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- Membre : Thin Lizzy, Deep Purple, Whitesnake, Glenn Hughes , Ted Nugent

Gary MOORE - Blues For Greeny (1995)
Par LE KINGBEE le 13 Juin 2023          Consultée 815 fois

Originaire de Belfast, Gary MOORE serait presque un enfant de la balle, son paternel dirigeait une salle de bal. Gary se met à la guitare à dix ans en autodidacte, jouant de la main droite bien qu’étant gaucher. Adolescent, il se produit au sein des Beat Boys, un modeste groupe de reprises. A seize ans, suite au divorce de ses parents il s’installe à Dublin. Il ne lui faut pas longtemps pour se faire connaitre de la scène locale. En 1970, il intègre Skid Row, remplaçant Ben Cheevers, c’est là qu’il se lie d’amitié avec le chanteur Phil Lynott.

Déçu par les performances de Skid Row, il rejoint THIN LIZZY de son pote Lynott, une décennie faite d’allers et retours incessants. Avant d’accéder au statut de star, la vie n’aura pas été un long fleuve tranquille pour l’Irlandais. Son premier disque, Grinding Stone, s’avère être un gros flop. Répondant, comme beaucoup d’autres, à l’appel de la Californie, il s’installe à Los Angeles pendant deux ans avant de regagner Londres en 1982 avec, à la clef, un contrat avec Virgin. Il traverse les eighties avec une inconsistance frappante, signant des succès improbables mais souvent vite oubliés.

Au début des nineties, Moore décide d’adoucir sa musique ; son huitième album Still Got The Blues avec la présence d’invités prestigieux (Albert COLLINS, Albert KING et George HARRISON) marque un retour aux sources du Blues, l’album devenant disque de platine à la fin du printemps. Si Gary a côtoyé Rory GALLAGHER quand il vivait à Belfast, une autre icone du British Blues l’aura fortement marqué en la personne de Peter GREEN, ancien membre des BLUESBREAKERS de John MAYALL et de FLEETWOOD MAC, un personnage torturé, victime d’une addiction à certains produits illicites et d’une célébrité qu’il n’aura jamais réussi à gérer. Une admiration née d’une rencontre remontant à 1969.

Deux ans après le succès de Blues Alive, Gary Moore décide qu’il est grand temps de rendre hommage à son idole. Lors d’une interview, l’irlandais réfutait les termes d’Hommage et de Tribute pour la simple et bonne raison que Peter Green était bien vivant et toujours actif au sein du Peter Green Splinter Group, formation cofondée avec le guitariste Nigel Watson, raison pour laquelle l’album s’intitule Blues For Greeny, ce dernier impulsant une marque d’attention voire même d’affection.

Cet album reprend donc dix compos de Peter Green et un intru avec "Need Your Love So Bad", création de Mertis John et Little Willie John gravée en 1955 pour le label King mais enregistrée en 68 par Fleetwood Mac. Moore regroupe une petite troupe constituée de trois de ses fidèles équipiers, le bassiste Andy Pyle (ex SAVOY BROWN, KINKS, WISHBONE ASH), le batteur Graham Walker (ex Blodwyg Pig), le claviériste Tommy Eyre (ex Joe COCKER, Gerry RAFFERTY). Afin de tempérer le contenu, la mini section cuivre habituelle apporte son obole avec les saxophonistes Nick Payn (ex Mike Abrahams, Colin Hay) et Nick Pentelow (ex Roger Chapman, Nick Lowe). Voulant garder la main sur le domaine artistique et la partie instrumentale, le guitariste produit lui-même son album épaulé par un autre familier, l’ingé-son producteur Ian Taylor (ex CHEAP TRICK, PSYCHEDELIC FURS, The CARS).

Une pochette des plus conventionnelles avec juste le nom du guitariste apposé en lettres rouges au-dessus du titre en trois couleurs nous oriente sur un hommage sans fioritures. Après examen des onze plages, on s’aperçoit vite que Moore n’a pris en compte aucune chronologie, les morceaux se succédant sans trame précise.
Première surprise, alors qu’il est adepte d’un jeu de guitare n’hésitant pas à envoyer la sauce, là le phrasé se montre d’emblée nettement plus tempéré qu’à l’ordinaire. Les premières mesures de "If You Be My Baby" pourraient laisser croire qu’Albert KING est sorti de sa tombe. Gary nous délivre une excellente version presque sous forme de shuffle, seul petit reproche il ne nous semblait pas nécessaire de doubler la durée de l’original. Détail amusant, la même année Bernie Marsden et Bonnie Lee reprendront ce titre jusqu’alors totalement inusité.

