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BLACK MARBLE - Fast Idol (2021)
Par RICHARD le 6 Novembre 2021          Consultée 1025 fois

Nous avions quitté il y a tout juste deux ans Chris Stewart, c'est à dire BLACK MARBLE sur de belles routes américaines inondées par une douce lumière automnale. Il nous revient aujourd'hui avec une moustache de geek et un quatrième album sous le bras. Cette sortie rappelle à qui l'aurait oublié que son projet bien que discret est de ce qui compte dans la sphère synthwave. Cette situation est d'autant plus louable que les groupes dans ce tout petit monde se multiplient comme des petits pains et peu tiennent en réalité sur la longueur. Quelques idées mélodiques et des synthétiseurs analogiques ne font pas en effet toujours tout. Les lièvres excités sont nombreux et les tortues persévérantes plus rares.

L'Américain avec sa précédente et excellente galette Bigger Than Life avait en terme d'ambiances serre-cœur plaçait la barre bien haut. Ses accents les plus froids avaient progressivement laissé la place à des ambiances plus tempérées qui esquissaient dès lors les contours d'un monde profondément nostalgique. Le hic car il y en a un est le risque évident de retomber dans la redite tant ce genre est typé. BLACK MARBLE avec Fast Idol n'a en fait qu'une marge de mouvement assez limitée. Approfondir cette option pop synthétique certainement plus facile et lucrative ou s'aventurer sur des chemins de traverse quitte à trébucher. Les paris sont ouverts. A votre avis ?

BLACK MARBLE s'il semble se satisfaire pour l'instant de ce statut d'éternel ado triturant dans sa chambre à posters ses claviers a néanmoins ouvert un peu sa porte pour laisser le quidam en profiter. L'introductif "Somewhere" ne le déstabilisera pourtant pas. En archiviste sonore méticuleux, Stewart concocte en effet de nouveau sa recette gagnante : mélodie nostalgique en béton et voix noyée dans la réverbération. Ce n'est pas l'inhabituelle introduction planante ou ces chœurs sonnant comme du DRAB MAJESTY qui modifieront cette sensation de confort ouaté façon Charentaises synthwave. On retrouvera celle-ci avec le conclusif "Brighter And Bigger" qui comme un curieux effet de miroir en plus suave pourrait rappeler les limites et les dangers de l'exercice sur le long terme.

C'est entre ces deux titres que l'identité et la vitalité artistique du New-Yorkais prennent heureusement tout leur sens. Le court et réussi "The Garden" a valeur d'exemple. Si les fantômes de TRISOMIE 21 se profilent, peut-être ici, le multi-instrumentiste insuffle à travers ces trois minutes et cette rythmique saccadée comme une véritable pulsation, un battement sensible de cœur. Voici tout le sel de BLACK MARBLE. Humaniser ses machines et quitter un peu les autoroutes confortables. Évidemment, ce n'est pas chose si simple et parfois les automatismes reviennent. Il y a bien NEW ORDER qui à travers les sonorités dansantes de claviers et de guitare triste joue des coudes sur l'attractif "Ceilling" mais c'est là une exception notable. Stewart regarde désormais (un peu) ailleurs.

Le résultat est parfois surprenant car on ne retrouve plus tout à fait la froideur rêche ou le spleen chaleureux des années passées. L'Américain à l'image de l'excellent "Bodies" enveloppe ainsi sa boîte à rythme d'un autre temps de sonorités joliment maussades pour de suite les prendre à contre-pied avec les rythmés et très eighties "Royal Walls" et "Try" qui frôlent le carton jaune pour excès sucré. BLACK MARBLE a cependant la main, voire les deux, pour allier naturellement légèreté des notes et intérêt simple des mots comme le souligne avec fluidité le doux "Preoccupation". "What is on the way?" nous demande plusieurs fois Stewart. Vaste programme et à chacun sa réponse.

Si Fast Idol ne possède pas l'instantanéité relative des précédents albums, il est assurément le genre de disque qui gagnera en saveur avec le temps. La somme de petits détails le composant rend son écoute particulièrement active. C'est toute la différence. BLACK MARBLE est dorénavant une valeur sûre du mouvement synthwave.

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   RICHARD

 
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- Chris Stewart (chant et tous les instruments)


1. Somewhere
2. Bodies
3. Royal Walls
4. Try
5. The Garden
6. Say It First
7. Streetlight
8. Ceiling
9. Ship To Shore
10. Preoccupation
11. Brighter And Bigger



             



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