Malgré son relatif échec commercial, le premier album de HYDRAVION a connu un succès d’estime dans le milieu de l’audiovisuel et les cinq chansons ont été employées comme illustrations sonores à la radio et à la télévision. Frédéric Leibovitz, manager du label Cobra – subdivision de Cézame dédiée aux musiques outsiders – fonde en 1979 le label RCA Media (publié par Cézame, édité par RCA, sera renommé Koka Media en 1985 sous la seule dépendance de Cézame) dédié à la musique d’illustration sonore (Library Music). Il propose alors à Philippe BESOMBES d’enregistrer un album pour ce nouveau label: La Guerre Des Animaux.

Après les musiques de film ou de ballet, après les chansons déglinguées de HYDRAVION, Philippe BESOMBES se consacre avec cet album à une musique plus compacte, plus mélodique peut-être, plus linéaire aussi. Les traficotages sur bande sont mis de côté et la distinction se fait plus nette entre passages rythmiques et contemplatifs. Philippe BESOMBES ne renie pas pour autant sa singularité musicale et aborde l’exercice de la Library Music avec son décalage habituel. C’est donc l’occasion pour lui de passer à la moulinette des genres tels que le Reggae ("Termite", "Koko", "Flipper") ou la marche militaire ("Le Crépuscule Des Animaux"). Le matériel se modernise doucement: rythmique partagée entre batterie et boîtes à rythmes, synthétiseurs nets, mais aussi de la guitare comme sur "Termite" et "Koko", ou encore un échantillon de saxophone joué au Mellotron sur "Le Lapin, Le Chasseur Et Le Fusil".

Le kitsch outrancier du "Crépuscule Des Animaux" et de "Flipper" (le dauphin?) pose question. C’est en d’autres occasions que Philippe BESOMBES excelle, avec l’hypnotique "Sleeping Pour Le Zoo" dont la rythmique puissante évoque un voyage en train, le trépidant "Le Lapin, Le Chasseur Et Le Fusil" et ses glissandi superbes mis hélas trop fugaces, ainsi que quelques beaux passages contemplatifs: "Rouge Est La Mer", "Les Oiseaux De L’Atlantique", "Le Cimetière Des Éléphants".

Dans l’ensemble, La Guerre Des Animaux est plutôt réussi Une nouvelle ère s’ouvre pour Philippe BESOMBES, celle d’une musique figurative, moins sombre mais plus dynamique et tout aussi déjantée. Elle s’achèvera hélas bien vite, avec l’album suivant, City & Industry.