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WEEK-END MILLIONNAIRE - Week-end Millionnaire (1978)
Par MARCO STIVELL le 3 Janvier 2023          Consultée 673 fois

Le groupe français WEEK-END MILLIONNAIRE, quelque peu oublié de nos jours, a emprunté son nom clinquant aux paroles de "The Cinema Show" de GENESIS, chef-d'oeuvre de l'album Selling England by the Pound (1973). Toujours en ce qui concerne le patronyme, il s'agit néanmoins de l'élément le plus progressif de cette courte carrière du point de vue discographique en Hexagone ; même si, pour la filiation romantique délicate et épique avec de grands moments de liberté musicale et à un haut niveau, on reste tout à fait dans le créneau.

En réalité, et à échelle nationale, WEEK-END MILLIONNAIRE, qui puise plutôt son inspiration du côté d'autres groupes anglais et américains tels CHICAGO, WISHBONE ASH ou bien encore AMERICA et les EAGLES, est le premier fer-de-lance de la scène pop-rock toulousaine, dont le rayonnement s'étend jusqu'aux années 90. Tout comme leurs confères des GOLDFINGERS, futurs GOLD, c'est d'abord dans le Tarn, département voisin, à Sorèze (commune médiévale remarquable pour son abbaye-école militaire notamment) que leurs aspirations se trouvent nourries.

Puis au milieu des années 70, le groupe-trio qui s'appelle alors PÊCHE MELBA gagne un tremplin au Golf-Drouot à Paris et revient s'implanter en Haute-Garonne, à Toulouse même. Débutent alors les sessions d'enregistrements qui feront, pour un bon moment là aussi, les jours heureux de l'artiste-producteur Jacques Cardona ainsi que des studios Condorcet et Polygone, bien avant leur renommée internationale. En réalité, ce succès date du début des années 70, mais SARDOU, AUFRAY et autres n'étaient pas des 'locaux'. La résonance californienne notoire de tels lieux convient parfaitement aux ex-PÊCHE MELBA/WEEK-END MILLIONNAIRE ou WEM (pour les intimes), autrement dit Jean-Michel Navarre, Alain Thomas et Nicolas Gorodetzky.

Ce dernier travaille dans son coin, bien aidé par sa guitare acoustique 'Maya', la première qu'il a achetée et qu'il conservait encore dernièrement, tandis que Thomas et Navarre forment un tandem de compositeurs-arrangeurs hors-pair ; le second est d'ailleurs très influencé par Joni MITCHELL et les groupes folk-rock du type de FAIRPORT CONVENTION. L'agent de WEM se révèle être Jean Mareska, le même que celui de TAÏ PHONG, ce qui ne sera pas sans créer des rapprochements entre musiciens (à suivre !). Sur ce premier 33-tours signé chez Warner, on rencontre aussi les talentueux Roger Loubet (HALLYDAY etc) et Claude Alvarez-Pereyre (voir chronique de L'HABIT DE PLUMES), le batteur Nicolas De Gaulejac et le guitariste François Artige du groupe MADRIGAL).

La spécialité de WEEK-END MILLIONNAIRE, outre des arrangements très fouillés reposant sur les guitares et les claviers, ce sont bien sûr des harmonies vocales riches et omniprésentes, qu'elles soient groupées ou en canon. Les chansons sont proposées avec des arpèges acoustiques enchanteurs ("Ronde", "Où Que Tu Ailles", "Les Ecrans de Paille") aussi bien que des rythmes ternaires vigoureux et typiques du blues-rock ("Tourne Bien", "Celle Celle Celle").

Les deux aspects se rejoignent régulièrement et les mélodies gardent souvent des consonances jazz, tout comme d'ailleurs les développements avec un zeste de progressif. Il y a aussi de la légèreté 'fouillée' ("Stop" aux arrangements de cordes signés d'Alvarez-Pereyre) et de beaux slows ("Lise", "Paris Perdu Restent les Souvenirs"), où Nicolas Gorodetzky favorise toujours une forme de poésie romantique assez libre, nostalgique et entêtante. Au milieu de tout cela, WEM n'oublie pas d'être distrayant, au sens de faire voyager et plutôt en direction des nuages, de faire planer ; le contraire serait un comble dans cette ville rose qu'est Toulouse, capitale des avions et de l'aérospatiale.

Voici un premier album de chansons très solides déjà, où les airs comme les mots transportent, où la musicalité, d'une simple ballade folk parcourue de bongos à la façon d'AMERICA aux envolées rock toutes guitares héroïques dehors, fait un bien fou. Sans être forcément des chefs-d'oeuvre, elles témoignent toutes d'une écriture fantastiquement menée, chacune révélant des surprises, du solo de saxophone joué par Gorodetzky sur "Paris Perdu" au clavier avec phaser sur "Le Vendeur de Chagrin", du mélange binaire-ternaire dans les instruments de "Stop" à la flûte du très sensuel "Quelque Chose Dans l'Air"... Et par-dessus tout, ces vocaux multiples et enjôleurs (y compris quelques choeurs 'féminins'), en passes, en complétion, régal premier de l'ensemble.

Le titre porteur de cette première fournée, c'est bien sûr "Où Que Tu Ailles", ritournelle nostalgique en arpèges hivernaux, refrain plus emporté avec basse proéminente, onomatopées chaleureuses sur un refrain qui s'étire plus longuement que les couplets... Un single haletant et beau ; rien d'étonnant à ce que Jean Mareska ait pris ce groupe sous son aile et que, comme TAÏ PHONG, son autre groupe vocal et musical solide trois années plus tôt, WEEK-END MILLIONNAIRE connaisse son heure de gloire en cette année 78 grâce à ce titre et à une radio bienveillante. Et même si c'est une gloire éphémère, cela reste d'une grande distinction par rapport au punk, à TELEPHONE et autres courants rock français d'alors, ou même Francis CABREL, autre Sudiste de l'Ouest qui commence à faire parler de lui sérieusement.

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   MARCO STIVELL

 
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- Nicolas Gorodetzky (chant, guitares, claviers, sax, flûtes)
- Jean-michel Navarre (chant, guitares, percussions)
- Alain Thomas (chant, basse, guitares, claviers)
- Nicolas De Gaulejac (batterie)
- François Artige (guitare électrique sur 4, 5, 7, 9, 10)
- Philippe Benezet (percussions sur 2, 9)
- Jean-philippe Delrieu (piano sur 7)
- Roger Loubet (synthétiseurs sur 1, 3, 6)
- Claude Alvarez-pereyre (orchestrations, guitare slide, pian)


1. Où Que Tu Ailles
2. Quelque Chose Dans L'air
3. Ronde
4. Paris Perdu Restent Les Souvenirs
5. Celle Celle Celle
6. Le Vendeur De Chagrin
7. Lise
8. Tourne Bien
9. Les Ecrans De Paille
10. Stop



             



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