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PERTURBATOR - Lustful Sacraments (2021)
Par K-ZEN le 17 Mars 2022          Consultée 1078 fois

PERTURBATOR. Indéniablement, un manifeste au rythme certain, une dureté couplée à des cassures bien nettes dans ces quelques syllabes.

Mot issu du latin "Perturb" et "Raptor" alors ? Totalement approximative, la déclinaison est surtout inversée.

Plus qu’un dérobeur, la créature détenue par James KENT serait plutôt une pourvoyeuse de traumas. Un filtre à lumière, passe-bas de préférence, riche en occulte pour l’occasion et se manifestant par un généreux champ lexical religieux. Des sacrements lubriques donc, intitulé en forme de blasphème assumé, des dévotions secrètes, un Dieu causant… Tout cela n’est guère surprenant quand on connaît le background de son auteur, ayant tenu la guitare dans des groupes pratiquant le black metal avant de se lancer dans sa démarche plus électronique.

Brève aponévrose syncopée, "Reaching Xanadu" ouvre les débats dans un relatif effroi. Un fragment qu’on aurait pu retrouver ornant la sonnette du palais portant le même nom distinctif et appartenant à Charles Foster Kane. Archétype de l’opulence et la démesure, finalement plus que la réussite sociale de son héros, la demeure ne représente que la recherche désespérée d’un bonheur perdu, d’une enfance échappée. Mot mystérieux à la particularité de commencer par un x, il a été théorisé par l’auteur Samuel Taylor Coleridge dans un poème en 1797, après une première évocation par Marco Polo puis plus tard nos canadiens favoris RUSH.

"Lustful Sacraments" inaugure les véritables hostilités. Gros beats, voix chuchotées entendues chez SLINT, nappes confortables, break au riff simplissime. On se croirait presque dans une cathédrale gothique peuplée de danseurs sans tête. Et puis c’est également l’occasion d’inaugurer ces harmonies post-punk ou même black metal ponctuant sans vergogne la plaque. Des motifs qui le peupleront jusqu’au bout et sur lesquelles JS Sébastien aurait pu allègrement mourir.

Traversant le plus rapide « Excess » et sa fin bizarre. Agrémentant "The Other Place" au grand potentiel de déploiement. Clôturant le plus EBM voire industriel "Death Of The Soul". Tapissant les méditations intenses et scandaleuses de Messaline, doublement interpellée, troisième épouse de l’empereur Claude et mère de Britannicus.

Premier titre à afficher un featuring, via le groupe de rock alternatif TRUE BODY, "Secret Devotion" cultive un petit côté DEPECHE MODE marqué, via ces guitares et ce refrain de lover imparable. On pourrait même songer aux derniers singles d’ULVER, si ce n’est la voix, éminemment moins maîtrisée et superbe, anormalement grave en fait, presque cold wave dans sa conception, faisant songer à Philippe LOMPREZ, micro du merveilleux TRISOMIE 21. Un titre auquel se dévouer à présent sans aucune crainte.

Le second featuring convoque le groupe HANGMAN’S CHAIR, combo français pratiquant un sludge/stoner metal, sur le final glouton "God Says". Atmosphérique, saturé d’inquiétude, comme un nuage qui aurait trop longtemps survolé l’album ambient de LEVIATHAN. Tout aussi gazeux, "Dethroned Under A Funeral Haze" se fait un devoir de transbahuter brillamment perturbations en tout genre, un fragment incertain et totalement excellent.

Au cœur des arcanes du monastère, les ombres portées deviennent soudain inaltérables. Dans notre aéronef, nous fonçons à tombeau ouvert vers les triangles colorés. Sont-ce toujours des montagnes ?

Après ALDRAHN, DØDHEIMSGARD avait opté pour Ian CURTIS, incarnation de son nouveau chanteur, ce dont peu sont au fait. La rencontre entre les deux entités avait eu lieu au TechNoir, sur la piste de danse où les perturbés de tout poil y ont leurs petites habitudes. Petite coupe de curare, toasts à l’amanite tue-mouches, xénon et argon dans les fumées dégagées. On nous a signalé d’autre part la présence d’un cannibale près des vestiaires.

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- James Kent (synthés, guitare, basse, chant)
- True Body (synthés, guitare, chant sur « secret devotion »)
- Hangman’s Chair (chant sur « god says »)
- Maniac 2121 (chant)
- Belial (chant)


1. Reaching Xanadu
2. Lustful Sacraments
3. Excess
4. Secret Devotion
5. Death Of The Soul
6. The Other Place
7. Dethroned Under A Funeral Haze
8. Messalina, Messalina
9. God Says



             



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