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Christian CHEVALLIER - Light Breeze (avec Alan Feanch) (1982)
Par NANAR le 22 Avril 2024          Consultée 150 fois

Alain Poinsot retrouve une seconde fois Christian CHEVALLIER pour le pénultième album de la série Flash Résonance, Light Breeze. Quatre des treize morceaux sont composés par Alain Poinsot seul mais Christian Chevallier reste crédité comme arrangeur de l’ensemble de l’album.
Light Breeze est nettement plus hétérogène que ses deux prédécesseurs Space Résonances (1980?) et Noëls D’Hier Et De Demain (1981). A fortiori, ce quatrième album de l’ère Christian CHEVALLIER synthétise les diverses caractéristiques des trois premiers d’une part, et d’autre part marque une progression du style musical d’Alain Poinsot dans cette collaboration. Celui-ci s’était encore fait assez discret sur Space Résonances mais son style mélodique mélancolique se fait ici beaucoup plus prégnant.

Les arrangements cristallins de Christian Chevallier se montrent un moteur créatif pour Alain Poinsot qui s’éloigne enfin de la catatonie de ses précédents albums solo, en particulier le très poussif T.V. Scoop (1982). Il y a le morceau-titre, une composition de style smooth-jazz aux beaux accords veloutés sous-tendus par un discret chabada de batterie. Le conclusif "Eccentric Time" est un autre morceau jazzé avec une petite mélodie indolente, d’honnête facture, même si peu excentrique. Le très ténu et planant "Ocean Bed" est une suite directe de Space Résonances (1980). À l’opposé, "Infernal Rock Progress", n’ayant de rock que le nom, montre des accords dissonants plaqués, qui rendent assez bien avec le vibrato des claviers de Christian CHEVALLIER.

Les deux compositeurs ne composent vraiment ensemble qu' "Oradour’s Story I", "Oradour’s Story II" et "Suspicious Set", en réalité trois versions différentes d’un même morceau. Les arrangements varient fort d’une version à l’autre, entre piano électrique, nappes, émulation de guitare électrique, ligne de basse crunchy, percussions organiques ou boîte à rythmes. Hélas, comme souvent avec Alain Poinsot, les percussions sont fort décevantes, effleurées sans conviction. Musicalement, ce n’est pas mauvais, même très valable dans le registre dramatique, mais ça reste un peu trop erratique et insuffisamment dense pour vraiment convaincre. Dans le même registre, "Infernal Rock Progress" est plus réussi.

Christian CHEVALLIER assume seul six morceaux, et il faut dire que certains d’entre eux cassent la baraque. Le diptyque introductif est magistral. Malgré une structure très lâche et l’absence de basse, le figuralisme de "Night Softness" frappe très fort. Clair de lune, oiseaux de nuit, brume éparse, nul besoin de beaucoup forcer pour faire remonter les images sur ce morceau très évocateur. "Delicate Transparency" en est une suite directe, combinant les nappes à ce qui ressemble à une fanfare inquisitrice. Une entame tout simplement excellente, à tel point que le reste du disque peut décevoir par contraste.

Pourtant, on trouve encore quelques morceaux aussi réussis, à commencer par "Reggae Resonance", dont le titre est un prétexte pour développer une rythmique hybride en suspens, une basse ronde et un magnifique travail harmonique, par moments pentatonique. "Intimate Jubilation", au titre pour le moins équivoque, développe avec une instrumentation similaire une improvisation jazzy enlevée. "Azure Infinite" est un morceau d’ambiance, exclusivement constitué de nappes chromatiques, qui à nouveau aurait parfaitement trouvé sa place sur Space Résonances. "Edginess" se place à nouveau dans une veine jazzy, alternant habilement une structure blues et un refrain harmonique.

Pour les aficionados désireux de découvrir davantage de semi-improvisations comme "Night Softness" ou "Delicate Transparency", je ne peux que conseiller le 45-tours publicitaire Vous (disponible sur YouTube), composé par Christian CHEVALLIER en 1983 pour le compte de la firme cosmétique Rochas. Huit minutes de mélodies libres qui cependant se cueillent au prix d’un spoken word (45-tours publicitaire oblige) à couper au couteau. Christian CHEVALLIER va par la suite réaliser d’autres albums de Librairie Musicale, dès 1983, mais sans jamais atteindre les sommets de Space Résonances ou Light Breeze. Pour les curieux, mentionnons tout de même le convaincant Dramascope Volume 2 (1986).

Light Breeze semble exempt des montages sauvages sévissant sur la plupart des autres albums de ou avec Alain Poinsot. Bien qu’allouant davantage de place à la composante jazz et confirmant la maîtrise de Christian CHEVALLIER tout en montrant l’œuvre d’Alain Poinsot sous un nouveau jour, cet album reste pénalisé par son hétérogénéité excessive et s’en trouve moins percutant.

3 ½ sur 5

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- Christian Chevallier (synthétiseurs, piano électrique, arrangements)
- Alain 'alan Feanch' Poinsot (synthétiseurs, piano électrique, percussions)


1. Night Softness
2. Delicate Transparency
3. Oradour’s Story I
4. Light Breeze
5. Infernal Rock Progress
6. Reggae Resonance
7. Intimate Jubilation
8. Azure Infinite
9. Oradour’s Story Ii
10. Suspicious Set
11. Edginess
12. Ocean Bed
13. Eccentric Time



             



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