Le casting de cet album a émoustillé mon petit cœur de progueux frenchie. Pensez donc, un split album avec des morceaux de Philippe BESOMBES, mais aussi Gilbert Artman, fondateur de LARD FREE et URBAN SAX, François Auger, ancien batteur de HELDON, et Bernard Paganotti, bassiste chez MAGMA puis WEIDORJE!
Pourtant, pour la chaude nuit de volupté musicale, on repassera. D’abord, les morceaux de François Auger, Bernard Paganotti et Gilbert Artman sont repiqués depuis de précédents albums du catalogue Cézame : "Saxophone Machine" provient du répertoire d’URBAN SAX, "Malax" est extrait de "Spirale Malax" issu du troisième album de LARD FREE (1977), "Bizarre Boogie" et "Hard Rock Coffee" proviennent de plusieurs méthodes didacticielles sur disque. Le recyclage musical est courant en Library Music, souvent pratiqué en guise de remplissage, voire pour monter de toutes pièces de vrais-faux albums (à titre d’exemple, le catalogue April Orchestra en est rempli!). Ces morceaux sont d’autant plus ancdotiques qu’ils sont, musicalement, inintéressants. On parle pourtant de pointures du rock progressif français. Le format Library Music ne semble pas fait pour eux, et les a comme vidés de leur substance musicale.

Nous pouvons toujours essayer de nous rabattre sur les neuf morceaux de Philippe BESOMBES qui, s’ils ne retrouvent pas la force d’évocation du précédent album, ont le mérite d’installer une ambiance froide et glauque, en particulier les séquences entêtantes de "Factory Sound", le saxophone de "Urban Echoes", l’urgent "Explosion Clock", "Hard And Soft" bardé de batterie électronique et le planant "Morning Factory". Le reste est insignifiant : "Underground Smoke" et "Metal City" sont trop courts, "Mechanical Reggae" et "Crazy Boogie" se réduisent à des exercices de style stériles – même si un boogie au vocoder, il fallait l'oser.

Il nous reste deux morceaux à traiter, deux compositions de Philippe Laboudigue, ayant publié entre 1977 et 1988 une demie-douzaine d’albums de variété sous le nom CASTELHEMIS. Il n’y a pas grand-chose à dire de "Urban City" et "Rockin’ Subway", sinon qu’il s’agit de rocks des plus banals.

Après cet album, Philippe BESOMBES met un terme à ses expériences musicales pour se concentrer sur son travail d’ingénieur du son à son studio de Versailles. Il connaît une seconde carrière dans la musique pour enfants, réalisant entre autres Le Top Des Tout P’Tits (1988), MiniGirls (2000), les séries d’albums Bébé D’Or (2000-2006) et Ti n’Enfants (2003), ainsi que d’autres parutions éparses, malheureusement introuvables.