Kali UCHIS s’inspire du dixième disque de PRINCE et baigne dans un mélange de lait et d’orchidées de toutes les couleurs sur la pochette de son quatrième album studio, Orquideas. Fleur officielle de la Colombie dont elle est originaire, l’orchidée est aussi un symbole d’amour, de sensualité et de fertilité ; l’image parfaite pour la trentenaire qui profite de la sortie de son nouvel album en ce début d’année 2024 pour annoncer sa grossesse. La belle continue de participer activement à l’essor de la musique latine puisque c’est déjà son deuxième projet interprété principalement en espagnol.

Dès les premières notes de "¿Cómo Así?", on se rend bien compte que Kali s’est mise au diapason des tendances pour ce nouveau projet : tempo rapide et rythme répétitif, la chanteuse semble bel et bien s’inspirer des sonorités house-dance qui pullulent dans les charts, ce que confirment "Pensamientos Intrusivos", "Diosa" ou "Me Pongo Loca" au beat fait de batterie enjouée dans un ensemble assez ambient auquel la discographie de UCHIS nous a acclimatés.

Les vocalises de Kali restent toujours dans un registre aérien sur le single "Igual Que Un Ángel" en duo avec le chanteur mexicain Peso PLUMA, mais cette fois-ci sur une mélodie plus pop, presque un peu disco avec une ligne de basse funky accompagnée de carillons célestes franchement très jolis. L’instru vaporeuse de "Perdiste" mélange r’n’b et rythmes latinos, tout comme les ballades luxuriantes "Young Rich & In Love" et "Tu Corazón Es Mío…" qui offrent un moment calme avant que le projet ne prenne une tournure résolument reggaeton.

Le reggaeton, parlons-en. Si le genre a été particulièrement propulsé sur la scène mondiale dans le début des années 2000 grâce à des chanteurs tels Daddy YANKEE, SHAKIRA ou PITBULL, le style connaît une résurgence depuis quelques temps au travers d’artistes contemporains comme MALUMA, Bad BUNNY ou encore J BALVIN, contribuant à un essor et une popularité mondiale. C’est auprès de la reine du genre, la chanteuse colombienne KAROL G, que Kali se tourne pour l’accompagner sur le single "Labios Mordidos", le rappeur dominicain El ALFA sur les percussions enflammées de "Muñekita" ou sur une deuxième version de son single "No Hay Ley Parte 2" en duo avec le portoricain Rauw ALEJANDRO, qui vient y insuffler ces sonorités caribéennes et urbaines.

Finalement, c’est toujours lorsque la voix de UCHIS est mise au premier plan que la chanteuse brille le plus, sur des mélodies plus orchestrales comme le superbe titre "Heladito" ou le single très théâtral "Te Mata" avec ses arrangements de violons et violoncelles aux couleurs assez nostalgiques, un délice. Souvent dramatique dans l’expression de son romantisme, Kali termine cet album dans un esprit plus festif avec les sonorités merengue de "Dame Beso/Muévete" infusées par la trompette, le saxophone et l’accordéon de ce double titre très réussi.

Les fans de house et de reggaeton trouveront Orquideas exceptionnel. Pour ma part, c’est moins à mon goût que les projets antérieurs de Kali UCHIS. Pourtant, la chanteuse parvient à conserver son ADN grâce à ses inspirations éclectiques qu’elle marie à des harmonies toujours veloutées, d’autant plus que l’ensemble de l’album s’écoute vraiment sans peine ; c’est donc loin d’être un échec, même s’il ne vaut pas totalement un 4.

Note réelle 3,5