Rick Rubin, en travaillant avec les quatre mormons de Brigham Young, a mis tout le monde d'accord. Il va falloir sortir plusieurs albums avec toutes les merveilles que ce petit monde a sorties en un rien de temps. Le groupe est désormais au sommet du showbiz malgré des sorties très médiocres, selon l'avis de votre humble chroniqueur. Mais il convient de s'incliner face à l'opinion de la majorité. Alors, les goûts de Rick, on en parle ? L'équivalent de trois albums en une année. De quoi sustenter certains groupes pour une quinzaine d'années ! Seul problème... mais de taille, la première partie du Mercury Act n'a rien de phénoménal. On croise les doigts en espérant que ce deuxième acte d'une taille conséquente sera à la hauteur.

Nous avons quatre singles pour déblayer le champ de bataille : en introduction, nous avons un petit titre en forme de rythmique percussive et de aiaiaia, ça s'intitule "Bones" et c'est plutôt agréable à écouter.
On apprécie la petite rythmique et les percussions de "Sharks", qui lui confèrent une identité un peu originale, l'ensemble donnant envie de chanter et de danser, efficacité maximale même si le chant de Dan est un brin léger.
La petite confession qu'est "I Don't Like Myself" ne sonne pas trop star system, et Dan qui erre dans les rues d'une Prague en noir et blanc, cela a une certaine gueule. La ritournelle s'insère pas mal dans le cortex et se retient. Enfin, une petite vibe ensoleillée règne sur la caribéenne "Symphony". Ces quatre singles sont encourageants.

En revanche, "Blur" nous ramène à des ambiances vraiment déjà trop entendues : le chant monocorde de Dan, les arrangements cheap, trop calculés, trop simples, louchent vers la vulgarité.
En revanche, "I Wish" est une comptine qui dispense une belle émotion, une ode à l'amitié pour laquelle notre Dan parvient enfin à sortir les marrons du feu. Ce slow devrait être comme l'un des grands classiques de l'année.
Quelques notes permettent à "They Don't Know You Like I Do" d'exister, c'est vraiment léger, ce synthé doux presque atone et la voix de Dan qui domine les débats. L'explosion sonique se veut QUEENienne, mais on n'a ni la voix de Freddie MERCURY ni les talents de Brian MAY ou Roger TAYLOR pour maintenir une réelle alchimie et les tatata viennent tout déguelasser. Je suis un peu dur probablement.

Avec le reste, nous ne sortons plus de l'indigence. Le débit rapide de "Higher Ground" nous conduit à une ambiance R'n'B au chant trop facile. On s'endort sur "Crushed" dont les intonations en quasi falsetto de Dan sont difficiles à supporter. La manière avec laquelle Dan chante "Sirens" me rappelle les performances de MARRON 5 et de son chanteur au melon Adam Levine ; pas génial donc. Le chant de Dan est souvent très limite : "Take It Easy" et "Younger" ne sont vraiment pas terribles et comme composés après une nuit de débauche par un groupe qui vient juste de se former.

Petite rythmique folky sur "Waves", claquement de doigts, manque de couille, une orchestration vraiment à la ramasse et le lalalalala emportent le bébé avec l'eau du bain. Nous avons à nouveau de belles maladresses sur "I'm Happy", mais le côté choral du refrain rattrape un peu la sauce. Quelques notes à la queue leu leu très américanisées et "Ferris Wheel" ne s'impose pas plus. On touche le fond du doumbadoum sur la triste "Peace of Mind", abominable. Petit slow au piano, "Tied" propose une ambiance doucereuse mais pas vraiment émotionnelle. Enfin, le chanteur Henry CORY chante en duo "Continual" avec Dan, titre convenu et manquant clairement de relief.

Nous pouvons nous interroger sur les capacités d'analyse de Rick Rubin en ces années 20. Au final des trois albums – un simple et un double – sortis par la paire IMAGINE DRAGONS et Rubin, on aurait pu sortir un album plutôt bon en ne gardant que les titres ayant une certaine tenue. Le calcul ressemble fort à une vaste opération mercantile digne des plus grandes fumisteries de la musique. Je choisis de mettre deux pour les 4 ou 5 titres qui surnagent dans ce lot de fillers et de daubasse. D'un pur point de vue artistique, je suis très décu par nos descendants de John Smith.