Temps X était une émission de télévision française présentée par les frères Igor et Grichka Bogdanov et diffusée sur la chaîne TF de 1979 à 1987. Igor et Grichka se donnaient comme fil conducteur la science fiction, en brossaient les différents thèmes (voyages spatio-temporels, monstres, robotique, rencontres du troisième type) et la mettaient en lumière au moyen d’entretiens avec des essayistes et écrivains, des scientifiques, ou encore des auteurs de B.D (Philippe Druillet, Moebius) et des musiciens (Jean-Michel JARRE). Temps X proposait également de la vulgarisation scientifique et des émissions sur l’ufologie.

Des yeux de votre jeune serviteur, il émane de cette émission une ambiance suspendue, une certaine obscurité, les jumeaux Bogdanov et leurs invités de chair, d’os ou de caoutchouc paraissant bien seuls dans le vaisseau-studio. Les contenus hallucinatoires d’aujourd’hui semblent bien loin. Des films et séries de science-fiction étaient également diffusés à partir de 1983, s’agissant soit de rediffusions d’œuvres anglophones (Doctor Who, La Quatrième Dimension), soit d’œuvres originales (UFO, Astrolab 22).

Il revint donc à Didier MAROUANI de composer le thème du générique de Temps X. La composition du même titre ne sonne comme aucune autre chez Didier MAROUANI. Une électro planante et dépouillée, portée par des montées de piano, un thème mélancolique, somme toute simple mais juste, un refrain bref, deux transpositions d'un ton et un ad libitum final. Ce morceau résiste à la fois à sa redondance intrinsèque et aux écoutes répétées, signe de sa qualité mélodique.

En face B du 45-tours, on trouve une autre composition, "Song For You", qui revient pour ainsi dire en terrain connu. La mélodie initiale est sentimentale et simpliste, proche de ce qu'on peut trouver sur la très médiocre bande originale du Gagnant, et nous fait craindre le pire du pire… mais non. Didier MAROUANI arrive à nous surprendre grâce à un très bon refrain, plus rythmé, plus assuré, en fait une reprise du refrain de "Crazy Machines" (toujours sur Le Gagnant) en dix fois mieux foutu, ce qui fait que, miraculeusement, le thème sentimental, pourtant intrinsèquement médiocre, passe bien. La rythmique à la batterie est convaincante, là où elle était des plus vaseuses sur Le Gagnant. Didier MAROUANI joue habilement sur les contrastes abrupts entre les deux thèmes, sans oublier de faire gagner le thème initial en ampleur sur la fin.

Didier MAROUANI n’avait pas l’exclusivité de l’illustration des épisodes de Temps X. On trouve, entre autres, un très bref extrait de Force Majeure (TANGERINE DREAM, 1979) durant un reportage sur une affaire d’enlèvement extraterrestre à Cergy-Pontoise, ou des fragments d’albums d’Isao TOMITA (The Tomita’s Planets et The Bermuda Triangle) au cours du premier épisode. Certains indicatifs sonores sont encore l’œuvre de Chantal Jacquet, dans la lignée de Jean-Michel JARRE, en plus erratique.

Ce single ne fut jamais réédité, même ne serait-ce qu’en pistes bonus d’un des albums de SPACE – alors qu’un morceau comme "Rue Miodiva" (1983) figure bien sur les éditions CD de Just Blue (1978)! "Temps X" fut en revanche réédité en 2013 sur la compilation Cosmic Machine, recueil réalisé par UNCLE O de morceaux plus ou moins oubliés de musique électronique française.