"Take Heart", une valse entre les bombes. Nouveau single du formidable artiste folk Irlandais Glen HANSARD, ce morceau est une fleur placée au pied d'une montagne de dévastation et de chaos, une bougie allumée au milieu de millions d'autres, désespérément placées devant les portes des ambassades. C'est un appel lancé à ce grand nuage de bonne volonté qui entoure notre planète mourante. "Take Heart" n'existait pas, et maintenant que le morceau existe, il se révèle en modestie dans sa nature profonde : cette chanson est un donc, un cadeau.

Face à l'ignominie, Glen HANSARD, dans le confort évident d'une belle résidence à l'abri des bombes, a eu la bonne idée de participer à la lutte avec les moyens à sa disposition : sa voix chaude, une guitare acoustique, et un talent qui le porte au niveau des grandes figures du folk contemporain, quelque part entre Cat STEVENS et Leonard COHEN. Le premier par le timbre, le second par le phrasé et une tendance à la noirceur dans laquelle pointe, tout au fond, sous les décombres, un rayon de lumière diffus.

"Take Heart", "Courage" pourrait-on traduire en Français. Glen se voit ici rejoint par trois choristes ukrainiennes, membres de l'association Ukrainian Action, qui œuvre en aide aux civils ukrainiens réfugiés sur e sol irlandais. Pour compléter le tableau, la délicate et discrète Marketa Irglova, qui n'avait rien enregistré avec Glen depuis l'album Strict Joy de The SWELL SEASON en 2009, vient apporter une touche d'émotion supplémentaire de sa voix céleste.

Le morceau débute comme une valse acoustique, avec une guitare et la voix encourageante de Glen HANSARD, qui évoque autant le drame de Marioupol et du Donbass que les champs de tournesols et les beautés d'un pays qui offre de nombreuses raisons de continuer de chanter. L'intensité croît, doucement, avec l'arrivée d'un piano subtil tout d'abord, d'instruments à cordes frottées ensuite, et des choeurs enfin, qui propulsent le morceau au sommet de l'émotion. C'est cette deuxième partie du morceau qui se fait particulièrement poignante, permettant aux choristes invitées de se lancer dans quelques envolées solo qui provoquent une inattendue chair de poule.

Et tandis que les chœurs résonnent comme des battements, Glen HANSARD, avec une retenue qui devient coutumière, propose une désaltérante goutte d'eau, un rien du tout d'importance, une chanson contre les balles qui, géographiquement ancrée au cœur du conflit, redonne foi en la beauté de l'âme humaine en ces temps de déclin de l'espèce. Un morceau porteur d'une optimiste beauté.

Visionner sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=oXPzYZ87Sjw