Chassez le naturel, celui-ci revient au galop, "Long Grey Mare" est distillé sous forme d’un Blues texan dans le style de Stevie Ray VAUGHAN. Si le titre n’excède pas les 124 secondes, on regrette l’absence d’un harmonica comme dans l’original de Fleetwood Mac. Issu du même album, "Merry Go Round" * nous conforte dans l’idée que l’Irlandais est excellent quand il tempère ses velléités. Si le titre est entrecoupé de solos aériens un peu dans le registre d’un Freddie KING ou Albert KING, Moore ne se complait pas dans la démonstration contrairement à son habitude. Sentiment confirmé avec "I Loved Another Woman", autre blues lent encore issu du même album. On est parfois dans le doute, on pourrait croire par moment que Peter Green est de la partie, sentiment inconsciemment distillé par le fait que Gary utilise la Gibson Les Paul, ancienne guitare de Green.

En milieu de disque, l’intru "Need Your Love So Bad" nous plonge dans une longue version avoisinant les 8 minutes. Est-ce trop long ? Toujours est-il que quand le vin est tiré il faut le boire et avouons que pour un peu on en redemanderait un autre godet. La version de Fleetwood Mac était apparue sur un single Blue Horizon et n’a rien à voir avec son presque homonyme "Need Your Love Tonight" du second album. Encore une fois, Gary Moore nous surprend par son jeu velouté et sa maitrise, bien épaulé par une section rythmique qui a le Blues dans le sang. On conseillera au passage la reprise dévastatrice d’Irma THOMAS, une pépite de Deep Soul ou celle de MOTHER EARTH.

Petit passage par la case HEARTBREAKERS avec "The Same Way", un Blues Boogie figurant sur l’album A Hard Road; cette fois le guitariste instaure un climat moins détendu, un Blues patiné de Rock entre THIN LIZZY et STATUS QUO. Autre pioche issue du même recueil avec "The Supernatural", un instrumental sous fond d’orgue lorgnant sur DEEP PURPLE et Graham Bond. Hasard ou coïncidence, Peter GREEN reprendra le morceau quatre ans plus tard avec le SPLINTER GROUP. Changement de tendance avec "Showbiz Blues", un Blues autant parlé que chanté dans lequel Moore se livre à une démonstration de slide. Par rapport à la version de FLEETWOOD MAC (album Then Play On) on peut juste regretter l’absence des percussions et du tambourin qui impulsait un décor mississippien. Enfin, aux confins du Blues lent et de l’hypnotique, "Looking For Somebody" vient clore les débats sous des riffs répétitifs qu’il aurait été peut-être bon de raccourcir au niveau de la durée.

On adressera une mention à "Driftin’" **, une petite pépite de Slow Blues figurant dans l’album The Original Fleetwood Mac de 71. Si la reprise dépasse les 8 minutes, triplant ainsi la durée de la version originale, on se laisse emmener par la démonstration de guitare avec un phrasé à la Freddy KING en plus bavard. Une version selon nous largement plus moelleuse et groovy que celle de Dudley Taft. Autre tuerie de Blues lent, "Love That Burns" avec une rythmique hyper carrée et deux cuivres qu’on croirait sortis tout droit d’une taverne de la Nouvelle Orléans ou d’une marche funèbre, prouve que Gary Moore pouvait être un excellent guitariste de Blues quand il évitait de se montrer trop démonstratif ou d’en découdre.

Si l’exercice du Tribute et de la reprise a ses limites, Blues For Greeny témoigne que Gary MOORE est bien meilleur quand il reprend les chansons des autres, surtout quand le répertoire frise l’excellence que quand le guitariste s’aventure dans des explosions démonstratives et d’esbroufe qui le desservent. S’il n’a jamais tenu une ligne musicale bien précise, œuvrant aussi bien dans les domaines du Hard, du Blues Rock et du Jazz Fusion, selon les modes et les opportunités prétendirent certains, Gary Moore, personnage plein de contrastes et de tourments, témoignait qu’il pouvait se montrer comme un poisson dans l’eau dans le registre du Blues, sentiment partagé par de nombreux fans depuis la sortie de Still Got The Blues en 90. Cet album peut servir d’exercice de vulgarisation à tous les auditeurs voulant découvrir Peter GREEN et FLEETWOOD MAC. Dernier point, Greeny, est le nom de la guitare avec laquelle joue Gary, un instrument acheté pour une bouchée de pain à Peter Green.

Note réelle 3,5.

*Titre homonyme à ceux de Woody Guthrie, Duke Ellington, Charlie Parker et Mötley Crüe.
**Titre homonyme à ceux d’Hank Marvin, Herbie Hancock, Eddie Boyd et Jimi Hendrix.

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- Gary Moore (chant, guitare)
- Andy Pyle (basse)
- Graham Walker (batterie)
- Tommy Eyre (claviers)
- Nick Pentelow (saxophone)
- Nick Payn (saxophone)


1. If You Be My Baby
2. Long Grey Mare
3. Merry Go Round
4. I Loved Another Woman
5. Need Your Love So Bad
6. The Same Way
7. The Supernatural
8. Driftin'
9. Showbiz Blues
10. Love That Burns
11. Looking For Somebody



             



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