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HAKEN - Visions (2011)
Par ELK le 17 Février 2024          Consultée 481 fois

Après un très remarquable et très remarqué premier album Aquarius paru en 2010, les prodiges britanniques du Prog Metal de HAKEN nous reviennent un an plus tard avec ce nouvel opus joliment intitulé Visions. On sait bien ce que veut dire ce cap du second album dans ces circonstances : il doit permettre de confirmer les espoirs naissant tout en gommant les péchés de jeunesse des premières œuvres, en affirmant sa personnalité et en poussant si possible encore plus loin sa formule initiale en vue de s’installer durablement dans le paysage.

Pour y parvenir, le groupe va savoir s’appuyer sur ses principaux atouts : une solide et brillante section rythmique à l’aise dans tous les styles et experte des tempos alambiqués, un duo de guitaristes inspiré et paré pour les figures complexes, un expert des claviers et des arrangements sophistiqués et, bien entendu, un formidable chanteur qui sait magnifier les mélodies grâce à une voix unique, à la fois veloutée et lyrique, emplie de charme et de capacité à émouvoir. On connait également les grandes et fort respectables influences du combo, le Prog des YES, GENTLE GIANT ou IQ plus proche de nous, mais aussi KANSAS, RUSH, TRANSATLANTIC, FLOWER KINGS et bien évidemment DREAM THEATER qui est celle qui ressort le plus des premières œuvres des Anglais.

HAKEN va choisir de nouveau de nous offrir un concept album, bâti autour d’une histoire tirée d’un rêve de leur chanteur Ross Jennings. Celle d’un jeune homme qui a la vision de sa propre mort, et va tenter toute sa vie d’y échapper, l’histoire se répétant finalement sans fin, comme l’évoque la mise en abîme présentée sur la pochette du disque. Autour de ce récit, HAKEN va créer huit solides compositions pour plus de 71’ de musique au total. La tonalité générale reste profonde et riche en rebondissements multiples, quoique légèrement moins dramatique que sur le premier opus. On retrouve néanmoins la formidable capacité du combo à installer des ambiances profondes et prenantes, et souvent épiques grâce entre autres à l’utilisation ponctuelles d’instruments classiques, notamment des cuivres (une belle leçon retenue du ALAN PARSONS PROJECT), qui viennent souligner l’intensité dramatique de certains passages. Les amateurs de virtuosité instrumentale ne seront une nouvelle fois pas déçus, alors que le sextet n’a rien perdu de sa capacité à passer du « coq à l’âne », se permettant de multiples incursions vers des territoires musicaux moins attendus, notamment le Jazz Fusion qu’ils semblent apprécier particulièrement.

L’intro instrumentale, "Premonition" nous plonge immédiatement dans un bain de métal puissant et lyrique : une intro au son du violoncelle, puis un déluge intelligent et digeste de riffs et de prouesses instrumentales inspirées nous invitant au voyage, le rendu est superbe et servira de fil rouge à l’album. Mais le chef d’œuvre vient juste ensuite avec "Noctural Conspirancy", titre de 13’08 absolument fabuleux, d’une intensité et d’une profondeur bluffants. Après un magnifique arpège de guitare, étrange et intrigant, Ross Jennings nous entraîne dans son récit avec une justesse et un charme irrésistibles. La suite est une montée en intensité éminemment progressive avec des chorus brillants, des cuivres qui apportent une forte dimension épique, des incursions Jazzy et des orchestrations grandioses. Ce titre est proche de la perfection, et révèle un peu plus de ses trésors à chaque écoute. L’autre point d’orgue de l’opus est évidemment le titre éponyme, "Visions" qui se déploie sur 22’25 de pur Prog Metal. Après un démarrage lent dans une ambiance onirique (c’est le thème) ponctuée de voix lointaines et d’échos, une superbe montée instrumentale nous est révélée avec forces cordes et cuivres, avant la mise en avant d’un riff de synthé tournant autour duquel vient se greffer de splendides breaks de batterie, et l’ossature rythmique impaire qui va constituer la trame du titre. La partie vocale nous transmet les doutes et interrogations du personnage, d’abord dans un registre intime avant une montée en puissance parfaitement interprétée vers un refrain enlevé et plein d’ampleur. La suite est passionnante, les guitares se durcissent et se lancent dans des solos où on reconnait entre autres l’influence de John Petrucci, et les surprises se multiplient, notamment un superbe passage acoustique qui précède une originale et très réussie séquence assez expérimentale et riche en polyphonies vocales. La fin du titre reprend certains thèmes de "Premonition" et vient fermer le cercle d’une histoire sans fin.

Passées ces morceaux majeurs et fantastiques, le reste est également d’excellent niveau, mention spéciale à "Portals" que certains n’hésitent pas à comparer au légendaire "Dance Of Eternity" de DREAM THEATER. Le brio de ce titre n’a en effet rien à envier à celui de ses glorieux aînés. "Shapeshifter", joliment enchaîné avec son prédécesseur est également une composition grandiose à la mélodie principale redoutable et d’une superbe ampleur, se permettant même certains passages assez pop. "Deathless" dévoile autour du piano une lente progression harmonique, dans ce qui ressemble à une ballade, même si chez HAKEN une surprise peut se cacher au détour de chaque mesure. Le chant de Jennings est une nouvelle fois proche de la perfection avec le soutien de jolis chœurs et de superbes lignes de basse. "Insomnia" et "The Mind’s Eye" enfin sont également très intéressants, notamment les guitares harmonisées du premier et la variété harmonique des voix sur le second.

HAKEN remplit donc parfaitement le cahier des charges évoqué en début de chronique : s’appuyer sur ses nombreux atouts et ses influences bien digérées pour affirmer son style et imposer une patte unique et d’une classe immense. Ce combo fait indiscutablement souffler un grand vent frais sur un genre souvent décrié, et au sein duquel la relève a tardé derrière son incontestable leader. Que vous soyez ou non amateurs du genre, ce Visions, pour peu que vous fournissiez l’effort d’immersion adéquat, ne pourra pas vous laisser indifférent. Un grand groupe est né, et j’arrondis néanmoins mon 4,5 à 4 pour laisser la prééminence à l’opus suivant encore (très légèrement) supérieur dans sa globalité.

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- Ross Jennings (chant)
- Richard Henshall (guitare, synthé additionnel)
- Charles Griffiths (guitare)
- Diego Tejeida (synthé)
- Tom Maclean (basse)
- Raymond Hearne (batterie, percussions)


1. Premonition
2. Nocturnal Conspiracy
3. Insomnia
4. The Mind's Eye
5. Portals
6. Shapeshifter
7. Deathless
8. Visions



             



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