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DARKJAZZ / DARK AMBIENT  |  STUDIO

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- Style : Bohren Und Der Club Of Gore, Senketsu No Night Club
- Membre : Bong-ra, Mansur
- Style + Membre : The Mount Fuji Doomjazz Corp.
 

 The Lovecraft Sextet Bandcamp (180)

The LOVECRAFT SEXTET - In Memoriam (2021)
Par STREETCLEANER le 17 Mai 2023          Consultée 732 fois

S'engager sur le sentier du Darkjazz / Doomjazz où règne en maître incontesté le bien nommé Bohren Und Der Club Of Gore, avec ses monumentaux Sunset Mission et Black Earth, maîtres-étalons du genre, c'est prendre bien des risques. Beaucoup s'y sont perdus en chemin, pâles copies condamnées à errer éternellement dans son ombre.

Mais voilà, Jason Köhnen ne vient pas de nulle part. Membre de feu The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble / The Mount Fuji Doomjazz Corporation, talentueux groupes bataves de 'cinematic jazz', le compositeur et multi-instrumentiste expérimenté déborde de créativité.

THE LOVECRAFT SEXTET est l'un des nouveaux projets ayant vu le jour en 2021 et dont l'objectif était de revenir au Darkjazz. In Memoriam est son premier album sous ce nom, inspiré par la mort, la libération et la renaissance de l'Homme. Köhnen, à son habitude, continue d'explorer la face sombre et cachée de l'être humain, une ligne dont il ne semble pas vouloir s'écarter, quel que soit son projet.

L'oeuvre est scindée en deux parties, la première intitulée Funèbre Macabre et la seconde De Mysteriis, une référence revendiquée au groupe de black metal MAYHEM et son fameux De Mysteriis Dom Sathanas, un des albums fondateurs du metal maléfique qui a pris ses racines dans les contrées nordiques et boisées de l'Europe.

Funèbre Macabre s'ouvre sur une musique de type religieux, la soprano chemine dans un décor de ruine, sombre sirène qui chante ses plaintes et sa tristesse, accompagnée d'un orgue qui officie pour une cérémonie funéraire et des lents battements des balais de la batterie. Darkness! Darkness! Emptiness! Follow me into days of torment chante-t-elle, c'est un requiem, un chant pour les morts; un chant pour nous tous qui avons aimé, avons peut-être été aimé et qui allons mourir. La suite est une forme de reprise par le saxophone, mais sans l'orgue, magnifique là aussi. Des éclats de mélodie lumineuse se dissimulent dans ses ténèbres. Funèbre Macabre s'achève par de lointains chants grégoriens qui cèdent rapidement place à une nouvelle exploration du thème, sous la pluie et les chants d'insectes, mais au piano cette fois.

De Mysteriis se calque sur ce même principe, lui-même subdivisé en trois parties. Ce jazz ténébreux possède des basses d'une profondeur infernale, le chant grégorien - à une seule voix - nous file le frisson, c'est une liturgie de prêtre condamné, éloigné de Dieu à jamais ; nous sommes au cœur de l'église de Satan, tout près de l'autel. On pense au Paris occulte du 19ème siècle de Là-bas de Huysmans ou à L'ensorcelée de Barbey d'Aurevilly. Eglises maudites, cultes des Ombres et prêtres profanateurs. On peut se demander dans quelle mesure ces atmosphères ne sont pas plus terrifiantes que celles dont elles disent s'inspirer. La violence, la fureur et le bruit ne font pas tout.

Le saxophone erre ensuite, comme dans la première partie, sur le thème abordé précédemment. La pluie, les cloches et les chants d'insectes de nuit invitent alors le piano qui chemine lui aussi. Sa pluie de notes n'est pas sans rappeler la brillance du piano de Keith JARRETT ; il tente de s'extraire des ténèbres mais n'y parvient qu'avec difficulté. Cette dernière partie au piano est superbe, mélancolique, angoissante et lumineuse à la fois et on regrette qu'elle ne se prolonge pas plus longtemps.

Ce premier In Memoriam, qui fait honneur aux différentes ambitions de Jason Köhnen, remplit parfaitement le contrat. Les pointilleux pourront le ranger sans hésiter à côté du Black Earth de Bohren Und Der Club Of Gore. THE LOVECRAFT SEXTET est en passe de devenir le projet le plus intéressant et qualitatif du compositeur hollandais. In Memoriam est certes un peu court (35 minutes) mais il ne s'encombre pas de moments inutiles, c'est une belle gemme, noire mais si belle.

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- Jason Köhnen
- Musiciens Et Chanteurs Non Crédités


1. Funèbre Macabre
- opus I † Vocalis
- opus Ii † Musicorum
- opus Iii † Ambientum
2. De Mysteriis
- opus I † Vocalis
- opus Ii † Musicorum
- opus Iii † Ambientum



             



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