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DEATH METAL PROGRESSIF  |  STUDIO

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1994 Orchid
1996 Morningrise
1997 My Arms Your Hearse
1999 Still Life
2001 Blackwater Park
2002 Deliverance
2003 Damnation
  Lamentations
2005 Ghost Reveries
2007 The Roundhouse Tapes
2008 Watershed
  The Roundhouse Tapes
2011 Heritage
2014 Pale Communion
2016 Sorceress
2019 In Cauda Venenum
 

- Style : Anathema
- Membre : Storm Corrosion
- Style + Membre : Ayreon

OPETH - The Last Will And Testament (2024)
Par ELK le 13 Janvier 2025          Consultée 1135 fois

Eh bien ça valait le coup d'attendre. Si 2024 sera à ranger de mon regard comme une année médiocre en bonnes surprises musicales, les sorties à quelques semaines d'intervalle des galettes de Rosalie CUNNINGHAM et d'OPETH viennent largement rectifier le tir. Enfin des musiques inspirées, ambitieuses, libres de toute arrière pensée mercantile et de tout formatage outrancier voué à plaire aux algorithmes des plateformes en ligne !

The Last Will And Testament d'OPETH est l'œuvre d'un ensemble et d'un homme, Mikael Akerfeldt, uniquement mobilisés par leur projet artistique, et prêts à user de tous leurs atouts et de toutes leurs (immenses) compétences pour proposer une vision, raconter une histoire et embarquer leur auditoire dans une expérience saisissante et inédite. Tout le catalogue des Suédois va ainsi être mis au service de cette ambition, à commencer par le retour du chant growl qui fait tant causer dans les chaumières, et n'est ici qu'une figure de style supplémentaire venant renforcer l'arc narratif. N'étant personnellement pas fan de ce type de vocalises, je le trouve ici parfaitement à sa place tant il participe au propos et vient le renforcer sans constituer l'"évènement" d'un disque qui a bien d'autres atouts.

Ceci étant dit, concentrons nous en premier lieu sur la forme : oui, nous avons indéniablement affaire à un concept-album : l'histoire de l'ouverture du testament d'un vieillard acariâtre et des terribles révélations familiales qui l'accompagnent. Le disque est de fait divisé en sept chapitres, comme ceux du document légal, plus un dernier titre pour la révélation finale qui vient tout remettre en question. Mickael Akerfeldt confie s'être inspiré de la terrible série "Succession" (que je ne saurais trop vous recommander) pour composer son personnage du patriarche qui rechigne à céder les rênes de l'empire économique qu'il a créé à une descendance qu'il juge indigne d'en hériter. Je passe sur les multiples rebonds, pour souligner la dimension "opératique" de l'œuvre où les voix sont au service des personnages; vous aurez compris qui hérite de la part la plus agressive de la belle voix de MICHAEL qui brille par ailleurs dans moults registres.

Au service de leur puissante histoire, et bien aidés par Waltteri Vayrynen, un nouveau batteur pétri de force et de nuance qui apporte à ses excellents comparses une formidable dynamique, les membres d'OPETH usent de tout leur registre pour nous proposer 51' d'une musique assez unique, parfaitement conçue, composée et interprétée. Un opus pétri de rebonds, de nuances, de surprises et de variations qui le rendent presque impossible à décrire tant il est gorgé de richesses nécessitant de très nombreuses écoutes pour les appréhender dans leur ensemble. Pour apporter sa touche à cette entreprise, signalons encore notamment la présence du grand Ian Aderson de JETHRO TULL (une des idoles de Michael) qui joue les narrateurs sur 4 titres et de la flûte sur 3 autres, et du London Session Orchestra qui apporte sa touche symphonique sur plusieurs morceaux. On trouve enfin dans l'opus une large palette d'instruments au son souvent vintage, comme il se doit dans toute musique authentiquement progressive.

Impossible donc de tout décrire, mais reconnaissons la superbe entrée en matière du disque sur "§1", titre le plus "accessible" du lot reposant sur l'alternance de la voix claire et du growl de Michael. Le groupe groove en souplesse avant de nous écraser sous une charge metal bientôt relayée par un pont central garni de chœurs quasi religieux, et avant une superbe marche funèbre ornée de cuivres et de cordes. Parmi mes titres favoris, "§4" affiche un départ très progressif avec mesures impaires et équilibre musical proche de la perfection, avant un passage purement metal, un superbe interlude quasi médiéval porté par une harpe, et une reprise splendide où guitare acoustique et flûte s'entremêlent pour un des plus beaux moments de l'album. La fin plus metal est également splendide.

Sur "§5", le groupe s'essaye à des mélopées orientales parfaitement maîtrisées, alors que "§2" dévoile une grosse machinerie metal bien tempérée par une structure rythmique qui conserve la souplesse du rock progressif. "§3" dévoile à son tour une grande variété d'ambiances, on y entend du prog metal dans sa longue intro instrumentale, un gros travail sur les enchevêtrements de voix, des passages un peu opératiques, des chœurs d'Eglise et de belles accalmies. Sur "§7", le démarrage est très metal symphonique avant moults rebonds superbes qui nous entraînent sur des territoires proches du Jazz progressif avant une magnifique outro épique qui annonce la dernière partie de l'histoire.

Le dernier titre "A Story Never Told", celui de la révélation finale, est presque une ballade, un morceau bien plus apaisé chanté intégralement en voix claire, et une véritable performance harmonique tant il fourmille de richesses et de motifs méticuleusement agencés. Nous avons affaire à un véritable travail d'orfèvre jusqu'à l'arrivée de l'orchestre de cordes et au solo de guitare gilmourien qui vient mettre un terme à l'album.

Triple ban pour ce concept album passionnant, d'une incroyable richesse musicale au service d'une musique authentiquement progressive ce qui n'est pas le cas, contrairement aux idées reçues, de tous les concepts albums. OPETH a pris des risques, mais a su, au sein d'une œuvre agréablement compacte, distiller son formidable savoir-faire pour nous passionner de bout en bout sans rien renier de ses racines et de sa trajectoire si originale en ces temps de conformité contagieuse. On comprend mieux l'amitié et la forte proximité artistique qui lient Mikael Arkefeldt et Steven Wilson, des artistes authentiques qui suivent leur voie sans se soucier des modes, et savent nous faire partager un univers artistique proprement passionnant.
The Last Will And Testament est des coups de cœur de l'année à côté duquel vous auriez bien tort de passer !

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- Mikael Åkerfeldt (guitares, chant principal et chœurs, cittra, mello)
- Martín Méndez (basse, choeurs)
- Fredrik Åkesson (guitares, choeurs)
- Joakim Svalberg (piano, orgue hammond , mellotrons , fender rhodes )
- Waltteri Väyrynen (batterie, percussions, choeurs)
- Principaux Invités :
- Ian Anderson (flûte et narration)
- Joey Tempest (choeurs)
- Dave Stewart (arrangements de cordes)
- Mia Westlund (harpe)
- London Session Orchestra


1. §1
2. §2
3. §3
4. §4
5. §5
6. §6
7. §7
8. A Story Never Told



             



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