque. On a le sentiment que la foi a quitté le groupe et que celui-ci fonctionne désormais en pilotage automatique. Cet album en arrive à nous convaincre que le split de WARNING, quelques mois plus tard, était l'issue naturelle d'un groupe ayant tout dit ou presque en seulement deux albums. Mais quels albums.

On peut trouver une édition par Verycords datant de 2015, avec cinq inédits : "Challenger", "Warninger", "Héritier", "L'aveu" (avec un chant différent) et le magnifique "Tel que je l'imaginais (live)".