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1987 Hai Hai
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1997 Rites Of Passage
 

- Style + Membre : Supertramp

Roger HODGSON - Rites Of Passage (1997)
Par LE KINGBEE le 17 Mai 2023          Consultée 954 fois

Cet album Live enregistré à Nevada City (Californie), à une encablure du domicile de Roger HODGSON, paraît dans les bacs dix ans après Hai Hai, album qui n’avait pas suscité un énorme enthousiasme de la part des fans ni de la critique musicale. En fait, depuis son départ de SUPERTRAMP douze ans plus tôt, la carrière de Roger HODGSON est plus ou moins en pointillé. Suite à une chute malencontreuse, l’anglais s’est fracturé les deux poignets, incident ayant nécessité plusieurs années de rééducation avant qu’il retrouve l’intégralité de ses moyens.

Depuis presque dix ans, Hodgson ne fait plus grand-chose, se contentant de composer une chanson par-ci par-là. Ses autres projets tombés à l’eau, le bonhomme se laisse vivre, privilégiant sa vie de famille et son hâvre de paix. A l’instigation de son épouse Karuna, Roger revient sur le devant de la scène et décide d’enregistrer avec son fils Andrew. Seul hic, s’il est doué, ce gamin de 16 ans n’est pas prêt à se taper de longues heures en séances studio, raison pour laquelle Roger décide d’enregistrer en public.
En dehors de son rejeton, l’Anglais fait appel à Mikael Graham, un multi-instrumentiste rencontré à son arrivée en Californie et présent sur le disque précédent. Sur les conseils de Graham, Roger enrôle Rich Stanmyre, bassiste débutant orienté dans le Jazz, le claviériste de Jazz Fusion Jeff Daniel (ex-compagnon de route d’Alphonse Mouzon) tandis que le saxophoniste John Helliwell, son ancien partenaire de SUPERTRAMP, rejoint la troupe. Le jeune violoncelliste Josh Newman et Terry RILEY, l’un des maîtres de la musique minimaliste et spécialiste du tampura (sorte de luth à long manche) viennent prêter main forte sur un titre, Terry vivant à Nevada City.

Si le concert capté le 2 aout 1996 dura 135 minutes, le couple Hodgson avec Karuna dans un rôle de productrice opta pour en tirer 12 titres (durée 62 minutes). Remixé à l’Unicorn Studio par Brian Foraker, ce Live restitue une excellente qualité sonore, mais ce n’est pas une surprise, Roger étant réputé pour son perfectionnisme.
Alors que la troupe avait pensé à une pochette bien précise, le visuel ne semblait plus coller avec le contenu. Karuna Hodgson suggéra alors The Accolade (l’Adoubement), une toile de 1901 d’Edmund Blair Leighton, spécialiste des scènes moyenâgeuses influencé par Raphael. Choix qui pourrait indiquer que l’ancien SUPERTRAMP passe la main à son fils ou plutôt lui met le pied à l’étrier : quoi de plus normal pour un chevalier ?

Hodgson, quoi qu’il en dise, a pas mal composé pendant sa semi-retraite, même si sa créativité, son envie et son imagination s’étaient quelque peu prises les pieds dans le tapis. En ouverture, quoi de mieux qu’une nouvelle chanson pour prendre possession des lieux et du public ? "Every Trick In The Book" lance le Live sur de bons rails, la voix demeure reconnaissable entre mille, la douze cordes de Roger et le sax discret de John Helliwell nous entraînent dans un tourbillon de joie avec quelques reflets à la DIRE STRAITS. Autre nouveauté avec "Showdown" que l’Anglais incorporera dans "Open The Door", un titre mid-tempo entrecoupé d’un bon passage de percussions de Jeff Daniel. L’Anglais a assez de métier pour savoir quand il faut laisser reposer son auditoire : ballade paisible, "Don’t You Want To Get High?" permet à tout le monde de recharger ses accus. Le semi-acoustique "Red Lake" reprend tous les ingrédients de la grande époque de SUPERTRAMP. La voix se pose parfaitement sur une mélodie délicatement ouvragée, tandis que les grattes de Graham et de son leader se révèlent complémentaires. Parmi ces cinq nouvelles compos, le long "Time Waits For No One" (9 minutes) se détache du lot par sa structure, des changements de nuances passant de la mélodie moyenâgeuse à des incursions dans le mystique et l’ethnique oriental via le tambura de Terry Riley.
Mikail Graham lui apporte deux titres : "No Colours" privilégie les guitares au détriment des claviers. On note un délicat passage d’harmonica. Seconde compo de Graham avec "Smelly Feat" chantée par son créateur, là on change du tout au tout avec une guitare et un saxophone qui s’amusent à traverser les frontières du Funk.
Andrew Hodgson apporte son obole avec "Melancholic", une ballade piano/violoncelle pleine de nostalgie mais qui, curieusement, apporte un moment que quiétude profonde.
La formation reprend "In Jeopardy", hit figurant sur le premier opus solo. Un solo de saxophone remplace le solo de guitare de la version initiale. Peut-être parce que trop entendue et trop FM, cette piste serait presque le maillon faible du disque.

Enfin, n’oublions pas que Roger Hodgson fut pour beaucoup un membre déterminant de SUPERTRAMP, raison pour laquelle il reprend trois titres rappelant l’époque glorieuse, une initiative destinée à combler certains fans. "Take The Long Way Home" et "The Logical Song", issues de Breakfast In America et "Give A Little Bit" piochée dans Even In The Quietest Moments demeurent toujours attractives. Selon certains témoignages, ces trois versions Live se révèlent plus enjouées et mieux élaborées que celles jouées par SUPERTRAMP lors de la tournée 97. "The Logical Song" usé jusqu’à la corde par nos radios nous paraît être le second maillon faible du disque.

Le répertoire conjugue astucieusement deux tiers de nouvelles compos pour quatre anciens succès, de quoi satisfaire les inconditionnels comme les amateurs de Pop. La qualité sonore, une production bien léchée pour un Live, un accompagnement d’envergure et une salle acquise au chanteur contribuent à faire de cet opus un Live hybride qui sort de l’ordinaire et se démarque de la production de l’époque. Le plaisir d’entendre Hodgson, pas loin d’une renaissance, l’emporte sur tout le reste. Mention au titre d’ouverture, "No Colours" et "Time Waits For No One". Bien plus captivant que les deux premiers albums studio.

Note réelle 3,5.

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   LE KINGBEE

 
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- Roger Hodgson ( chant 1-2-3-4-5-6-8-10-12, guitare 1-4-6-8-9-11-1)
- Mikail Graham (guitare 1-2-3-4-6-8-9-10-11-12, chant 9-11, clavie)
- Rich Stanmyre (basse 1-2-3-4-5-6-8-9-10-11-12, chœurs 1-2-3-4-5-6)
- Andrew Hodgson (batterie 1-2-3-4-5-6-9-10-11-12, chant 7, piano 7,)
- Jeff Daniel (claviers 1-2-3-4-5-6-8-9-10-11-12, percussions 3-6)
- John Helliwell (saxophone 1-2-5-6-8-10-11-12, percussions 3, chœur)
- Terry Riley (tambura 8, choeurs 8)
- Josh Newman (violoncelle 7)


1. Every Trick In The Book
2. In Jeopardy
3. Showdown
4. Don't You Want To Get High ?
5. Take The Long Way Home
6. Red Lake
7. Melancholic
8. Time Waits For No One
9. No Colours
10. The Logical Song
11. Smelly Feat
12. Give A Little Bit



             



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