Alors phénomène de mode, ou réelle avancée musicale ? En tout cas, l'album sorti aux USA prend immédiatement le pouvoir du Billboard... Pas le moindre questionnement de la part de nos "mélomanes consommateurs" de plus ou moins quinze ans. Cela mérite pourtant une analyse plus poussée que de prendre religieusement son hostie après le sermon et l'absolution... D'autant qu'avec des mormons on sait jamais les gars, vous pourriez bien marcher sur des plates bandes proches de l'excommunication ! Bon, c'est donc un deuxième album, les universitaires de Brigham Young, sophomores de leur état, débutent une étape importante de leur carrière, voyons donc ou les disciples de Joseph Smith nous mènent.

Nous débutons donc, comme il se doit par les porte-étendards de cet opus : tout commence avec "I bet my life", sorti fin d'année dernière. Premier constat, on est à des années lumières de "Warriors" et de son ambiance épique futuriste, là au contraire, le refrain un peu grossier et fondamentalement racoleur tente de fédérer sur un thème "world music" d'assez basse extraction. C'est donc pour moi assez vilain, et les petites portions atmosphériques susurrées par Benji sont sans intérêt. Bon, passons au second, il s'agit de "Gold". Ok... On y retrouve un peu de superbe, c'est lancinant et répétitif, mais beaucoup plus qualitatif. Enfin, cette ronde de single s'achève avec "Shots", qui introduit l'album. Des aspects alternatifs avec une guitare edgienne, des gros synthés poussifs eighties, des beats très... datés... Un refrain sonnant à nouveau world... Je ne sais pas si c'est franchement consternant, mais cela me semble... plutôt mauvais, pour un titre sensé régner sur les tops.

Ensuite ? bah ça craint : "The fall" est un morceau fleuve de 6 minutes sans relief, sans saveur, mièvre. Beaucoup de fillers dans cet album, trop pour se positionner en leader de la musique d'aujourd'hui : "Summer", Hopeless opus" - c'est le cas de le dire ! -, "It comes back to you" sont tous très médiocres, et d'autres sont à peine plus écoutables comme "Polaroïd" ou "Shots"... et ce ne sont pas les seuls ! Sur "Smoke and mirrors" la compo débute bien, dans un trip U2, puis est brutalement interrompu par une seconde mélodie, alors il est possible que cela s'inscrive dans une nouvelle conception de la musique, mais je trouve cela perturbant et malheureusement peu conforme à ce que j'aime... Mais peut-être suis-je trop vieux, c'est dommage car les mélodies ne sont pas vilaines.

Quelques guitares de ci de là tentent bien de redonner du lustre à des compos ternes, cela donne "Summer" qui tourne en rond sans aboutir à réellement soulever enthousiasme, ou "I'm so sorry" qui tente de singer un riff à la HENDRIX, et qui est incontestablement meilleur que les précédents. Comme quoi un peu de couilles dans la musique rajoute aussitôt un peu de bonheur. On en termine avec le meilleur morceau : ce "Trouble " à l'ambiance martiale, très sympa et entraînant, sans être génial, mais dont la présence conjointe avec le single "Gold" sauve l'album de la correctionnelle

Qualitativement, nous sommes à des années lumières de "Radioactive" ou de "Warriors", on ne retrouve qu'en de très rares occasions les éléments si dynamiques qui avaient fait le succès du premier album. C'est en particulier très mou, et ne parvient pas à accrocher l'oreille, ou en de trop rares occasions. Mainstream, ouais... Mais pas dans le bon sens du terme. pour moi, c'est un ratage. Un 2 bien moche !