Hard Cold Fire est déjà le seizième album des irlandais de THERAPY?. Pour mémoire, le trio est désormais proche des trente cinq années d’activité (avec une relative stabilité), mais loin de la période de succès qu’il rencontra au milieu des années 90, suite à la sortie de Troublagum. Après quelques petites incursion dans des univers musicaux un peu plus calmes et expérimentaux à l’époque de A Brief Crack Of Light (2012) le groupe nous reviens avec un album costaud et puissant. Limite brutal comme cela peut être le cas avec des titres de la trempe de "To Disappear".

Il y a ici, peu de place pour les balades ou les morceaux apaisés. Et la quasi-totalité des titres sont directs et rentre-dedans, comme en témoigne le morceau d’ouverture, "They Shoot the Terrible Master". C’est rugueux, frontal, limite Punk, s’il n’y avait pas ce son très massif de guitares lourdes et cette batterie bien bourrine.

Les rythmes sont plutôt rapides, même s’il arrive au groupe de se faire moins frontal, comme cela peut être le cas avec "Two Wounded Animals", qui, bien que porté par un riff bien gras et lourd, adopte un rythme plus nonchalant et un chant plaintif. Est-ce la contrepartie de cette singularité ? C’est une des bons moments de ce disque. Tout comme le single "Joy", qui sonne très NIRVANA, notamment dans son refrain. Et qui est également très plaisant et efficace.

Pour le reste, ce Hard Cold Fire est un album assez massif qui nécessite plus d’une écoute pour livrer ses saveurs et permettre à l’auditeur de différencier des compositions qui se révèlent assez proches les unes des autres. Mais il nous donne a écouter un groupe que le poids des années n’a pas émoussé et qui sait se montrer toujours bien combatif et mordant. Et qui nous offre une grosse demi-heure de colère, au travers d’un Punk Rock puissant.

Un album solide, et qui s’inscrit parfaitement dans l’ADN de THERAPY?, mais à qui il manque peut-être un peu de fantaisie, de diversité. Car si dans la première partie des années 90 cette optique quasiment exclusivement orientée vers la brutalité était à la mode, les goûts ont un peu changé depuis.
Cela n’en reste pas moins un nouveau bel épisode dans la carrière du groupe.