Recherche avancée       Liste groupes



      
POP  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Membre : The Who

Pete TOWNSHEND - White City- A Novel (1985)
Par MARCO STIVELL le 19 Janvier 2022          Consultée 808 fois

White City: a Novel, troisième album solo véritable de Pete TOWNSHEND sorti en 1985, suit de deux ans la publication du premier Scoop, compilation de titres inédits remontant à l'ère classique des WHO. Le succès a été tel qu'il a certainement dû influencer le rockeur pour ses prochains retours aux affaires, en un certain sens !

Ce disque à la pochette blanche est un album-concept, et les deux futurs efforts originaux, par ailleurs les deux derniers à ce jour de TOWNSHEND en solo, sont mieux rattachés au style opéra-rock, CQFD. L'autre idée qui fait mouche avec White City: a Novel, c'est que nous sommes en plein dans la période 1984-86, où David Gilmour (PINK FLOYD) travaille avec l'ex-guitariste des WHO.

Certes, à l'époque on le voit beaucoup avec d'autres (Bryan FERRY, SUPERTRAMP), mais par rapport à TOWNSHEND, la relation est spéciale. On parle simplement de deux des meilleurs guitaristes anglais de l'histoire (même génération et membres de groupes essentiels), non pas simplement en termes de technique mais d'identité, de création. Gilmour a invité TOWNSHEND – comme parolier - sur son album About Face (1984) ; il est, en retour, présent ici et le sera durant les concerts de l'album, comme une bonne partie des intervenants.

Parmi ceux-ci : John 'Rabbit' Bundrick à tous les claviers, de formidables bassistes (dont Pino Palladino) et batteurs (Simon Phillips, Mark Brzezicki, Clem Burke de BLONDIE !), les Kick Horns pour un titre... De quoi garantir de l'efficacité en termes musiciens, mais est-ce suffisant pour l'inspiration ?

En reprenant le nom d'un quartier bien réel du West London près duquel il a grandi et de ses interactions sociales durant les années 60, faites de quotidien morose, de vues depuis les fenêtres sur les poubelles, de frictions diverses, y compris raciales, mais aussi de rêves, TOWNSHEND est de nouveau allé chercher dans sa jeunesse mais en prenant une direction encore plus musclée et urbaine que jamais.

White City: a Novel est son Quadrophenia des années 80, l'émotion de l'opéra en moins, et toutes proportions gardées en ce qui concerne l'ambition musicale. Celle-ci l'est d'ailleurs autant d'un point de vue textuel ('a novel' : une histoire) que visuel, avec un film accompagnateur réalisé par l'Australien Richard Lowenstein, qui réalisera également des clips pour INXS ("Burn for You") et U2 ("Angel of Harlem", "Desire").

Au coeur de cette vidéo, un clip 'live' très parlant pour un morceau totalement inhabituel : "Face to Face", qui est à ce disque ce que "Eminence Front" était au dernier effort commun des WHO en 1982. Récréation pour un TOWNSHEND qui se lâche, il s'agit cette fois d'une grosse artillerie boogie-woogie, conduit par le piano de John 'Rabbit' Bundrick, la batterie de Simon Phillips et la contrebasse de Chucho Merchan, jazzman qui joue par la suite avec EURYTHMICS.

Les Kick Horns rutilants, déjà engagés par Gilmour l'année d'avance et de même que l'harmonica de Peter Hope-Evans (du groupe blues-rock MEDICINE HEAD), ne jouent que sur ce titre endiablé, à l'énergie communicante et, du haut de ses presque six minutes, ponctué de jam sessions où chaque instrument à son mot à dire. Une bonne reconversion pour l'ancien WHO, même si on la devine très épisodique et même s'il ne sait pas trop comment la finir. Un arrêt brusque, aussi frustrant que peut l'être celui de "Come to Mama", un instrumental aux paroles scandées, folk-rock rêveur et splendide qui se rapproche du son de Quadrophenia (1973), grâce à des synthés bien dosés. Le meilleur morceau de l'ensemble ?

Ce qui frappe sur ce disque, c'est la modernité, l'esprit de clarté et un TOWNSHEND très à l'aise malgré les différences de registres, dès l'intro de "Give Blood", très... PINK FLOYD ! Et pour cause, David Gilmour y tient la guitare rythmique, alors que son ami fournit quelques effets tranchants à sa guise, sur un style de chanson haletant. Pas inoubliable, c'est un bon single et le premier de l'album, l'aidant tout comme "Face to Face" à atteindre les tops 20 de plusieurs pays en termes de ventes, non pas en Angleterre (hélas !) mais en Europe continentale et en Océanie.

TOWNSHEND retrouve Gilmour pour "White City Fighting", un titre rock lumineux qui aurait dû figurer sur About Face mais dont l'ex et futur PINK FLOYD n'a pas aimé les paroles. Il est précédé de "I Am Secure", titre en deux temps, funk à synthés enfantins d'abord puis ritournelle acoustique (magistrale !), et à l'image de l'album, une de ces curiosités qui font beaucoup de bien.

Le reste est à l'avenant. "Brilliant Blues", twist lent kitschounet au riff ensoleillé, est de la pop TOWNSHEND pur jus, tandis que "Crashing by Design" s'aventure en terres synthpop bien d'époque avec réussite. "Secondhand Love", blues allant sur fond de piano et boîte à rythmes, se révèle très prenant avec de belles dynamiques du Master, guitare surf en solo comprise ! Celui-ci donne toujours un peu l'impression d'être 'très content de lui-même', mais parfois, il y a de quoi.

A lire aussi en POP par MARCO STIVELL :


GWENNYN
Beo (2013)
Pop bretonne et new-age




Michelle BRANCH
The Trouble With Fever (2022)
Retrouvailles précieuses dans le changement


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Pete Townshend (chant, guitares)
- John 'rabbit' Bundrick (claviers)
- Tony Butler, Phil Chen (basse)
- Pino Palladino, Steve Barnacle (basse)
- Chucho Merchan (contrebasse)
- Mark Brzezicki, Simon Phillips (batterie)
- Clem Burke (batterie)
- David Gilmour (guitare électrique)
- Peter Hope-evans (harmonica)
- Simon Clarke, Roddy Lorimer (trompette)
- Tim Sanders (saxophone)
- Peter Thoms (trombone)
- Ewan Stewart (voix)
- Emma Townshend, Mae Mckenna (choeurs)
- Jackie Challenor, Lorenza Johnson (choeurs)


1. Give Blood
2. Brilliant Blues
3. Face The Face
4. Hiding Out
5. Secondhand Love
6. Crashing By Design
7. I Am Secure
8. White City Fighting
9. Come To Mama



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod