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SHAKIRA - Oral Fixation, Vol. 2 (2005)
Par MARCO STIVELL le 18 Août 2022          Consultée 1030 fois

Après le premier volet tout en espagnol, voici le second entièrement en anglais ! Oral Fixation est une suite directe, encore plus remarquable par son choix de pochette génésien hautement sexy, censuré dans pas mal de pays orientaux, sans trop de surprise, même si c'est aussi dû à la première chanson "How Do You Do?". Non contente de poser en tenue d'Ève, pomme en main et dérangeant pas mal de monde, avec au moins le bébé sur l'arbre pour remplacer toute fréquentation reptilienne en plein jardin d'Eden, SHAKIRA use de cette chanson pour critiquer les dérives des religions.

De quoi s'attirer quelques foudres, alors que musicalement, rien que, cela vaut son pesant d'or, avec ce choeur catholique seul au début, perdurant sur les éléments pop californienne qui suivent, les synthés rythmiques, la guitare wah-wah, les voix enfantines de la Colombienne. Elle peut vraiment être la reine de la surprise, et de la bonne, comme pour le dernier titre de Fijación Oral, comme ici alors que tout débute à peine !

La mauvaise, c'est "Hips Don't Lie", en duo direct cette fois avec Wyclef Jean des FUGEES, l'un des producteurs de ce double-album pour rappel et avec qui SHAKIRA continuera de travailler par la suite. Même constat triste que "La Tortura" en pire, parce qu'il y a du rap (même du convenable, à l'ancienne), du "ay señorita, que bonita!" et autres dérivés, poncifs racoleurs des nouvelles générations latines en musique, des "let me see how you move (sous entendu : your ass)" et "¡en Barranquilla (ville natale de SHAKIRA) se baila asi!" qui passeraient beaucoup mieux sur un terrain plus traditionnel.

Et pour ne rien arranger, encore, ce n'est même pas le premier single choisi cette fois, mais c'est un carton, numéro 1 aux USA et ailleurs. Soupir ! Pourtant, la chanteuse elle-même avait dû soutenir "Don't Bother", plus en accord avec ses goûts et il y a de quoi, avec ce titre pop-rock brumeux au synthé conducteur et splendide crescendo, misant sur la polyvalence de la voix principale. Mais bon, passé 2001, il semblerait que sa popularité ne repose plus que sur des tubes communs, voire idiots, et ce n'est pas terminé. Difficile après cela de la croire différente de ses consoeurs !

Sur Oral Fixation néanmoins, malgré une légère perte de diversité depuis le premier volume, elle a voulu faire ressortir de plus belle son caractère pop-rockeuse conservé depuis les années 90, et on l'en remercie. L'Argentin Gustavo CERATI est toujours invité de marque, tout en mesure, pour le titre "The Day and the Time", de la variété inter pleine de musicalité avec caisse claire de batterie très fournie, du Moog sur le refrain, du rêve. Un très bon point également pour le dieu mexicain de la guitare, l'immense Carlos SANTANA pour un de ses meilleurs featurings (ce qui n'est pas peu dire, à ce stade de sa carrière) sur "Illegal", ballade blues californienne typique.

La douceur se marie à l'inspiration sur "Dreams for Plans", mais l'album se solidifie par la présence de "Animal City", petit bijou de nervosité avec cuivres mariachi et aux parties de guitares joliment diversifiées, également de "Costume Makes the Clown" qui cache bien son jeu après un début aussi nébuleux ! Aussi aguicheur que sa pochette, le contenu dévoile encore "Hey You", petit ternaire jazzy comme SHAKIRA en a proposé trop peu, tout comme des rock à saxos tels "Rules" sur Laundry Service (2001), dans un autre style.

En termes de repêchage par rapport au premier volet, on trouve "La Tortura" en anglais comme bonus, mais aussi et surtout "Something", version de "En Tus Pupilas" dans la langue de Shakespeare, toujours très sensuelle. Le même épithète convient fort bien à la dernière jolie trouvaille du disque appelée "Timor", hommage au minuscule pays indépendant perdu dans le gigantisme indonésien, et ayant connu de graves conflits au début du nouveau millénaire. Chose mal perçue là encore, et qui a valu à la chanson de changer de nom selon les tirages du disque. La recette aux couleurs d'Océanie, la dance-pop branchée mais à guitares et très fraîche, le chant doublé et enfantin de SHAKIRA, aux intonations parfois Kate BUSH (miam !), valent le détour !

Même note pour le deuxième volume, car même niveau de réussite.

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   MARCO STIVELL

 
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Non disponible


1. How Do You Do
2. Illegal (feat. Carlos Santana)
3. Hips Don't Lie (feat. Wyclef Jean)
4. Animal City
5. Don't Bother
6. The Day And The Time (feat. Gustavo Ceratti)
7. Dreams For Plans
8. Hey You
9. Your Embrace
10. Costume Makes The Clown
11. Something
12. Timor
13. La Tortura (alternate Version)



             



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