Forte du succès de son premier disque Goddess dont plusieurs chansons sont utilisées dans des films ou séries à succès, la chanteuse américaine BANKS est de retour avec son deuxième album sorti en 2016, The Altar. L’univers de pop-r'n'b alternatif de la chanteuse reste globalement le même et sert de toile à la chanteuse pour y parler principalement d’amours déchus en mode sorcière lunatique.

BANKS commence à dérouler le tapis de The Altar sur le single "Gemini Feed" aux beats électro pulsants, à la basse lourde et aux synthés atmosphériques pour les accompagner de sa voix évocatrice. La chanteuse dit gentiment au revoir aux relations toxiques et nous sert plusieurs pistes qui conjurent son pouvoir intérieur comme avec la vibe sombre du piano et du beat cadencé de "Poltergeist" et de ses arrangements vocaux travaillés pour en faire quelque chose digne d’une créature d’un autre monde.

"Weaker Girl" est une chanson plus lente mais qui conserve la philosophie citée plus haut où la chanteuse peut montrer son côté vulnérable. Plus rythmé, le single "Fuck With Myself" parle à la fois de haine et d’amour de soi sur un beat scintillant. "Lovesick" est rempli de belles harmonies alors que le piano intimiste de "Mind Games" prend place sur une production puissante et épurée qui met en son centre la performance vocale saisissante de la chanteuse.

Certains éléments de "Judas" sont empruntés au hip-hop et le rendu vocal est léger, décontracté pour créer l’atmosphère sinistre rendue par la section de cordes qui prend toute la place pendant les refrains. L’ambiance électro-tropicale de "Haunt" ne fonctionne pas tout à fait alors que l’électro-pop uptempo de "Trainwreck", ses gros synthés inquiétants et le chant éclatant de BANKS sur une production tout aussi retentissant, donnent à la piste un groove inéluctable. Le rythme rapide de "This Is Not About Us" est aussi punchy avec sa basse fantastique et son refrain entraînant.

Les sons électro sont mis de côté sur "Mother Earth", une piste acoustique faite d’instruments à cordes, de la guitare aux violons, où BANKS est dans un registre déchirant qui lui va bien. Dans la même veine, l’album se termine sur le single "To The Hilt", une ballade au piano dont les cordes qui se réveillent à la fin donnent de l’ampleur au titre. L’édition digitale de l’album ajoute "27 Hours" au répertoire de la chanteuse, une autre ballade qui mêle cette fois l’électro que BANKS aime tant aux instruments, sa petite marque de fabrique.

Une raison d’être là, c’est la voix de BANKS, qui hante toujours autant sur ce deuxième opus où la chanteuse se plonge de plus en plus dans l’introspection. Une autre raison ? L’univers hypnotisant qu’elle sait créer et dans lequel elle nous retient parfaitement pendant trois quarts d’heure. Ca manquera peut-être de diversité pour certains et les autres trouveront l’ensemble consistant et amplement méritant.