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1985 Arise !
1987 Monolith

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1985 Arise!

AMEBIX - Monolith (1987)
Par K-ZEN le 27 Mai 2024          Consultée 153 fois

[Moi aussi, j’avoue que ça m’avait bien fait rire sur le moment. J’étais pas peu fier de ma blague, vaguement beauf, un peu lourdingue. Dans une époque de plus en plus dénuée de second degré, cela peut être dangereux de s’exposer ainsi. Eh bien tant pis alors, advienne que pourra…]

Il semble avéré que ce bon vieux Nosferatu m’ait lancé un défi concernant AMEBIX. Après avoir publié la compilation No Sanctuary par mes soins et lui enchaîné avec un talent certain Arise !, me voici donc selon toute vraisemblance face à mes propres responsabilités et devant dégainer Monolith, train de marchandises faisant un bruit d’enfer et s’accrochant pour ne pas dérailler sur cette voie cassée ; les mots sont ceux du BARON Rob MILLER à propos d’un disque classiquement référencé comme l’album métal de la meute mais finalement diablement proche d’Arise !.

À cet instant, AMEBIX vivait en dehors de Bath, utilisant sporadiquement le petit studio en ville et s’imprégnant de plus en plus de la scène Biker, de sorte qu’au cœur de son public s’opérait un brassage culturel assez inédit, rassemblant motards, voyageurs et métalleux célébrant à la fois le païen et le primitif.

Monolith fut enregistré à Bristol en une semaine, durée inhabituellement longue en comparaison avec les standards habituels du groupe, et pour un coût global d’un millier de livres. Une fois le matériel mis en boîte, le défi suivant consistait à trouver un label pour le produire. Restless and Wild, disque d’ACCEPT sorti par FM/Revolver l’ayant incontestablement séduit, MILLER décide de lui envoyer sa démo et ce fut le seul label à lui répondre, dépêchant même, une fois l’accord à peu près entériné, des employés pour collecter la bande ainsi que l’artwork, dont la jaquette, conçue par un scooterboy nommé Guy Denning, est depuis devenue légendaire. Le jeune homme a imaginé un scénario où sont mêlés la ville de Waltham Abbey à l’horizon, un paysage lunaire et une créature digne d’Alien s’en extrayant dans une vision d’horreur. Et bien sûr un monolithe logé sous cette planète à l’horizon.

Musicalement, hormis cette introduction éponyme plutôt lumineuse – qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler certains climats provisoires déployés dans le black métal, genre ayant depuis largement payé son tribut à AMEBIX comme tant d’autres, sont toujours mises en boîte la claustrophobie et la folie, avec une basse dont l’amplitude rappelle bien entendu MÖTORHEAD, influence majeure diluée dans une mixture rêche, où la conscience politique joue un rôle majeur. AMEBIX dépeint un monde pessimiste dénué de chauffeur, l’homme mené au bord du gouffre de l’extinction par ses propres limites, comme la guerre évoquée via "Coming Home". Le chorus de "Chain Reaction" fournit un indice décisif sur, plus qu’un credo, un mode de vie à adopter : Utilise ta tête, prends le contrôle/Utilise ta tête, ni dieu ni maître. La religion serait ainsi esquintée dans le même mouvement, ce qui occasionnerait la non-intégration des paroles au sein de l’objet physique à venir, mais elles seraient cependant distribuées à la demande aux fans et revues spécialisées.

Suivant cela, le groupe se retrouverait épuisé par dix ans de travail intensif, entre les tournées et le studio. Les priorités changeaient également et appelaient à des compromis et à une confrontation avec la vie réelle malgré l’idéalisme. Après une dernière démo Right to Ride au profit d’une campagne en faveur des droits des Motards ainsi qu’une tournée les menant jusqu'à un Sarajevo sur le point de vivre dans la douleur le démantèlement de la Yougoslavie, AMEBIX cesse d’exister en tant que tel. SPIDER et STIG s’en vont former ZYGOTE alors que le BARON change complètement de vie, devenant forgeron d’épée sur la petite île de Skye en Écosse. Une reformation inattendue courant années 2010 s’opère toutefois, accompagnée d’autres projets musicaux intéressants en compagnie notamment d’un membre de VOIVOD.

En attendant, avec Monolith, AMEBIX nous laisse une autre preuve de son intégrité ; énergie, rage et intensité n’étant nullement feintes comme on peut en avoir une confirmation via cette réédition opérée par un groupe ayant enfin récupéré les droits sur sa propre musique, proposant en second disque The Power Remains, composé de démos et de morceaux live enregistrés au Longrace Hall de Bath en septembre 1987, augmenté par des pièces enregistrées au Birmingham Mermaid le même mois, à la qualité sonore crue mais correcte.

L’imposante tour E Corp au cœur de laquelle s’apprête à pénétrer Elliot Alderson s’élève dans le ciel lapis, symbole de puissance et de démesure, toutefois apte à être défigurée par les révolutions qu’elle peut générer ou subir. Moi, les yeux sur les millions de chiffres qui barrent mon écran et le doigt prêt à dégainer, je songe à ce concours idiot m’ayant mené au sommet de ce monolithe. Au plafond, des dizaines de chauve-souris forment une masse sonique cherchant une sortie éventuelle à ce qui leur paraît être un labyrinthe insoluble.

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- The Baron (basse, chant)
- Spider 'arachno Blaster' (batterie, percussions)
- Stig Da Pig ('geetar', chœurs)
- A. Droid (claviers)
- +
- Arj (chœurs sur 'coming home')
- Cath (flûte sur 'monolith')


1. Monolith
2. Nobody’s Driving
3. The Power Remains
4. Time Bomb
5. Last Will & Testament
6. I.c.b.m
7. Chain Reaction
8. Fallen From Grace
9. Coming Home



             



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