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- Style : Space Art, Voyage
- Membre : Didier Marouani , Roland Romanelli

SPACE - Magic Fly (1977)
Par NANAR le 25 Juillet 2023          Consultée 1379 fois

SPACE est l’un des fers de lance de l’électronique 'grand public' française émergeant durant les années 1970, et plus précisément vers 1976-77, parmi Jean-Michel JARRE, SPACE ART, VOYAGE ou encore CERRONE.

Après des études classiques aux Conservatoires de Monaco puis de Paris, Didier MAROUANI commence sa carrière professionnelle dans la musique de variété, publiant des albums et singles de chansons à partir de 1973, en France (Barclay, Polydor) et au Japon (Express). L’expérience de la scène, de 1975 à 1977, avec Joe DASSIN, Claude FRANÇOIS et surtout Johnny HALLYDAY, s'avère décisive, le décomplexant vis-à-vis du public. En parallèle, il découvre les musiques électroniques d’outre-Rhin dès 1974, mais ce n’est que deux ans plus tard qu’il a l’occasion de composer sur synthétiseurs, à l’occasion d’une commande télévisuelle pour une émission sur l’astrologie, ce qui allait devenir le giga tube "Magic Fly". L’émission ne passa jamais à l’antenne et Polydor, où Didier MAROUANI était encore signé, refuse de publier la composition.

Encouragé à persévérer par son entourage, Didier MAROUANI enregistra le single "Magic Fly" / "Ballad For Space Lovers" avec le claviériste Roland ROMANELLI, le bassiste Jannick TOP et le batteur Joe HAMMER, et le proposa au label Vogue. Ainsi, sortit le premier single du groupe SPACE, composé par Ecama, pseudonyme de Didier MAROUANI pour contourner son contrat avec Polydor. Le titre est une coqueluche mondiale, trustant la première place de part et d’autre de l’atlantique. SPACE met alors en boîte d’autres morceaux et un album complet sort peu après.

Les sept compositions, toutes du fait de Didier MAROUANI, ne s’enchaînent pas, à la différence des albums de VOYAGE ou Giorgio MORODER, ou encore de premiers CERRONE qui proposent souvent une poignée de longs titres, couvrant parfois des faces entières. Musicalement, la majorité de ces morceaux suit un schéma pop, c’est-à-dire avec un couplet et un refrain bien reconnaissables, avec parfois un break, comme le final gargantuesque de "Fasten Seat Belt". Stylistiquement, Magic Fly se rattache au courant Disco de par sa section rythmique foisonnante et ses beats bien marqués. Mélodiquement, nous sommes tout de même très proches de la variété, non seulement dans la structure, mais surtout dans les mélodies, tout particulièrement sur les deux ballades, "Ballad For Space Lovers" (lol) et "Velvet Rape", bien doucereuses, pas vraiment épargnées par les outrages du temps et qui m’ont toujours semblé faire doublon.

Il nous reste quand même une poignée de tueries sur ce disque, aux mélodies simples mais diablement efficaces. J’ai déjà cité l’ouverture "Fasten Seat Belt", ajoutons-y "Flying Nightmare", bien campé par un piano plaqué, un refrain rêveur et de belles harmonisations sur la fin, ainsi que "Tango In Space", marqué par un joli thème en mode mineur, des percussions à effet Flanger et un beau pont percussif hypnotique. La basse ronde et puissante de Jannick TOP y est à la fois discrète et ravageuse.
Le single éponyme ouvre glorieusement la seconde face. Comment oublier ces pulsations millimétrées, presque house avant l’heure, ces nappes et chœurs vaporeux? La réponse française à Giorgio MORODER est toute trouvée !

Last but not least, "Carry On, Turn Me On" occupe le dernier quart de l’album. Seule chanson de l’album, avec Madeline Bell en guest star (rétrospectivement, on peut parler de featuring), ce morceau est un peu en retrait dans la tracklist. Enfin, chanson, faut le dire vite… Touch me, feel me, take me, love me… Turn me on, carry on. Musicalement, nous sommes nettement plus proches de la disco munichoise, les mélodies s’effacent au profit d’un bain harmonique et de percussions enivrantes, Madeline Bell poussant des gémissements de plaisir, renouvelant "I Wanna Funk With You Tonite" (Knights In White Satin, 1976).

Le mot de la fin? Culte, tout simplement, et pour les bonnes raisons! On ne compte plus les pressages internationaux de Magic Fly. De 1983 à 1988, l’album a été massivement édité en URSS, mais le tendencieux "Carry On, Turn Me On" y est remplacé par "Just Blue" (1978), issu de l’album éponyme. Malgré son succès phénoménal, Magic Fly n’a été que peu réédité en CD, comparé aux albums de Jean-Michel JARRE qui croulent sous les remasters. Signalons en premier lieu l’édition de 2010 par les invétérés cratediggers de chez Repertoire Records.

3 ½ sur 5, poussé à 4 parce que "Magic Fly" et "Fasten Seat Belt", truc de ouf, quoi.

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   NANAR

 
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- Didier Marouani (synthétiseurs)
- Roland Romanelli (synthétiseurs, claviers, piano)
- Jannick Top (basse - titres 1, 3, & 4)
- Joe Hammer (batterie, percussions)
- Madeline Bell (chant - titre 7)


1. Fasten Seat Belt
2. Ballad For Space Lovers
3. Tango In Space
4. Flying Nightmare
5. Magic Fly
6. Velvet Rape
7. Carry On, Turn Me On



             



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