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- Membre : Will.i.am

The BLACK EYED PEAS - Don't You Worry (avec D. Guetta Et Shakira) (2022)
Par MARCO STIVELL le 2 Janvier 2023          Consultée 1242 fois

Dire tout le mal que l'on pense de BLACK EYED PEAS aujourd'hui serait une perte de temps. Il n'y aurait aucun élément constructif à écrire des paragraphes sur le fait que leur dernier album Elevation les ancre davantage dans ce qu'ils ont produit depuis leur époque de plus grand succès, en 2009-2010, pour un résultat aussi digne de remporter les faveurs côté grand public que de constituer un outrage au mot musicalité.

Quinze titres baignant dans une bouillasse latino-funk-électro-rap-auto-tunée, avec plein de sons grossiers et autres tendances forcées à vouloir être fun à tout prix, de guests hip-hop bling-bling et pseudo-virils ou de voix féminines qui seraient pleinement convaincantes avec davantage de naturel, voilà ce qu'est le prétendument nommé Elevation. L'écoute est navrante de bout en bout, on se dit parfois que même des pubs Spotify passent mieux – hormis celles de rap/trap bien entendu, car là c'est juste pareil -, un comble ! Sans surprise donc à l'heure actuelle, et en sachant que les bonnes idées rythmiques et mélodiques, remarquables par leur rareté, comme "Guarantee" et "L.o.v.e.", à l'instar des quelques sons de qualité (comme par hasard toujours issus de la banque 80's, nappes et drumboxes), ne sont pas non plus exempts des défauts qui minent le reste.

Ce qui nous conduit à l'objet de cette chronique, l'avant-dernier morceau de l'album et single principal "Don't You Worry" en collaboration avec David GUETTA comme à l'époque 2009 et le méga-carton international "I Gotta Feeling". Un riff de guitare nous fait dresser l'oreille deux secondes en intro, peu de temps avant que tout ne soit gâché, c'est-à-dire dès l'entrée de la flatulence baveuse sur trois notes (voilà qui ne va pas changer quoi que ce soit à la réputation moqueuse des claviers de GUETTA) qui constitue le leitmotiv de la chanson. Will.i.am et les autres chantent donc leur refrain avec ce machin horrible pour leur faire écho, et ils ont sorti ça en se disant que c'était bien, que ça valait le coup.

Sur ce dernier point, le pire c'est qu'ils ont eu raison. En rappelant l'époque où ils étaient au firmament par tous les moyens, les BLACK EYED PEAS livrent de façon naturelle et basique un hit qui se veut positif et optimiste dans les paroles, le ton communiqué, propice à enflammer les enceintes Bluetooth autant que les stades où on va sauter et danser en masse. Tous les éléments sont là, grossièreté comprise, rien d'étonnant. Tout comme l'absence de qualité musicale à pareille chanson, de caractère organique, mais qui s'en soucie ? Et le positif, tout le monde puise dedans, s'en sert à sa guise et ne songe qu'à briller, quitte à filouter, en musique comme ailleurs ; foi de libraire, le rayon épanouissement personnel est souvent surnommé "le pire", clientèle comprise.

Si votre serviteur suit son envie très mesurée de parler de cette chose pourtant si rentable avec quelques millions d'écoutes et de dollars à la clef, exactement ce qui était prévu (au moins pour les écoutes), c'est parce qu'il y a SHAKIRA. Celle-ci n'est pas sur une très bonne pente depuis 2017 avec Eldorado, son dernier album en date, sauvable uniquement grâce à une poignée de titres rappelant ses jeunes années de folk-rockeuse, et rien depuis, sinon ça. À 45 ans, et comme le démontre le clip façon Rencontres du Troisième Type chorégraphié, elle continue de dévoiler le secret de sa superbe, physiquement parlant. Sur le plan vocal et le reste, il en va autrement.

Merci Auto-Tune, merci aux producteurs certes obligés de suivre le mouvement, de reléguer au passé (tout ce qui est fini et qu'on ne doit pas regarder contrairement au présent, vous savez) les chanteuses et chanteurs sans doute pas parfaits mais qui au moins ne se reposaient pas sur le correcteur et l'effet robotique en simultané. Tous ceux-là, hop, à la poubelle ! Même tarif que les romantiques, à l'époque où envoyer du sexe verbal ou visuel à d'illustres inconnu(e)s par smartphone interposé est la normalité obligatoire, tandis que faire passer un mot gentil à la main (et sans faute d'orthographe) fait gagner un aller direct pour le bureau du chef, avertissement en prime. Mais, hein ? Restons positifs ! « Don't you worry... bip bip bip bip... Everything's gonna be alright (bis)... », tous en choeur ! Mets tes mains en l'air, allez allez allez !

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