FLAMEN DIALIS, formation musicale baptisée d’après une prière romaine antique à Jupiter, est fondée en 1976 par Didier Le Gallic, après une première expérience dans le Yecta Plus Band en 1971 dont il n’existe pas de trace discographique. FLAMEN DIALIS produira deux disques: le 45-tours Découverte / Autre Chose en 1978 et l’album Symptome-Dei en 1979, tous deux pressés par la société F.L.V.M. (Faites-Le Vous-Même), qui permettait à n’importe qui de faire éditer sa musique sur vinyle, selon ses moyens, à l’instar du Kiosque D’Orphée. Deux sociétés qui ne sont pas de véritables labels à proprement parler, puisque leur rôle était uniquement de faire presser les disques, sans les produire, promouvoir ou distribuer. Le catalogue de F.L.V.M. est fort d’une centaine de références, quand Le Kiosque D’Orphée a, des années 1960 à 1990, fait presser une quantité ahurissante de disque de formations locales, chansonniers, groupes folkloriques, chorales ou orchestres d’harmonies, le tout avoisinant peut-être le millier de parutions.

Nous en venons à ce 45-tours enregistré en trio. "Découverte" est un genre d’hymne grandiloquent à cinq temps, faisant tourner une suite d’accords au Mellotron accompagnée de guitare et de batterie, avec un pont de nappes électroniques brumeuses d’où s’extirpent une ligne de basse et des saillies de cymbales. Le morceau se fond ensuite dans des incantations souterraines et inquiétantes. Un peu plus bref, "Autre Chose" commence sur des accords inquiétants aux cordes du Mellotron, dont la réverbération renforce le caractère triste et froid, avant que ne s’y ajoute la mélodie de guitare librement secondée par le vibraphone. Vers la moitié de la piste, un thème martial surgit.

Ce disque expose d’emblée la marque de fabrique de Didier Le Gallic: des mélodies courtes, des claviers brumeux, une harmonie onquiétante et obstinée, des effets sonores divers; mais il en révèle également les faiblesses, et non des moindres: un manque de cohérence rythmique, une redondance dans la construction mélodique et le développement, une production chétive où les claviers se taillent la part du lion et où le trépied guitare - basse - batterie se révèle d’une rare inconsistance.

Les idées musicales sont bel et bien présentes mais pénalisées par un manque de suite et une interprétation maladroite. Ce 45-tours remplit donc son office de coup d’essai. La question est alors de ne pas répéter ses erreurs…